AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Daniele_


Comme le noir son compère, le blanc avait progressivement perdu son statut de vraie couleur entre la fin du Moyen Âge et le XVIIème siècle : l’apparition de l’imprimerie et de l’image gravée- à l’encre noire sur du papier blanc- avait donné à ces deux couleurs une position particulière que la réforme protestante d’abord, les progrès scientifiques ensuite avaient fini par situer sur les marges de l’univers des couleurs. Finalement, lorsqu’en 1666 Isaac Newton découvrit le spectre, il proposa au monde savant un nouvel ordre chromatique au sein duquel il n’y avait plus de place ni pour le blanc, ni pour le noir. Ce fut là une véritable révolution qui ne se limita pas à la science, mais s’étendit progressivement aux savoirs ordinaires, puis à la culture matérielle.
Cette mutation dura presque trois siècles, pendant lesquels le blanc et le noir ont été pensés et vécus comme des « non-couleurs », puis comme formant ensemble un univers autonome : le « noir et le blanc ». En Europe, une telle conception a été familière à une dizaine de générations et, même si elle n’est plus guère de mise de nos jours, elle ne nous heurte pas vraiment : noir et blanc d’un côté, couleurs de l’autre.
Nos sensibilités, toutefois, ont changé. Ce sont les artistes qui les premiers, à partir des années 1900, ont peu à peu redonné au blanc et au noir le statut qui avait été le leur avant la fin du Moyen Âge : celui de couleurs à part entière. Les hommes de science les ont peu à peu suivis, même si certains physiciens sont longtemps restés réticents à reconnaître au blanc de réelles propriétés chromatiques. Le grand public a fini par faire de même.

Page 7
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}