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Citations de Nadia Tuéni (14)


CÈDRES

Je vous salue,
vous qui êtes,
dans la simplicité d’une racine,
avec la nuit pour chien de garde.
Vos bruits ont la splendeur des mots,
et la fierté des cataclysmes.
Je vous connais,
vous qui êtes,
hospitaliers comme mémoire ;
vous portez le deuil des vivants,
car l’envers du temps, c’est le temps.
Je vous épèle,
vous qui êtes,
aussi unique que le Cantique.
Un grand froid vous habille,
et le ciel à portée de branche.
Je vous défie,
vous qui hurlez sur la montagne
usant les syllabes jusqu’au sang,
Aujourd’hui c’est demain d’hier,
sur vos corps un astre couchant.
Je vous aime,
vous qui partez avec pour bannière le vent.
Je vous aime comme on respire,
vous êtes le premier Poème.
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Il y a sur tes paumes un début de chemin
le vent recouvre mes paupières
l'amour a laissé des traces de poussière.
Il fait nuit dans un livre qu'on range
et ta voix colorée comme l'eau.
Que reste-t-il du ciel ?
un cheval dessiné sur l'horizon ?
Ils disent c'est l'hiver et parlent d'un jardin qui tousse.
Il règne sur la pierre un destin étonné.

Poèmes pour une histoire
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Ce chemin à hauteur d'enfant
divise mon corps
en une multitude
de racines dissemblables.
J'ai déjà parcouru les temps
fixant des visages de repère.
Je suis creuse d'attente,
et tous les mots du monde
ne le remplissent pas.
La douleur est ma boussole exacte.

La terre arrêtée - Pays des mots
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Mes yeux ont la couleur ouverte des absences


Vers du poème Te ramener à qui - L'âge d'écume
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Qu'est-ce que l'amour ? Une impuissance partagée.

Extrait du poème Une guerre ailleurs - La terre arrêtée
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L'instant présent s'écaille telle une vieille peau
Nous atteindrons par contre la dimension du vent
Avec ce paysage qui dort au fond des mots.
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JE CUEILLE DES YEUX BLEUS

Je cueille des yeux bleus
dans la jungle des enfants
moi qui vient d'un pays
où le vent est ami moins sûr que la parole.
Ô mort d'une métamorphose
que de sables perdus
que de vies en absence.
Pour celui chercheur d'un oeil bleu
guidé par ses narines de chercheur d'or
il n'est de vérité qu'une présence
de terre qu'un corps en fleur
et d'arbre qu'un hoquet de paysage.
Je cueille des yeux bleus
comme autant de questions solaires
immortellement vôtres
et ces fontaines mères du soir
bleu liquide des choses simples.
En terre neuve d'oubli
je cueille des yeux bleus
et leurs longues pensées reposent dans mes mains.

Poèmes pour une histoire
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JUILLET DE MA MEMOIRE
1982

Dans le flou du paysage,
après la mort des villes,
sur la ligne majeure d'un amour,
ton corps en souvenir.

Ô jardinier de la mémoire,
plante une fleur de certitude.

Dis-moi le nom de la maison
celle dont la forme est dans ma forme,
et l'ombre dans mon ombre.
Dis-moi l'arbre qui correspond
à la terre où je vais m'asseoir,
quand lumière et nuit se confondent.
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FEMMES DE MON PAYS

Femmes de mon pays,
une même lumière durcit vos corps,
une même ombre le repose ;
doucement élégiaques en vos métamorphoses.
Une même souffrance gerce vos lèvres,
et vos yeux sont sertis par un unique orfèvre.
Vous,
qui rassurez la montagne,
qui faites croire à l'homme qu'il est homme,
à la cendre qu'elle est fertile,
au paysage qu'il est immuable.
Femmes de mon pays,
vous, qui dans le chaos retrouvez le durable.

