L’intensité d’un traumatisme par son excès même […] prend de court les mécanismes de défense qu’il fait éclater avant même qu’ils n’aient pu se mettre en place.
Cela implique que nous soyons suffisamment étrangers à nous-mêmes pour qu’une sorte de projection interne nous étonne comme une certitude venue d’ailleurs.
Les traces phylogénétiques qui réduisent au support organique la transmission d’une discrimination symbolique potentielle : la capacité de langage […] ne constituent qu’une origine mythique par sa matérialité même, mais en aucun cas ne dispensent de poser la question pour chaque individu de savoir comment et pourquoi le père mort est le seul à ordonner le principe nécessaire de la Loi.
Il y a chez Lacan une mystique du signifiant qui exige un immense talent d’écriture et une solide inspiration christique.
C’est l’inconstance du monde, sa variabilité, sa discontinuité qui entraînent l’activité de pensée. C’est la présence d’un objet « non-conforme » qui stimule l’attention.
Il peut devenir totalement irrationnel de prétendre et surtout de croire qu’une pensée scientifique rigoureuse puisse se maintenir sans refoulement ; sans refoulement d’une pensée magique qui la précède, la sous-tende et même la soutient. Il peut devenir totalement irrationnel de croire que l’on puisse accéder à un plus haut degré de civilisation sans exiger des renoncements qui par définition entraîneront un retour de la violence refoulée.
Ce n’est pas tant la contrainte de la réalité extérieure, que l’insuffisance du système hallucinatoire qui détermine l’exigence d’un principe de réalité.
Les logiques primitives traduiront dans la pensée, la résurgence d’un acte, la réponse irrationnelle d’une répétition : « irrationnelle » parce que ces logiques continueront de répondre à des conflits et des traumatismes depuis longtemps révolus mais n’ayant laissé dans l’esprit que la trace de cette réponse.
Il en va de l’essence même du psychique que sa traduction ne puisse s’exprimer que de façon relationnelle, c’est-à-dire dans une relation où se fondent (fusion) les données de l’inné et de l’acquis pour former une résultante symbolique.
Quand on communique à un patient une représentation refoulée, cela ne supprime pas le refoulement, mais entraîne le fait que le patient a maintenant de cette même représentation une double forme, la première qui est le souvenir inconscient de son expérience vécue, la seconde est le souvenir conscient de la trace auditive de la même représentation, celle qu’il vient de recevoir par la communication qu’on lui en a faite.