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Citation de Lilou08


7 juillet, Saint-Malo, Manoir des Corrigan, salle commune, 8 heures.
La canne à pommeau d’argent virevoltait dans l’air comme la baguette d’un chef d’orchestre enivré de Wagner. Autoritaire et énergique. Depuis vingt ans que Constant, son défunt mari, lui en avait fait cadeau, peu avant sa disparition, Maggie ne quittait plus cet objet, baromètre de ses humeurs et arme de ses plus homériques colères.
En la circonstance, il lui servait à coordonner l’action des deux femmes qui s’affairaient à l’installation des tables du petit-déjeuner, dans la grande salle commune de la malouinière.
- Loulou, ils sont combien ce matin ? Tous les musiciens du bagad ont pris leurs quartiers ?
Loulou, c’était sa fille Louise, cette jolie quadra aux longs cheveux bruns nattés en tresse, occupée à disposer tasses et couverts avec autant de soin que si elle eût servi la reine d’Angleterre en personne.
(…) Celle qui la reprenait ainsi, surgissant dans la pièce aux murs lambrissés de grands panneaux d’acajou, les bras chargés d’un immense plateau, n’était autre qu’Énora. Crinière d’un roux cuivré, éphélides en pagaille, yeux d’un bleu-vert profond et plusieurs tatouages dans le cou et sur les bras. Une sorte d’elfe révolté, en somme.
Tout en continuant à rabrouer sa mère, la cadette des femmes Corrigan s’employait à débarrasser les ultimes reliefs des beuveries de la veille.
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