Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022.
Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
Vous aurez beau employer chiens-loups, couteaux de parachutiste, grenades à mains, lance-flammes, bombes lacrymogènes, bombes roses, DDVP, Fenvalérate, vermifuge, appareils d’écoute sans fil, télégraphe Morse, séduction féminine, ligatures des trompes, hypnotisme, intimidation, poulet croustillant, bière de Yimengshan, lunettes cerclées d’or, votre femme en mal d’amour, votre misérable père qui va tirer un coup au bordel, potions magiques haut de gamme, perquisitions et gendarmes, lampes de poche et bracelets de fer, complots et intrigues, belles paroles et phrases bien tournées, voue et serments, corruption et racolage, putain et putassiers, holothurie et nids d’hirondelles, sabots de chameau et pattes d’ours, concombre et aubergines… vous aurez bien du mal à ébranler ma volonté de fer.
(Points, p. 68)
Maître, si l'usine en est là, qu'elle aille se faire foutre, si les vers ne meurent pas de faim sous terre, jamais nous autres de la classe ouvrière ne mourrons de faim...
C'est vrai, l'argent ne peut pas tout, mais sans lui on ne peut rien.
Dans le fracas de l'eau, il demanda doucement : "Pourquoi faut-il payer pour aller aux toilettes ?
- Maître, on dirait que vous débarquez de la planète Mars, vous croyez que de nos jours il y a encore des choses gratuites ? dit l'apprenti en haussant les épaules. Mais payer a aussi son avantage. Si c'était gratuit, même en rêve, des petites gens comme nous n'iraient pas dans des W.-C. luxueux comme ceux-ci !".
L'apprenti le guida pour se laver les mains et les passer sous le sèche-mains, puis ils sortirent des toilettes.
Assis dans le triporteur, frottant ses mains rugueuses adoucies par le séchage, il dit en soupirant : "Xiaohu, on s'est fait une pisse de luxe tous les deux.
- Vous ne manquez pas d'humour maître !
- Je te dois un yuan, je te le rendrai demain !
- Vous avez de plus en plus d'humour, maître !"
Deux compagnons – Deng Yiguang
Par cette température glaciale, même l'oiseau craint de s'envoler, de peur que ses ailes ne se glacent et que ses plumes ne se réduisent en poudre sous l'effet du froid.
[...] vu de dos, son corps était incomparable, il vous mettait l'eau à la bouche à vous faire crever de désir, vu de face, son visage grêlé avait de quoi vous faire crever de peur.
- (...) Je te le dis, Xiangqun, mon cher enfant, il ne faut pas que cela suscite en toi admiration ou bien envie, l’argent, les belles femmes ne sont que choses passagères, tel un nuage flottant, ou de la fumée, seuls sont précieux la patrie, l’honneur, la famille.
- Troisième oncle, dit mon jeune neveu, comme vous pouvez être drôles, vous autres ! Les temps ont changé et toi tu es là à me dire encore des choses pareilles. »
Un grand voyou tient souvent un peu du héros et, à l'inverse, un grand héros a aussi en lui de la graine de voyou.
S'il est difficile d'affirmer qu'un sein est laid, on peut facilement dire lequel est beau.
- Ça fait plus de dix ans qu'on s'est pas revus, dis-je, magnanime : aujourd'hui ce sont nos retrouvailles, c'est un grand bonheur, l'amour que se portent les compagnons d'armes dépasse celui des parents, on va manger!