C’est très difficile de commenter un livre comme celui-ci… L’auteur nous raconte ses séances de psychanalyse en alternant le bilan de la séance, les commentaires de Madame W. et des croquis que lui ont inspirés ces séances. il s'agit donc d'un roman graphique
Il termine chaque séance par le dessin du divan sur lequel il est allongé, mais ne se rappelle jamais vraiment comment est le divan en question, s’il a des pieds ou non, comment sont les rayures, combien il en a et s’il n’y aurait pas une couverture, jamais la même ce qui expliquerait sa mémoire défectueuse. Mais, est-ce qu’on regarde vraiment le divan sur lequel on s’allonge chez le psy ? Il s’écoule peut de temps avant de s’y allonger et on a tendance à s’y précipiter pour commencer la séance et parler de son petit moi.
Bien-sûr, il va nous raconter son enfance, ses parents, la famille en général, la guerre, la résistance, les comportements de chacun à cette période et comme toujours il y aura un cadavre dans le placard… son père est-il bien son père ? Sa mère ne serait-elle pas incestueuse ? Qu’en est-il de sa sexualité ?
Le divan a-t-il des pieds ? La question revient… pieds… phallus… prendre son pied ?
J’ai beaucoup aimé ses errances, ses questionnements sur la sexualité, il tâtonne, et deux scènes sont hilarantes : la colère vis-à-vis de Michel Serrault à propos de la cage aux folles bien sûr, car il ne s’identifie pas à Zaza Napoli, ce n’est pas parce qu’on est homosexuel qu’on aime se travestir.
L’épisode de la mouche (le thème de la mouche revient plusieurs fois) avec toutes les allusions qu’on peut trouver : mouche, mouchard, espion (dans les Renseignements) avec des dessins superbes. Mais aussi, allusion au film « La mouche » : Cette histoire de mari transformé en mouche (ou plutôt en demi-mouche) permet à Madame Delambre de se faire passer pour folle. Et le spectateur finit peu à peu par admettre qu’elle est une victime. Or, il n’en est rien. P 136
Quand aux dessins, (croquis conviendrait mieux), ils sont très suggestifs, sur le plan sexuel avec les touche-pipi avec les cousins, parfois scabreux même, scatologiques (ce qui n’est pas trop ma tasse de thé).
Il y est beaucoup questions de cochons, au propre et au figuré (son père est éleveur). Il y a de la violence dans certains dessins, violence qui illustre tous les tourments présents et passés de l’analysé, l’analysant… brefs tous les monstres qui peuvent hanter tout un chacun.
Et toujours dans les monstres, la mouche, par contre, est superbe, dans les détails et l’homme-mouche (demi-mouche) aussi.
Donc, avis mitigé. Je me suis amusée avec les « libres associations » chères au jargon psychanalytique, mais je n’ai pas trop accroché avec les croquis. C’est néanmoins un excellent travail de la part de l’auteur, car l’exercice n’était pas évident.
Le livre est très beau, on dirait en fait en carnet de croquis et je remercie Babelio et les éditions Les impressions nouvelles qui m'ont permis de découvrir un auteur plein de talent
Il m'est difficile de mettre une note car j'ai aimé moyennement mais c'est du très bon travail...
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