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Citation de Woland


Woland
12 septembre 2014
[...] ... Les jumelles. Rita, Solveig, de la maison des cousins. Voilà pourquoi la baronne se rendait au marais de Bule ! Elle allait les retrouver. Les jumelles, toujours fourrées au marais, tôt le matin quand les honnêtes gens dormaient encore. Pour "s'entraîner." Devenir "championnes de natation." Et puis quoi encore ? Quel ramdam autour de ce "potentiel" qu'elles s'estimaient avoir. Dont elles se vantaient à tour de bras en faisant semblant de parler entre elles, mais à haute et intelligible voix pour que tout le monde l'entende. Et blabla, et que je te détaille tous les "sacrifices" requis, toutes les "exigences", "s'entraîner, s'entraîner, s'entraîner ..."

Oui, oui. Bien possible qu'on ait eu ce genre de pensées dans le Coin, à l'époque déjà, avant que tout n'arrive. Genre : pour qui se prenaient-elles, ces deux-là ? Ho ! En vrai, elles n'avaient vraiment rien d'extraordinaire. Pas de quoi s'exciter. Cette "maison des cousins" par exemple, d'où elles sortaient - c'était quoi, exactement, comme endroit ?

Dans ce nouveau contexte, voilà qu'on se rappelle tout ce qu'on croit savoir à leur sujet, pas grand chose, mais tout de même bien étrange. L'horrible vieux, celui qu'on appelait le "père des cousins", qui avait gagné le terrain au jeu, les parents morts - quel genre de "danseurs", au fait, ces deux-là ? Des forains, des artistes de cirque ? Et puis soudain un souvenir, tel l'éclair : musique de danse s'échappant par une fenêtre ouverte, rideaux fermés. Notes de rumba. Un rythme entêtant, hypnotique, par les jours d'été chauds et sans vent, autour de la villa de la Première Pointe. Le danseur et sa femme, qui s'entraînaient dans le grand salon en vue d'un concours de danse.

Ce rythme-là, et les enfants silencieux. Les trois maudits. Et, plus tard, après l'accident, les trois enfants en rang d'oignons, grands et costauds tous les trois, ils avaient toujours fait plus que leur âge, adossés au soubassement de pierre de la villa.

Note de rumba, entêtantes, comme si on pouvait encore entendre la musique autour d'eux.

Un tel héritage, un tel mauvais sang dans les gènes.

On frissonne quand on y pense. Ces enfants-là. ... [...]
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