Michel Grollier

Rappelons que, selon l’INSERM « La schizophrénie est une pathologie psychiatrique chronique complexe qui se traduit schématiquement par une perception perturbée de la réalité, des manifestations productives, comme des idées délirantes ou des hallucinations, et des manifestations passives, comme un isolement social et relationnel ». Cette forme de psychose se différencie de l’autisme qui se caractérise par des difficultés dans la communication et les interactions sociales et des comportements répétitifs et des intérêts restreints pouvant s’accompagner d’une hyper ou d’une hypo-réactivité sensorielle face aux stimuli sensoriels.



L’auteur est professeur de psychopathologie clinique à l’université de Rennes et il a publié divers articles sur l’enfant autiste. Le diagnostic d’autisme est posé très tôt et on considère qu’il pourrait être présent dès la naissance alors que la schizophrénie ne se déclenche qu’à l’adolescence. Pour l’autisme on parle généralement de gel des affects alors qu’avec la schizophrénie, on est dans la variabilité d’affects souvent exprimés de manière exagérée. Michel Grollier rappelle les définitions et approches successives de ces deux maux à travers divers prismes dont l’optique lacanienne.



Pour l’auteur il existe une schizophrénie infantile rarement diagnostiquée quoique le DSM5 ( la cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) pose quand même l’existence d’une schizophrénie infantile précoce identifiable à partir de douze ans. Michel Grollier évoque un certain nombre de programme éducatif visant à limiter les effets de ces maladies et d’aider le patient ou sa famille à comprendre sa maladie.



Le livre compte dix chapitre, le neuvième a pour titre "La rencontre comme discriminante", l’auteur évoque là des suivis d’enfants qu’il a conduits. Dans le dernier chapitre, intitulé "Au fond, que faire ?", Michel Grollier évoque des pistes concernant l’enfant autiste : « L’objectif est d’aider ces enfants à construire une nouvelle autonomie leur procurant une place dans le lien social en leur permettant de contourner l’impasse de l’ énonciation qui n’interdit pas la communication » (page 114). Face à ceux qui souffrent de schizophrénie « Il faudrait (…) réussir à ne pas incarner la cause de leur souffrance, au contraire même, à s’en inquiéter et les accompagner pour le cerner. Et là aussi ne pas laisser le sens filer au risque de mettre en cause l’existence du monde et du sujet, mais inscrire avec lui l’ancrage de quelques éléments permettant de se retrouver dans un lien moins inquiétant avec l’Autre. Il y a donc rapidement une conversation à soutenir, à l’envers dons de l’accueil du sujet autiste » (page 116).