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Citation de Tandarica


5 mars 1941 (extrait)
Je sens s'accroître mon goût pour la déchéance, et j'y vois–je le comprends mieux aujourd'hui–l'ultime étape d'un certain niveau de la culture. C'est le livre de Matei Caragiale [Les Seigneurs du Vieux-Castel] qui a rallumé en moi cette conviction que d'autres lectures déjà avaient éveillée. Après "Les Enfants terribles" j'ai fini, hier soir, "Le Grand Meulnes". Arrivé aux dernières pages, je me demandais avec inquiétude où je pourrais encore trouver de tels livres. En fait, ce goût aigre-doux pour la période frêle et pourrie de l'adolescence doit me venir de plus loin, de ma propre adolescence, quand je suis tombé malade, pour m'effilocher entre quinze et vingt ans. C'est de cette époque-là que date mon penchant pour la poésie et pour la solitude, pour les amours qui finissent mal, pour la musique simple, gauche et nostalgique des premiers tangos. Il y a cependant quelque chose de réconfortant dans le livre d'Alain Fournier : son entêtement paysan à poursuivre le même fil, sans relâche.
(p. 70-71)
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