AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de GeorgesSmiley


Le coup ne dégrisa pas Kosslawski qui buvait depuis l'heure du déjeuner avec la sorte d'acharnement qu'on peut tenir d'un grand-père polonais. Il prit sur lui de dire, coupée d'un hoquet, une petite phrase qu'il dut estimer de grand style :
_ Eh bien, Moïra, je suppose que nous arrêtons le travail.
_ C'est exactement ça. Au revoir, Stan.
Elle lui tourna le dos et s'engouffra dans l'ascenseur.
Kosslawski fit un effort déraisonnable pour tourner vers moi un regard injecté de sang.
_ Il me semble que je vous connais, dit-il.
_ Tout à fait exact. La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était en 1922 à Pékin. Vous arriviez au Palais d'Eté en pousse-pousse au moment exact où j'en sortais avec Gloria Swanson. Nous nous sommes fait un petit signe de tête.
_ Je m'en souviens très bien...Si nous allions prendre un verre pour fêter ce cinquantenaire ?
Il semblait avoir atteint sa limite, car il resta une bonne demi-heure devant son verre à moitié plein et ne commanda qu'une bière dont il but quelques gorgées.
_ Où avez-vous dit que nous nous étions rencontrés ? demanda-t-il.
_ A Rome, en 1930, devant le Vittoriano. En croupe, sur son cheval vous étiez en train de nettoyer le visage en bronze de Victor-Emmanuel II avec une brosse à dents, quand je vous ai prévenu que les policiers arrivaient. J'étais là...
_ ...par hasard...
_ ...tout à fait par hasard, avec Jean Harlow, vous vous souvenez...cette blonde platinée qui est morte en voulant maigrir des seins...
_ Oh oui, très bien. je me souviens de ses seins...Dites-donc, que faites-vous dans la vie ? J'espère que vous n'avez rien à voir avec le cinéma. Un métier de con et de merde.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}