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Citation de Osmanthe


"Peu importe que tu sois un dieu ou un fantôme, peut-être n'es-tu qu'un pauvre enfant, après tout." Elle jeta sa faucille, saisit d'une main l'anse de la gourde, de l'autre la souleva par le fond et en introduisit le bec verseur dans la bouche de l'enfant. "Tu dois avoir soif, dit-elle. Bois un peu d'eau." Ayi prit docilement le goulot entre ses lèvres. Au bout d'une seule gorgée, la sensation de soif s'enflamma comme l'huile sur le feu. Il aspira éperdument, baignant corps et âme dans une sensation de délectation humide. Mais la femme lui retira soudain le goulot de la bouche. Elle secoua la gourde, expliquant d'un air confus : "La moitié de la gourde a été vidée, ce n'est pas que je tienne particulièrement au reste, mais mon mari, qui fauche le blé dans les champs, compte dessus. Il est d'humeur irascible, il n'hésite pas à me battre. Excuse-moi, mon enfant, peut-être es-tu vraiment un bouddha ?"
La femme se retira. Au bout d'une dizaine de pas, elle se retourna une première fois. Elle renouvela son geste au bout d'une autre dizaine de pas. Bien qu'elle n'ait pu le libérer de ses poucettes, il se sentait plein de reconnaissance à son égard. Parce qu'il avait bu de l'eau, ses yeux s'emplirent de larmes.

Extrait du récit : "Les Poucettes"
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