Section Hölderlin
TROBADOR
comme dans le blanc de ses linges
se révèle une absence accueillante
le passage d'une ombre que rien
ne laissait annoncer
parole est celle qui se cherche
dans l'émergence de son souffle
et son jaillissement de la source
au silence
un silence qui vibre
comme écho du destin
qui prend appui sur ce que l'ombre
cèle de possible clarté
un silence qui vient chercher
dans le remuement de la langue
ce qui livre et délivre
et que la parole ne savait pas
mais qui se disant la dépasse
devenant cet outil qui rêve
découvrant d'elle-même
ce qu'elle dit du monde
se consumant et s'éclairant
tout à la fois dans l'affirmation
de sa seule présence
présence au monde désaxée
dans son refus fragile
de n'être que dans l'évidence
où se tient l'apparence des choses