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Citation de mimo26


Le prénom Clémence n’a été donné que quatre fois, en 1879, à des fillettes nées dans le quartier lyonnais de Vaise. On préférait Jeanne, Claudine, Marie ou Joséphine.

Pourquoi Clémence ?

Janet, le patronyme de Clémence, n’est pas un nom rare. Un psychologue, un philosophe, un mathématicien et même un baron d’empire ont porté ce nom. Des hommes. Mais il n’y a aucun mathématicien, ni d’ailleurs aucun intellectuel, il n’y a aucun baron, même d’empire, dans l’ascendance de Clémence.

La même année que Clémence, presque cent mille enfants sont nés en France. Naître était une chose, vivre en était une autre : dix-sept mille de ces cent mille bébés sont morts avant leur premier anniversaire. Les raisons de ne pas survivre étaient nombreuses. Un peu d’espoir pourtant : si les antibiotiques étaient encore loin, Pasteur commençait à avoir l’idée des vaccins.

On naissait à la maison. Les femmes accouchaient seules, avec l’aide d’une sage-femme, ou d’un médecin pour les plus aisées. C’est une sage-femme qui est allée déclarer la naissance de Clémence.

Le 2 septembre n’est pas une date célébrée de l’histoire de France. C’est celle de la défaite de l’armée impériale à Sedan, neuf ans avant la naissance de Clémence, en 1870.

Né en 1850, le père de Clémence, qui a été soldat, a certainement fait cette guerre. Il fut même peut-être de « la plus belle armée que la France ait connue », celle qui ensanglanta Paris en mai 1871.

La mère de Clémence a participé à l’histoire de France elle aussi. Figurante de l’exode rural, elle fut de cette main-d’œuvre féminine facilement exploitable qui vint former la classe ouvrière des villes au cours de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.
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