Qui n’a pas entendu parler d’Anastasia, fille de Nicolas II, tsar de toutes les Russies ? On passera sans un regard sur le dessin animé que lui ont consacré les studios Disney, où l’on apprend tout de même que la révolution russe de 1917 est l’œuvre de démons sortis des enfers par l’entremise du colérique Raspoutine. Bref !!
Venons en au livre.
En 1919, à Berlin, une femme est admise à l’asile de Dalldorf.
Mutique, elle n’a ni identité, ni souvenirs. Mais quelqu’un la reconnaît, ou crois la reconnaître, ou veut la reconnaître.
De toutes les énigmes excitantes et romanesques de l’histoire, Nadia Oswald s’empare de celui d’Anastasia dans un premier roman sensible.
Simplement et sans parti pris, l’auteur nous plonge au cœur du mensonge et de l’illusion au côté de cette femme qui se laissera porter par ce mirage, menteuse et victime de ceux qui veulent croire au mensonge.
Enfermée dans le phantasme des exilés, russes blancs, prétendus voyants et authentiques malfrats, elle manipulera et sera manipulée pour faire vivre le romanesque dans ce monde de l’entre deux guerres.
De Berlin aux États-Unis, Nadia Oswald nous offre, dans un style poétique et dépouillé, une pièce de théâtre terrible dont le rideau de fin ne tombe jamais, donnant en spectacle cette femme passant d’objet du désir à objet du divertissement, ne cessant sa vie durant de dépendre de la volonté des autres.
Incroyable roman !
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