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Citations de Michel Aglietta (93)


Le néolibéralisme s'est rapidement propagé à partir des années 1980. Vis-àvis des entreprises, cette idéologie a rejeté la conception de la société privée (corporation) comme une institution autonome pour la remplacer par celle de nœuds de contrats implicites, assignant aux actionnaires une fonction spéciale qui fait de la relation entre actionnaires et entreprises une relation principal-agent et qui prétend donc légitimer l'imposition de la fonction d'utilité des actionnaires aux entreprises.
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Comme on l'a montré plus haut, il est difficile de trouver une idéologie plus opposée aux principes rawlsiens de justice comme équité que le néolibéralisme. C'est bien pourquoi d'ailleurs l'expansion de cette idéologie dans le monde occidental a produit l'extrême concentration du capital et l'exacerbation des inégalités à l'intérieure des nations et entre elles, aux antipodes des Objectifs du développement durable (𝑠𝑢𝑠𝑡𝑎𝑖𝑛𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑔𝑜𝑎𝑙𝑠) des Nations unies.
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La gouvernance au service exclusif des actionnaires et le fruit d'un mouvement idéologique dont l'influence a grandi aux États-Unis dans les années 1970 à l'époque de la Grande Inflation qui a succédé au régime monétaire de Bretton Woods, accélérée apar les premiers chocs pétroliers. Cette idéologie a trouve un support politique dans le néolibéralisme anglo-saxon sous les gouvernements de Ronald Reagan aux États-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni. Le credo du néolibéralisme est que l'intervention de l'État dans l'économie et l'ennemi. L'État doit être réduit à ses fonctions régaliennes. Quant à la société civile, elle n'existe pas non plus selon Margaret Thatcher qui était empreinte de l'idéologie véhiculée par la Société du Mont-Pèlerin.
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Une solution partielle [aux problèmes des crypto] est une blockchain gouvernée par l'autorité monétaire, solution adoptée par la Chine, ou un petit nombre de blockchains privées, toutes étant permissionnées, donc restreintes dans l'acceptation des nœuds. Dans tous les cas, une autorité centrale est réintroduite par ceux qui ont autorité à modifier les paramètres du protocole. Il est donc impossible de se passer de tiers de confiance.
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Les cryptoactifs ne doivent pas être considérés comme des monnaies virtuelles ou numériques, bien que ces termes soient souvent utilisés (de manière erronée) pour identifier des cryptoactifs utilisés et acceptés par certains comme substituts de l'argent dans des circonstances particulières. L'absence d'institutions spécifiques (telle qu'une banque centrale ou une autorité monétaire), protégeant la valeur des cryptoactifs, empêche leur utilisation en tant que monnaie, car leur volatilité empêche leur utilisation en tant que réserve de valeur, décourage leur utilisation comme moyen de paiement et rend difficile leur utilisation en tant qu'unité de compte.
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Pour conclure, un cryptoactif n'est pas une simple représentation de l'un des créances/engagements financiers susmentionnés [donc pas une monnaie] Les unités d'un actif crypté peuvent être utilisées comme moyen d'échange et sont de facto considérées par leurs utilisateurs comme des actifs, au sens de "quelque chose de valeur", bien qu'elles ne correspondent à la responsabilité d'aucune des parties.
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À ce stade, on pourrait conclure que, si un cryptoactif n'est pas une monnaie, il s'agit d'un instrument financier. Or tel n'est pas le cas, car cela représenterait en général un passif financier ou des capitaux propres du côté d'un émetteur.
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Dans l'état actuel des lois, les cryptoactifs ne relèvent pas du champ d'application de la réglementation des services de paiement. La deuxième directive sur les services de paiement (PSD2) définit une opération de paiement comme "acte, initié par le payeur ou pour son compte ou par le bénéficiaire, qui consiste à placer, transférer ou retirer des fonds", alors que les fonds sont des "billets de banque et pièces de monnaie scripturales, argent ou monnaie électronique" et ne peuvent donc pas inclure des actifs cryptographiques.
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Les cryptoactifs diffèrent de la monnaie électronique [EMD2, qui] est une valeur monétaire stockée électroniquement, représentée par une créance sur l'émetteur. [Ils] ne sont pas non plus de la monnaie électronique de banque commerciale (CoBM), qui consiste en des engagements de banque commerciale qui prennent la forme de dépôts détenus dans une autre banque commerciale. Les cryptoactifs ne sont pas non plus une monnaie numérique de banque centrale (CeBM), qui est la responsabilité d'une banque centrale sous la forme de dépôts bancaires détenus [...] à des fins de gros, ou de ce qui est étudié sous le nom de monnaie de base numérique (DBM) pour le grand public - version numérique d'une devis existante - ou devise numérique de la banque centrale (CBDC) - devise émise sous forme numérique par une banque centrale.
