Quand on prend le temps de penser aux siècles d'histoire et d'intrigues que recèle le plus minuscule idéogramme, comment ne pas se rendre compte de sa propre insignifiance ? Les kanji étaient pour moi d'une sublime logique. Je comprenais pourquoi le symbole de l'oreille accolé à celui de la porte voulait dire "entendre". Je comprenais pourquoi le symbole de trois femmes regroupées signifiaient "bruyant" et aussi pourquoi, en traçant des éclaboussures à la gauche de n'importe quel caractère, on modifiait son sens en lui associant l'idée de l'eau. Enrichi de ce signe aquatique, par exemple, un champ devenait la mer.