Mina Lobata

Ce livre est un recueil de poésie, une ode à la beauté de la nature. Il en ressort un émerveillement face au paysage qui nous entoure et un sentiment de grande tendresse face à la vie qui nous offre tant de beauté. A la suite de la lecture je me suis surprise à regarder plus attentivement ce qui m'entourait et à prendre le temps de l'apprécier.

Dans la caverne platonique, la Vérité, c’est l’Ailleurs.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Le jour est à la nuit comme une traîne de mariée qui s’achève entre les mains blanches d’une enfant.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Il y avait hier au crépuscule une lumière si belle, si douce, une poudre d’or si fraîche, qu’il fallait bien la prendre pour un signe de salvation.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Le soir, la lumière palpite et se donne purifiée, dans un ultime éclat, dénudant et précisant chaque chose. Immense est le silence, envahissant tout. Puis la nuit enrubanne les montagnes de son linceul d’ombre muette, capiteuse, intensément paisible. Nuit froide et noire où perleznt des étoiles et se perdent les yeux.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

L’intelligence bat de l’aile. La nuit ferme la porte au dehors. Les murs se dressent, éminences fertiles, l’imagination dort et crie en silence.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Lente la nuit, et douceur subite. Eveil à ce qui va disparaître, amour pour l’invisible intact.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Le vent qui s’est levé dans la nuit agite les draperies de l’aube. Les oiseaux, tapis, restent silencieux.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Pouvoir fleurir deux fois, telle est la monnaie-du-pape. Rose au printemps, à l’automne blancheur argentée.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Au soir d’un jour, comme au soir de la vie, on se demande comment ont passé les minutes, les fractions de secondes… On sait seulement que tout a passé sans retour, sans souffrance aussi, dans l’oubli des minutes, des fractions de secondes, dans la grande inattention à la Vie.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Dans l’oubli, l’étonnement de la vie. Dans la vie, le poids de l’oubli. Comment se souvenir de ce ciel d’octobre, où tout était si gris, si difficile et tellement inutile ? Comment retrouver le détail de tel visage croisé sur un pont, du reflet joyeux dans l’eau, de l’écharpe que tu portais ce jour-là, de la broche qui ornait ton pullover ; comment retrouver la couleur de la pensée qui dansait en moi et être là où j’étais, ranimée, ravivée ?
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Tant d’inconscience nous mène, tant d’assoupissement… Aussi les épreuves, bien souvent, éveillent-elles.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Je bois à la lumière du ciel comme l’abeille au calice des fleurs.
Le ciel est criblé de voix qui, toutes, célèbrent la lumière. Comme l’abeille le calice, l’âme boit le ciel. Lumière, appel brûlant.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Poiriers en fleur dans le verger en friche. Etoiles blanches délicatement bordées d’un rose éclatant de lumière. Voici le temps des verts tendres et luisants, la force des commencements partout à l’œuvre. Et si la mort, ailleurs, nous commençait ?
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Le visage de la pleine lune, ciselé de joie profonde et d’éclatant mystère. Ceux de la beauté du monde.
(Poussière de soleil, poussière de lune)

Ô toi, patience, arme blanche qui aiguise l’âme et la conduit vers son aurore.
(Cantique de la patience)

Dans l’attente, la patience caresse l’épaisseur du temps, soudain offert, vacant, et y palpe le souffle vivant, la brise divine…
(Cantique de la patience)

Que contemple la patience ? Le souffle caché, la manne invisible, le grain de vie appelé à se transformer.
(Cantique de la patience)

Tandis que la douleur gesticule, la patience se tient immobile, elle qui, telle Marie, « a la meilleure part ».
(Cantique de la patience)

Quand la souffrance ouvre les hostilités, la patience est la reine du bal. Dans ses bras, esquisser un pas de danse qui éloigne la ténèbre…
(Cantique de la patience)