Mona Malacar

« j’ai débroussaillé la mousse sous la langue
avec des cachets sous la langue
(…)
si on ne vide pas on remplit
si on ne tombe pas on s’accroche
aux reliques
aux promesses
(…)
veuillez actualiser vos désirs
(…)
le champs de bataille est blanc
insuffisance veineuse ?
(…)
le nucléaire
en prescription
la carte vitale n’est pas transmissible
(…)
J’attends une colère
je pleure ses larmes
(…)
Au dos de l’ordonnance la page est blanche
pour en sortir il faut se ronger un membre
il faut défaire
(…)
veuillez lire attentivement cette notice
car elle contient des informations importantes pour vous
car elle contient tous les dosages
et les douleurs créatives
(…)
parce que leurs mains sont nues elles se rapprochent des bêtes
elles communiquent dans les chants avec la faune du parc
parce que leurs ongles sont nus ils sont la griffe
de la chienne, de la renarde, de la lionne
ils sont de la hase l’empreinte sauvage
le rappel
(…)
je suis là au bord qui coupe
ce qu’on apprend on l’oublie
ce qu’on veut
ca dépend des jours
on joue avec l’idée du sacré
on retourne à la boue
(…)
ma peau brulée n’est plus fragile
j’ai trouvé
(…)
le nom des filles dures »

L’harmonie se trouve au bout de la parade



L’harmonie se trouve au bout de la parade
de l’exhibition
j’ai appris de l’exil
quitter la ville n’est pas la bonne direction

Ma peau brûlée n’est plus fragile
j’ai trouvé au château
une résidence sans chiffre
où le nom des filles dure

Au dos de l’ordonnance on peut écrire
une prescription pour la concorde
union des cœurs et des volontés qui produit la paix

Il y a de la colle sur les branches



Il y a de la colle sur les branches
mais les oiseaux se reproduisent

Je marche dans les dunes blanches et la bruyère
je siffle des prières à l’avifaune
j’arrache les autocollants du sentier
je gratte la peinture des arbres
je gratte l’écorce jusqu’à la sève

Sous la résine qui colle
chaude
couleur épaisse
je me laisse aller à la punition
le corps enduit de plumes
…