Michel de Grave
Tourgueniev
Pont entre les cultures et homme de paix.
240 oeuvres résumées, illustrées et commentées
Édité par le Club Culturel Belgo-Russe
258 pages
Disponible chez l'auteur, Michel de Grave mdg.05@outlook.com
Ivan Tourgueniev (1818-1883), écrivain russe, mais aussi écrivain de langue
française, a vécu ses dernières années à Bougival dans une maison
qu'Alexandre Zviguilsky, professeur à la Sorbonne, a transformée en un
magnifique musée. Âgé aujourd'hui de presque 90 ans, ce dernier a choisi
comme successeur, Michel de Grave, tourguéniéviste qui a organisé plusieurs
colloques sur l'écrivain, et est donc devenu président de l'Association des Amis
d'Ivan Tourgueniev, Pauline Viardot et Maria Malibran, qui gère le musée. C'est
sans doute le seul Belge porté à la tête d'un musée de France. Il a mis plus de
trois ans à rédiger cet ouvrage qui a bénéficié de deux préfaces
particulièrement élogieuses, celle de la directrice du musée Tourgueniev de
Russie, Elena Nikolaïevna Lévina, et celle d'Alexandre Razoumov, consul de
Russie, chargé des relations culturelles. Plus de trois ans car il a fallu lire - et
parfois relire et traduire - la totalité de l'oeuvre de l'écrivain: romans, nouvelles,
poèmes, pièces de théâtre, articles économiques et politiques, livrets
d'opérette, sa correspondance, sans compter la littérature sur Tourgueniev. La
meilleure façon de parler de cet ouvrage est encore de reprendre quelques
passages de la préface du consul Razoumov. Celui-ci écrit notamment que
Michel de Grave nous livre «un résumé commenté de 240 oeuvres de l'auteur –
la quasi-totalité – dont 40 n'ont jamais été traduites, y compris des oeuvres de
jeunesse, qu'il a donc traduites, et des oeuvres inachevées mais importantes,
n'existant qu'en russe et sous forme de manuscrit. Un tel ouvrage n'a jamais
été écrit, ce qui en fait un outil précieux pour les étudiants, les chercheurs et les
amoureux de la littérature… L'ouvrage de Michel de Grave ne se limite pas à un
résumé de la totalité des oeuvres de Tourgueniev. Il les commente, retrouve les
illustrations de l'époque, signale des erreurs de traduction, met le tout en
perspective avec la vie privée de l'écrivain, ses amis, ses amours,…ainsi qu'avec
le contexte sociologique, politique, économique et littéraire de la Russie de
l'époque. de nombreux ‘morceaux choisis' permettent d'apprécier son style. Le
rôle de la censure n'est pas oublié, avec des exemples caractéristiques des
passages coupés, mais heureusement rétablis plus tard».
Michel de Grave ne s'est pas contenté de lire les livres de Tourgueniev, mais il
a aussi consulté une abondante littérature sur l'écrivain, en français, en russe,
en anglais, en Italien et en allemand, dont il livre une abondante bibliographie.
Il a également entretenu une correspondance avec des spécialistes de la
littérature russe de divers pays, et a organisé un colloque de plusieurs jours sur
Tourgueniev
avec la collaboration de l'Institut Gorki de Moscou, de
l'ambassadeur de Russie à Bruxelles, Alexandre Tokovinine et de chercheurs
russes, français, belges et allemands, ce qui a encore permis de peaufiner
certains passages. C'est donc un ouvrage plus que complet et documenté sur
cet écrivain dont le tsar Alexandre II a dit que, par ses écrits, il a joué un
rôle décisif dans sa décision d'abolir le servage en Russie, quatre ans avant
l'abolition de l'esclavage aux États-Unis.
Michel de Grave a accompli là un tour de force pour réunir dans un livre toutes les oeuvres de Tourgueniev.
Avis aux amateurs de cet écrivain russe et toute mon admiration à M. de Grave pour ce fantastique travail
L'adresse e-mail figurant sur la couverture n'est plus d'actualité, seule l'adresse mentionnée dans le haut de ma chronique est valable.
Commenter  J’apprécie         10514
FERNANDO PESSOA, un et multiple
20 mi 2018 - Editions de l'auteur, pas de n° ISBN
Fernando Pessoa, reconnu comme l'un des plus grands poètes du XXème siècle, a l'insigne honneur d'être enterré à côté de Vasco de Gama, grand explorateur portugais dans le couvent des Jéronimos.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, cet étrange précurseur d'Ionesco et Beckett a écrit sous 72 hétéronymes différents.
