Section Walter Benjamin
PASSAGE DU COL
Extrait 2
– rapace
qui dérives
milan les yeux aveuglés d'aube
ignorant le regard de celui qui l'observe
cherchant à quoi se noue
suspendue ainsi dans le vide
la force de sa solitude
son féroce et indépassable héritage
ton plané silencieux
dessine le tracé d'une âme
perpendiculaire à la mienne
guide l'air qui descend et
remonte dans ma poitrine
il n'y a pas de quoi
se sentir misérable
de marcher dans la même blessure
tout au long de sa mort
ici
le jour levé
dans ses exhalaisons terrestres
et son immensité perdue
sur les chemins des pierres
est un baiser léger posé
sur mon épaule
cela suffit
à la très humble mais fervente joie
de se sentir vivant !
ici
au milieu de ce qui est là
après les sueurs de la nuit
apparaît parfois dans les clairs de jour
et n'a jamais de cesse
dans son œuvre de force sourde
et de buisson ardent