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Un cryptoactif est un actif enregistré sous forme numérique qui ne représente ni une créance financière, ni un passif financier de quelque personne physique ou morale que ce soit, et qui ne constitue pas non plus un droit de propriété sur une entité. Un cryptoactif est néanmoins considéré comme précieux par ses utilisateurs (un actif) en tant qu'investissement et/ou moyen d'échange (et là réside toute l'ambiguïté de leur statut vis-à-vis de la monnaie !), les contrôles de fourniture et l'accord sur la validité des transferts en cryptoactifs n'étant pas appliqués par une partie responsable ou un tiers intermédiaire, mais étant induits entre pairs par l'utilisation d'outils cryptographiques. [...] Aussi, c'est par abus de langage que les systèmes/initiatives de marché sont parfois appelés cryptomonnaies.
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La e-monnaie et la i-monnaie évitent les coûts d'intermédiation de la b-monnaie. Mais elles sont exposées à des risques beaucoup plus élevés, puisque leurs émetteurs ne sont ni réglementés ni supervisés, donc ne bénéficient pas de l'équivalent de la garantie des dépôts bancaires jusqu'à une limite. Les risques de conversion de la e-monnaie en monnaie centrale dépendant donc entièrement de la liquidité des actifs détenus par les fournisseurs non bancaires de services de paiement. À cela il faut ajouter les risques de défaut des fournisseurs du service de paiement, les risques de marché et les risques de change.
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Les cryptodevises permettent un échange électronique, mais leur coût environnemental est extravagant. [...] leur unité de compte subit des fluctuations gigantesque en monnaie officielle. Cela en fait des actifs spéculatifs particulièrement dangereux, totalement impropres à la gouvernance de la macroéconomie par la monnaie.
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... il existe actuellement cinq formes de monnaie.
- La monnaie de banque centrale comprend le cash pour les paiements au détail et les réserves bancaires pour régler les paiements en gros. [...] Une forme digitale est possible [...] Il s'agit de la monnaie fiduciaire.
- La monnaie émise par les banques commerciales (b-monnaie) [...] est une créance sur la monnaie fiduciaire [...] Des techniques fondées sur la blockchain dite "permissionnées" sont utilisées par les banques d'affaires pour transférer des fonds entre des clients institutionnels.
- La monnaie électronique offerte par des fournisseurs de services non bancaires (e-monnaie) est une créance sur la monnaie fiduciaire [...] Les émetteurs ne sont pas des banques, les paiements utilisent des Apps sur internet (Alipay et WeChat Pay en Chine) ou des téléphones mobiles (M-Pesa au Kenya). Les règlements demeurent centralisés et garantis par les banques centrales.
- La monnaie émise dans sa propre unité de compte dont la technologie de paiement est la blockchain (i-monnaie). Ce sont des créances sur des actifs qui sont utilisées par des fonds spéculatifs (money market funds, exchange-traded funds, hedge funds). Ces droits de propriété peuvent aussi être représentés par des jetons (tokens) créés sur des registres (ledgers) digitaux.
- Les cryptodevises exprimées dans leurs propres unités de compte, créées par des non-banques et émises sur des blockchains entièrement ouvertes (non permissionnées). Le bitcoin ou l'ethereum sont des jetons publics. La question de savoir s'il s'agit ou non de monnaies sera étudiée plus loin [la réponse est non].
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En 2017, trois banques centrales, la banque de France, la banque Angleterre et la banque populaire de Chine, ont saisi le besoin de faire une action multilatérale. Elles ont créé le NTFS (Network for Greening the Financial System). […] Le problème est, bien sûr, l’absence de la Réserve Fédérale américaine (fed).
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Or, pour un objectif de hausse de la température moyenne de 2°C sur la planète, au moins la moitié des ressources fossiles doit être abandonnée, pour un objectif de 1,5°C, c’est plus de 80 %.
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Seule une monnaie synthétique de banque centrale avec une plateforme publique de règlement ultime permet pour l'heure de répondre de façon univoque aux critères de démocratie et de stabilité énoncés plus haut.
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L'association Libra serait une organisation à but non lucratif, sise à Genève. Son rôle est d'assurer la gouvernance du système.
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S'il fallait choisir une règle commune à respecter entre toutes, ce serait la suivante : le règlement ultime qui rend les paiements finaux dans une unité de compte officielle doit impérativement s'effectuer sur une plateforme publique qui regroupe la compensation de tous les paiements. Et s'il en fallait une deuxième, elle serait la suivante : les obligations de réserve dans les comptes de paiements contrôlés par les Big Tech devraient être de 100% en actifs absolument sûrs, pour éviter les fuites et autres variations de valorisation aléatoires susceptibles de ruiner à leur insu les détenteurs.
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En outre, les Big Tech sont aujourd'hui exposées, via leurs activités de paiement, à des activités illégales telles que l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, ou autres malversations.
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... plus il y a de e-consommateurs, plus il y a de données gratuites pour les Big Tech [...] l'offre de services financiers renforce les activités commerciales par la médiation des services de paiement. Les banques ne peuvent pas concurrencer cette logique à cause de la séparation entre les services bancaires et le commerce qui résulte de la réglementation bancaire. [...] Ainsi l'économie digitale est celle de l'anticoncurrence.
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