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Citation de le_Bison


Chaque fois que ma mère nous racontait l’histoire du bandage de ses pieds, c’était à la fois comme si elles exposaient ses griefs envers les souffrances endurées et comme si elle était fière d’une glorieuse histoire.
Elle disait que le caractère résolu et l’habileté au travail de sa tante étaient célèbres dans tout le canton du Nord-Est de Gaomi. Tout le monde savait que la maison de Yu les Grandes Paumes était dirigée par sa femme. L’oncle ne faisait rien, hormis jouer de l’argent, s’amuser à tirer au fusil et capturer des oiseaux. [...] Et c’était cette tante qui avait juré de faire de sa nièce un modèle de beauté et qui réalisa naturellement le bandage de ses pieds avec la plus grande méticulosité. A l’aide de lamelles de bambou, elle lui serra les pieds si fort que ma mère se mit à hurler comme un cochon qu’on égorge, puis elle les enroula couche après couche le plus serré possible avec une bande de tissu imprégné d’alun. Le bandage terminé, elle égalisa le tout en tapotant avec un petit marteau. Ma mère racontait : « C’était terriblement douloureux, à se taper la tête contre les murs. »
Elle supplia : « Tante, tante, desserre un peu...

- Si je serre, c’est parce que je t’aime, répondit la tante en la fusillant du regard, si je desserre, c’est que je te hais. Quand, à force de serrer, tu auras les lotus d’or, alors tu viendras me remercier.
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