Rien ni personne ne peut ébranler leur foi, pas même l’indifférence, ce pire ennemi du talent. Certains ont un emploi de petit fonctionnaire qui les protège de la faim ; d’autres, au chômage, vivotent au jour le jour. Quand leur ouvrage est fini, ils font des pieds et des mains pour l’autoéditer, souvent avec de l’argent emprunté à des amis ou à des membres de leurs familles, certains qu’ils auront toutes les peines du monde à les rembourser. Leur seul espoir : être lus par une minorité de leurs concitoyens ; la majorité, inculte ou analphabète, ou les deux à la fois, n’ayant pour tout plaisir que celui de gueuletonner et de copuler.