La voix du poète s’élève
Sur un frémissement léger
De lettres d’or et de notes
Aux variations colorées.
En cet espace de blanche nacre
Scintillent de prophétiques promesses,
Les portes d’un temple imaginaire
S’ouvre sur de singulières lumières,
Des doigts célestes effleurent
Un paysage de miel et de lait.
Une vie de sagesse
Se drapant de hautes solitudes,
Se recompose de note en note.
Simplement se mettre
à l'écoute de la beauté
légèrement écarter le voile
du prestigieux espace
laisser naître la première note
d'où le miracle s'accomplira
Le ciel en offrande s'ouvre
Comme une grande symphonie
Sous les langues de brume
Des terres du Nord.
C'est un frisson nomade,
Une légende de sable gravée
Aux portes d'un temple d'écume,
Aux abords d'une galaxie inconnue.
Le ciel en offrande s'offre
Sur les intimes secrets
De l'interdit de nos jeux.
Je suis allé festonner de rêve
Autour des ombres de cristal,
Des statutaires de lumière,
Des étoiles d'or et d'argent,
Sur la colonne de bronze
Défiant le ciel
En cascade de verre.
Je suis allé écouter les variations
D'un quatuor intemporel
Pour le concert des anges,
Face aux pyramides érodées
Où tout n'était qu'éblouissement.
Je suis allé me désaltérer
Aux eaux de l'irréel,
Mais seul mon cœur portait
Le médaillon de ton absence.
Femme au profil mutin,
Soudain tu me deviens
Un rayon de vie,
La renaissance d'une embellie,
Que le peintre voudrait dessiner,
Que le poète rêve de composer,
Une nuance inconnue
Amoureusement esquissée,
Sur l'énigme de la toile,
Ou le secret du manuscrit.
Femme au profil mutin,
Soudain tu me deviens
Un présent du destin.