Parmi les 22 nouvelles, j'ai préféré "La lettre de l'homme aux tics" et "Le clochard qui sanglotait" et "Les amants du festival" qui maintient le suspens jusqu'au bout. L'homme aux tics est affligé de tics qui lui rendent la vie impossible et comme il ne peut les supprimer, il choisit une solution radicale. Le clochard pleure bruyamment dans la rue et la femme qui se trouve sur son chemin n'ose l'aborder...
La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, semble moins bien travaillée que les autres.
Deux pochades, "La mouche" et "Le chat dans le jardin", très poétiques, constituent une agréable surprise littéraire. L'écrivain témoigne d'une réelle connaissance de la vie et des êtres et d'une fine sensibilité.
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Comme un Carver de la province française, Michel Sottet nous délivre ses short cuts, de bars ruraux en stations de métro parisiennes, dessinant au final le portrait mélancolique et parfois cruel d'existences ordinaires et de leurs désillusions, son humour et son sens aigu de la chute apportant une légèreté bienvenue à ces nouvelles, les préservant de l'écueil d'une noirceur trop plombante.
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Un roman d'initiation qui décrit l'occupation des années 40 par les yeux d'un adolescent de la France rurale, qu'on n'appelait pas encore périphérique. De belles pages sur ce lien spontané à la nature que l'exode rural a déconnecté et, surtout, une réflexion profonde sur la difficulté de conserver ses valeurs en temps de guerre, autant que faire se peut. Eternel dilemme auquel sont aujourd'hui confrontés les vaillants Ukrainiens.
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Michel Sottet a été appelé du contingent pendant la guerre d'Algérie et a directement participé aux combats. Soixante ans après, il tire de son expérience ce roman haletant, d'une écriture simple et concise, où nous suivons "caméra à l'épaule" un petit groupe de fellaghas qui convoie un prisonnier français, pourchassés par l'armée coloniale. Aucun manichéisme dans ce récit : l'auteur, manifestement convaincu de la justesse de la cause des combattants algériens, n'occulte pas pour autant la cruauté du FLN, en miroir de celle de certains gradés français, et nous fait partager le désarroi et les interrogations de ces jeunes soldats projetés dans un univers aussi exotique que violent. Recommandé.
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