Je me souvenais des arbres fantômes. On disait qu’il existait une forêt invisible, constituée par la mémoire des arbres disparus. A leur mort, les spécimens les plus anciens, les plus majestueux, demeuraient vivant dans l’autre monde (…).Là où s
était dressé leur tronc s’ouvrait une faille dans l’espace et le temps, où l’on pouvait s’insinuer , comme par une trappe, et pénétrer le territoire des esprits. (…) On disait encore que c’était par les portes des arbres fantômes que les esprits des morts s’introduisaient dans notre monde sous une forme animale.