Ce livre n’est pas un roman. Mickaël Burdin raconte l’enfant Michaël, sage, réservé, très bon élève, l’adolescent timide, souvent mal à l’aise, et le jeune homme à la recherche de qui il est, de qui il aime, à travers des expériences avec des jeunes filles, des désirs pour des garçons... Michaël Burdin se raconte. Des confidences qui nous sont distillées par fragments parfois, à travers des souvenirs qui reviennent comme par vagues, qui ont blessé l’enfant, le tout jeune homme, l’homme ensuite et qui nous sont dévoilés avec émotion, et nous émeuvent...
Le titre nous y conduit : ce père est plus que « sévère », il n’a de cesse de rabaisser son fils unique dont, sans doute, il pressent la « différence », cette attirance probable pour les personnes du même genre que cet homme autoritaire et hâbleur abomine et ridiculise dans des invectives homophobes quotidiennes.
Alors le jeune Mickaël n’assume pas. Il ne peut assumer sa différence dans ces conditions. Il lui faudra attendre, se contraindre longtemps, pour que l’empreinte persévérante de ce père s’atténue, avec l’espoir qu’un jour elle disparaisse.
Voici donc un texte autobiographique comme je les aime, délivré d’une écriture simple et sensible, un témoignage que je verrais bien s’adresser aux jeunes, aux adolescents qui s’interrogent, qui ne s’autorisent pas à être eux-mêmes, sous la coupe de parents hostiles. Ce livre est un premier refuge pour ces jeunes qui peut-être les aidera à ne pas devoir s’enfuir de chez eux pour rejoindre la protection d’un autre « refuge », celui qui accueille lorsqu’ils sont chassés de leur foyer, tout comme ces associations qui les aident à lutter contre l’homophobie parentale où, à présent, Mickaël Burdin, l’adulte, aujourd’hui auteur, dessinateur, chanteur aussi, s’investit et apporte son précieux soutien.
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