Il a peu publié de son vivant, au point qu'à sa mort, on a découvert dans une malle 27.543 documents inédits, la majorité écrits à la main et d'autres dactylographiés, le tout en trois langues, surtout en portugais et en anglais, un peu en français. Il a fallu des années pour en faire l'inventaire et commencer à les publier. Pessoa a conféré à ses principaux hétéronymes un style littéraire différent (désabusé, avant-gardiste, naïf, néoclassique etc.), une écriture et une signature propre, une biographie et même parfois une démarche différente, d'où le titre
"Fernando Pessoa, un et multiple"
F. Pessoa est né à Lisbonne et a perdu son père à 5 ans de la tuberculose. Il a dû suivre sa mère en Afrique du Sud s'étant remariée avec le consul du Portugal à Durban.
Malgré (ou grâce) à ces traumatismes précoces, ce génie surdoué fit de brillantes études, sortant premier sur 899 candidats au concours d'entrée à l'Université du Cap. Il revint à Lisbonne car, comme citoyen portugais, il n'avait pas droit à une bourse d'études. Fin connaisseur de la littérature mondiale, de la philosophie, de la psychanalyse, il refusa une chaire à l'Université et vécu toute sa vie très modestement en faisant des traductions pour des maisons de commerce de Lisbonne. Il écrit surtout de la poésie, mais aussi des pièces de théâtre, des écrits politiques et ironiques où il se moque de Salazar et de la censure, des romans dont un roman policier "L'affaire Vargas", etc. Cette étrange personnalité aux multiples facettes n'a cessé d'intriguer. L'un de ses hétéronymes écrit par exemple les mémoires de quelqu'un «à qui il n'est jamais rien arrivé».
Pessoa se décrivait lui-même comme « hystéro-neurasthénique», et Michel de Grave, psychanalyste et conférencier qui a étudié Pessoa à la faculté des lettres de Lisbonne, va un peu plus loin dans l'explication de sa personnalité, relatant notamment les grands événements de sa vie privée et ses angoisses, ce qui nous vaut cette petite plaquette de 170 pages abondamment illustrées (135 photos: reproductions de manuscrits et dessins ou caricatures), où il passe en revue les différents hétéronymes et leurs principales oeuvres. On peut l'obtenir au prix de 10€ + 4€ de port (Belgique) ou 6,80€ (autres pays d'Europe) en écrivant à belcanto.eu@skynet.be
Commenter  J’apprécie         927
Michel De Grave, un ami de longue date, amoureux et passionné de l'opéra a travaillé durant plusieurs années pour écrire ce fascicule de 192 pages, consacrées, dans celui-ci, à l'opéra italien.
Ses recherches, son écoute, son goût de la justesse, du détail, de l'histoire font de ce parcours un petit bijou.
Le prochain sera lui, consacré à l'opéra germanique, l'opéra en Russie, et dans les pays de l'ex-URSS.
Je vous le conseille vivement.
"Brève présentation du sujet proposé
415 ans d’opéra italien, petit parcours des époques, des styles, et des lieux de création.
On parle souvent pour l’opéra, de style florentin, romain, vénitien et napolitain, voire d’autres foyers de création encore, comme Parme et Milan, ayant apporté chacun une contribution spécifique à l’histoire de l’art lyrique. Dans une Italie morcelée en une mosaïque d’états rivaux, l’auteur montre pourquoi chacune de ces villes a généré un style propre, depuis 1598, date du premier opéra baroque, jusqu’à aujourd’hui, en passant par le style galant, le romantisme, le vérisme, l’impressionnisme, l’expressionnisme, l’exotisme, le symbolisme, le néo-classicisme, le dodécaphonisme, etc. On sent bien que l’auteur préfère Monteverdi, Rossini, Verdi, et quelques autres, aux opéras du 21ème siècle, ne fut-ce qu’à la place qu’il leur consacre, mais les jeunes compositeurs, nés en 1975, ne sont pas absents. Tout cela est expliqué de manière claire et didactique, et assorti de quelques cartes géographiques et de petites anecdotes. L’auteur parle ainsi des jésuites-compositeurs baroques dans l’actuelle Bolivie, des premiers opéras italiens à Paris, Bruxelles et ailleurs, du rôles de Mazarin, des trois opéras composés en Italie par Mozart, lorsqu’il se faisait appeler Amado di Mozartini, du pape Clément IX qui écrivait des livrets d’opéras, de la différence entre les romantismes italien, anglais, allemand ou français, etc. Cet ouvrage très documenté est né d’une rencontre entre l’auteur et Cecilia Bartoli, et témoigne un peu du même esprit de recherche que celui de la diva. Un index de plus de 700 noms termine cet ouvrage hors-commerce, servant de support à des cours, mais qu’on peut aussi se procurer chez belcanto.eu@skynet.be."
Commenter  J’apprécie         303