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Citation de Tobidhambourg


Quoiqu'il en soit de ses origines, le vert de la liberté a bien failli être en France, dès 1789, la couleur de la Révolution. A Paris, le 12 juillet, dans les jardins du Palais-Royal, le jeune avocat Camille Desmoulins harangue la foule et la pousse à l'insurrection. Il cueille une feuille de tilleul, la fixe sur son chapeau et invite tous les patriotes qui partagent son projet à faire de même en signe de ralliement. La feuille devient une cocarde, la première cocarde révolutionnaire : elle est de couleur verte. Le lendemain - malheureusement pour le vert -, les insurgés, se dirigeant vers la caserne des Invalides pour y chercher des fusils, apprennent que le vert est la couleur de la livrée du comte d'Artois, frère puîné de Louis XVI (et futur roi Charles X), et que la plupart de ses affidés arborent déjà une cocarde ou une écharpe verte. Or le comte d'Artois est l'adversaire le plus acharné des réformes et des idées nouvelles ; il est impensable de partager avec lui cette couleur, fût-elle celle de la liberté. La cocarde verte est donc abandonnée, avant même la prise de la Bastille, le 14 juillet. Trois jours plus tard apparaît la cocarde tricolore, promise à un glorieux avenir. Elle sera à l'origine du drapeau national. En ce domaine, il est permis de rêver : si le comte d'Artois n'avait pas eu une livrée verte (documentée dès 1784), peut-être le drapeau français aurait-il été entièrement vert, couleur de la liberté et de l'espérance, et le vert serait-il devenu la couleur nationale de la France républicaine, de ses palais et monuments, de ses cérémonies, de ses soldats, de ses sportifs... [Une couleur romantique ? p.177-178]
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