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Citation de GeraldineB


Lorsqu'elle revint, un peu après dix-neuf heures, Paul était à côté de son père, en face de la baie vitrée. Ils contemplaient le paysage qui était à présent, dans les rayons du soleil couchant, d'une beauté surnaturelle ; elle s'immobilisa, saisie. Son intention initiale était d'informer Édouard qu'elle allait emmener Paul, que c'était bientôt l'heure du dîner, et que Madeleine allait venir le chercher aussitôt après ; elle allait le faire, bien sûr, mais pas tout de suite, le dîner attendrait un peu, il lui paraissait impensable d'interrompre leur contemplation de ce coucher de soleil. Claude Gellée, dit « le Lorrain » avait fait parfois aussi bien, ou pire, dans certaines toiles, installant définitivement en l'homme l'enivrante tentation du départ vers un monde plus beau, où nos joies seraient complètes. Ce départ se passait généralement au coucher du soleil, mais ce n'était qu'un symbole, le moment véritable de ce départ était la mort. Ce soleil couchant n'était pas un adieu, la nuit serait brève et conduirait à une aube absolue, à la première aube absolue de l'histoire du monde, voilà ce qu'on pouvait en arriver à s'imaginer, pensait Paul, à force de contempler les tableaux de Claude Gellée, dit « le Lorrain », et aussi de contempler le soleil qui descendait sur les collines du Beaujolais.
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