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Critiques de Michel Brome-Tonne (6)
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L'envol de la chauve-souris albinos

Un cadavre.

Une réflexion non utopiste sur l'écologie.

C'est un roman noir éclaboussé de vert.

Deux couleurs contrastantes à l'image du centre névralgique de ce roman qui est le massif des Arbailles :

Un sous-sol sombre avec ses cavités et ses grottes.

Une surface verdoyante avec sa forêt et ses prairies.



Et du contraste il n'y en a pas que dans la géomorphologie.

Entre un groupe d'écologistes qui testent un mode de vie alternatif en réduisant leur empreinte carbone, une thésarde qui étudie l'origine et le cheminement des écoulements d'eau chaude jusqu'à la surface, financée par un groupe souhaitant développer une centrale géothermique, des agriculteurs-chasseurs autochtones qui ont dû suivre le mouvement de la surproduction, un gendarme spéléologue, et un écrivain poète.

Avec cinq voix qui nous exposent leurs sentiments et ressentiments, les interactions qui sonnent juste entre ces groupes appellent à revoir nos discours souvent extrémistes sur le sujet de l'écologie, quelle que soit notre position.



Ambiance pesante dans un décor apaisant.

Oui, parce que je le rappelle, il y a un cadavre, au départ. Cadavre dont on doute de l'identité au début de l'histoire, et dont le meurtrier pourrait être tout le monde au milieu.



Un assortiment noir/vert détonnant et réussi.
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Mort et vif sur la côte Basque

Martin, réfugié russe ou tchèque, qui sait ? Anne-Sophie, enseignante éprise d'ésotérisme, épouse de Léonard qui vend au marché noir des cadavres de coléoptères. Simon, enseignant et auteur de romans historiques, ami de Léonard qui a séduit son épouse. Rosalie, Karen, mystérieuses jeunes femmes...

Au cœur de l'intrigue, une embrouille réelle ou supposée à propos d'une vente de coléoptères à des représentants de la mafia russe...



Je dois dire que j'ai du mal à imaginer que la vente, serait elle au marché noir, de spécimens d'insectes puisse déboucher sur un tel chaos. Autant dire que l'intrigue tient à peine sur un fil pas plus épais que l'antenne d'un coléoptère.

Les personnages, et leur personnalités, sont tout aussi improbables les uns que les autres. Une brochette de naïfs et de faux durs assez peu crédibles.

Heureusement, a forme, chorale, de la narration entretient le suspense. Donner successivement la paroles aux multiples protagonistes, qui ne maîtrisent qu'une facette de ce qui leur arrive et sont savamment aiguillés vers des fausses pistes pour le reste, est assurément une bonne idée. C'est sans doute cela qui sauve le roman.

C'est écrit assez simplement, sans difficulté de lecture dès qu'on a établi les liens entre les protagonistes.



En conclusion, j'ai le sentiment qu'une forme élaborée l'emporte sur un fond un peu trop tiré par les cheveux...
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Quand passent les chocards

N'ayant pas l'oreille assez fine pour apprécier pleinement la poésie, je ne saurais dire quoi que ce soit sur les poèmes de Michel Brome-Tonne. Ce que je peux dire en revanche, c'est que ses thrillers tiennent foutrement bien la route.

Celui-ci est son premier roman publié chez Cairn.

Le roman démarre avec la finalité du micmac qu'on va découvrir par la suite, mais ce n'est pas pour ça qu'il n'y a pas de suspens. Loin de là.

Ce n'est pas aux côtés de la police, mais au travers de deux voix masculines aux prénoms étrangers et aux vies mouvementées, qu'on reste au cœur de l'action. Jonchée de quelques morts plus ou moins inattendues.

Le rythme est assez fou pour que chaque digression nous paraisse indispensable.

On relève d'ailleurs avec ravissement que l'auteur tient à souligner l'importance de la littérature, de l'histoire, de l'environnement et du multiculturalisme.

Je me suis même surprise à rire quand il s'est moqué de notre accent made in 64 (la trame se passe entre Pau et la vallée d'Aspe avec quelques sauts sur la côte basque).

À ce stade, je crois que je pourrai carrément envisager une précommande pour son prochain roman, sans rien savoir dessus à l'avance.
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L'envol de la chauve-souris albinos

Un roman chorale qui pourrait presque être un huis-clos: le coeur de l'intrigue est centré sur un village et ses alentours, les déplacements des personnages sont courts et les ramènent toujours dans les Arbailles. Ce roman pourrait être un coup de coeur pour plusieurs raisons: d'abord c'est la nature qui est le vrai personnage principal de ce livre. Elle est accueillante, apaisante, étonnante mais aussi secrète, rebelle, hostile. C'est en cela que ce roman parle d'écologie car tous les personnages incarnent un lien à la nature choisi ou subi (respect, retour aux sources, profit, échappatoire, abri...), elle est derrière les choix des uns et des autres, et c'est l'occasion de relier écologie, politique, responsabilité et engagement. Avec un peu de bon sens aussi et une dose de science. Mais ce n'est pas un roman bobo-gauchiste-écolo-prosélyte. On ne nous oblige pas à choisir un camp, on nous donne des clés, on nous embarque dans des choix de vie concrets, on suit l'évolution de la pensée des personnages sans dogme, sans manichéisme. C'est la deuxième raison qui m'a fait aimé le livre: pas d'angélisme, pas de collapsologie plombante, juste de vraies réflexions quasi-philosophiques et érudites avec un arrière-plan de thriller. Pareil pour les personnages: ne cherchez pas LE ou LA méchant.e... Il n'y en a pas vraiment, tant chacun vit avec ses paradoxes, ses hésitations et ses pulsions. Mais une mort à élucider quand même et une ribambelle de suspects!

