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Un jour grisâtre s'installait sur les banlieues sensibles de l'Essonne. Lorsque Paul Dubrule et Gérard Pelisson avaient décidé de construire leur siège social à Evry, ils avaient tablé sur le faible coût des terrains, la proximité de l'autoroute du Sud et de l'aéroport d'Orly ; à l'époque, c'était une banlieue calme. Aujourd'hui, les communes environnantes avaient les taux de délinquance les plus élevés de France. Chaque semaine il y avait des attaques d'autobus, de véhicules de gendarmerie, de camions de pompiers ; on n'avait même pas de comptabilité exacte pour les agressions et les vols ; d'après certaines estimations, pour avoir le chiffre réel, il fallait multiplier par cinq le nombre des plaintes déposées. Les locaux de l'entreprise étaient gardés vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une équipe de vigiles armés. Une note interne recommandait d'éviter les transports en commun à partir d'une certaine heure. Pour les employés qui devaient travailler tard et qui n'avaient pas de véhicule personnel, Aurore avait négocié un forfait avec une compagnie de taxis.