Là dans la cuisine, peu avant la fin, une brève période, le dernier automne avant que tout ne s’effondre, un air de musique à la radio. Un air d’opéra ordinaire. Lui-même et Annelise (quand elle est là), attablés dans la cuisine rien qu’eux deux.
« Que votre petite main est froide, madame. »
Deux pauvres bohèmes chantent, ça se passe à Paris.
Verdi. Comme le dit parfois maman : « Pour les masses. » […]
« INTÉRESSANTE, cette musique, Gusten, mais en quoi nous concerne-t-elle? »
« Je veux dire : la musique n’est-elle pas faite pour nous toucher au coeur? »
Et elle monte le son.
« Vous avez pris ma main, madame. »
Et il prend sa main -
pendant qu’une basse dure pulse au sous-sol - c’est là que se trouve Nathan, au cours de ce dernier automne, parfois Sascha est avec lui. Dans son atrium.