Dernier point: c'est un roman chorale sur un rythme de valse. Les voix des personnages s'entremêlent, racontent, mettent en perspective tel ou tel évènement, donnent des points de vue différents d'un même moment. C'est très agréable pour la lecture mais c'est ce qui m'a gênée quand j'avais envie que l'intrigue avance plus vite.

Merci à Babelio et aux éditions Cairn pour cette virée littéraire dans les paysages du pays Basque.
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L'envol de la chauve-souris albinos

La tête de la libraire quand je lui ai dit : « Je voudrais commander « L’envol de la chauve-souris albinos » de Michel Brome-Tonne »… Elle m’a regardée pendant un instant comme si j’étais une extra-terrestre, il y a eu un grand blanc avant qu’elle ne se mette à pianoter sur son ordi pour finalement lâcher un « C’est noté mais ça mettra un peu de temps à arriver ! ». Il est vrai qu’un roman du terroir basque, ça ne se trouve pas vraiment sur tous les rayonnages des librairies belges (et sur ceux des bibliothèques n’en parlons même pas !) Mais l’attente valait largement le détour !



Moi qui ne connaissais absolument rien du Pays basque, je me suis retrouvée au coeur de cette région et du massif des Arbailles avec ses grottes et ses spéléologues, ses forêts et ses chasseurs. Cette plongée dans un lieu qui m’était totalement inconnu a suscité ma curiosité et, surtout, les lieux si bien décrits offrent un cadre parfait pour cette intrigue aux multiples facettes, où la nature joue un rôle important.



Le point de départ de cette intrigue : le cadavre d’une jeune femme retrouvé au fond d’un gouffre. Et une belle brochette de suspects : un gendarme spéléologue, un écrivain né dans le coin qui revient après une fuite en Colombie, une jeune fille qui étudie les eaux chaudes souterraines pour sa thèse, un jeune agriculteur chasseur et ses deux amis, un ex-terroriste de l’ETA et un groupe d’écologistes qui tentent l’expérience de la vie en communauté pour réduire leur empreinte carbone.



Les liens entre les personnages se tissent progressivement, au gré des chapitres qui alternent les points de vue des uns et des autres. Chacun nous livre des information similaires qui se recoupent, d’infimes détails qui mettent la puce à l’oreille, des commentaires sur ce qu’ils vivent et qui nous égarent parfois… Les sentiments et les passions se dévoilent et leur côté sombre n’hésite pas à percoler. Cette manière d’organiser l’intrigue crée une tension qui va croissant. On se sent proche des personnages car on a l’impression qu’ils témoignent, qu’ils nous livrent leur confession, lors d’une discussion. Il y a juste un petit (tout petit petit) bémol… cette proximité est parfois un peu parasitée par l'emploi un peu bancal du passé simple qui rend les propos des personnages peu naturels, plus personne de nos jours ne « parle » au passé simple.



M’est d’avis que je prêterai très bientôt « L’envol de la chauve-souris albinos » à quelques lecteurs de mon entourage. Et merci à kouette_kouette pour sa critique qui m’avait fait ajouter ce roman dans ma PAL !

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L'envol de la chauve-souris albinos

Pays basque, Béarn, écologie, expérience écoresponsable, recherche scientifique, trésors enfouis et mort suspecte : les arguments pour me faire sélectionner ce livre ne manquaient pas.



Nous voilà donc dans le massif des Arpailles, en pleine Soule, dans une zone où les grottes calcaires attirent spéléos et paléontologues, où les anciens membres de l'ETA sont parfois venus se cacher des recherches de la Guardia Civil.



Audrey veut y mener, loin de tout, un projet environnemental qui tendrait à démontrer qu'on peut, en respectant certaines règles, cesser de maltraiter la planète et se comporter en citoyens écoresponsables. Elle constitue son équipe : le couple Guillaume-Mathilde (chargée de convertir chaque geste en équivalent carbone) et Sara, jeune fille libre, fragile, naïve et délurée à la fois, qui sera l'amante d'Audrey tout en faisant fantasmer les hommes et tomber aisément dans leurs bras.

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Aux alentours, on trouve Pierre dit le Colombien, mêlé autrefois aux luttes basques, expatrié de nombreuses années et devenu écrivain, Jeff, le gendarme spéléo, Nicolas, descendant du propriétaire de la fermette lieu de l'expérience et ses beaufs de copains chasseurs  ; Julia, thésarde sous la direction de Christelle (l'ex de Pierre!).



Tout ce petit monde se rencontre, se côtoie, se retrouve dans les mêmes draps, partage les moments de liberté que procure la vie dans la montagne, se renvoie ses émotions, ses colères, ses désirs. La sexualité est omniprésente, les couples se font et vivent l'amour soit successivement soit de façon simultanée : un assez joli méli-mélo !



Au milieu de tout cela, il y a une douce jeune fille qui rêve de rencontrer la chauve-souris albinos, le rhinolophe, qui hiberne dans les grottes (c'est Julia) et un petit garçon nommé Quentin qui ne parle plus depuis très longtemps mais dessine ce qui l'émeut et se montre impressionné par les laminak, ces êtres fantastiques de la montagne basque.



L'histoire met en scène des personnages qui ne manquent pas d'intérêt, pas si mal esquissés, sur fond de réflexion écologique et humaniste. Malheureusement, on a souvent une impression de laisser-aller dans l'écriture, avec notamment un emploi totalement artificiel et inapproprié du passé simple. Le livre étant en quelque sorte l'assemblage de morceaux de journaux intimes écrits par les différents protagonistes, le style pseudo-littéraire vient là un peu comme un cheveu sur la soupe.



Lu dans le cadre de Masse critique sur Babelio.

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