Liban : vingt poèmes pour un amour
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Tu as sali la mer par tendresse, Etranger, mais tu ne savais pas qu’elle est espace vide, qu’elle est tout ce qui reste du chemin nécessaire à la respiration des bibles, au pacte entre nous et nous, à la mort fertile et qui devient jardin de sommeil et d’eau pour délivrer les races, nécessaire au sens de chaque pierre dont je suis la neige royale, pour que la terre apprenne à vivre avec son double, ne plus connaître absence. Etranger, le sable est langage du monde, nos pieds ont déchiffré ce qui brûle ton soleil et t’empêche d’être libre comme enfant. Etranger, voilà pourquoi ce soir sous les murs derniers de l’Asie, j’offre mon corps mobile au rasoir de la vague.
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Juin et les mécréants


J'ai retenu la vie…

J'ai retenu la vie
Pour que dure l'instant sous le poids des mémoires
j'ai retenu la nuit
plus doucement qu'une main de femme
plus longuement sans oublier
contre des murs vivants
sur un étroit chemin utile comme un arbre
Pour que le don de Mort recouvre les eaux sures
J’ai retenu la mer
loin des cathédrales dont elle se glorifie
loin de ces araignées qui tissent encore des vagues pour attirer la plage
et des rochers tordus où s’en ira la vie
j'ai retenu la vie
j'ai retenu la mer
Pour que reste le cri des oiseaux de l'orage
ceux qui n'ont plus rien dit depuis la grande attente
ceux qui prient chaque fois pour les morts en puissance
et détiennent la tour d'où soufflent tous les vents
j'ai retenu la mer
la nuit est moins féroce
qui permet au soleil
un temps de revenir
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Nadia Tuéni
Femmes de mon pays,
une même lumière durcit vos corps,
une même ombre le repose;
doucement élégiaques en vos métamorphoses.
Une même souffrance gerce vos lèvres,
et vos yeux sont sertis par un unique orfèvre.
Vous,
qui rassurez la montagne,
qui faites croire à l'homme qu'il est homme,
à la cendre qu'elle est fertile,
au paysage qu'il est immuable.
Femmes de mon pays,
vous, qui dans le chaos retrouvez le durable.
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Poèmes pour une histoire

Ils sont morts à plusieurs
C'est-à-dire chacun seul
sur une même potence qu'on nomme territoire
leurs yeux argiles ou cendres emportent la montagne
en otage de vie.

Alors la nuit
la nuit jusqu'au matin
puis de nouveau la mort
et leur souffle dernier dépose dans l'espace la fin du mot.
Quatre soleils montent la garde pour empêcher
le temps d'inventer une histoire.

Ils sont morts à plusieurs
sans se toucher
sans fleur à l'oreille
sans faire exprès
une voix tombe: c'est le bruit du jour sur le pavé.

Crois-tu que la terre s'habitue à tourner?
Pour plus de précision ils sont morts à plusieurs
par besoin de mourir
comme on ferme une porte lorsque le vent se lève
ou que la mer vous rentre par la bouche...

Alors
ils sont bien morts ensemble
c'est-à-dire chacun seul comme ils avaient vécu.
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Peut-être
Chaque geste est coupable de briser une enfance.
L'enfant livre de sable avec bâtonnets noirs comme chat pour servir de repère. Une horloge du temps qui s'habille est amour. Longs petits moines avec des poings ronds et utiles, avec des cernes autour de tes yeux vides. Tu penses en couleur au portrait d'un oiseau, à la fleur qui se vide.
Le ciel au bout du jardin tendu vers toi.
Viens le chercher.

Enfant, tu retiens la genèse.
Le cordon qui relie l'enfant à la matière inépuisée n'est pas vraiment tranché.

La magie vient tout simplement à pas de fantaisie.

Les soleils qu'ils promènent, une fête sacrée dessus tes boucles blondes. Tu les enroules autour de ces jardins que l'on ne comprend pas.

J'ai longtemps oublié. Pour toi reviendront à leur gré étendues de silence, poissons rouges qui parlent un langage d'étoiles.

C'est le manège à l'image du monde ; celui que tu connais, celui qui est vraiment, que l'on doit arracher à ton savoir d'enfant.

La montagne secrète et les eaux odorantes, les villages hideux, le poinçon des abeilles sur chaque fleur sucrée, autant de longues marches dans tes rêves qui tombent.

L'écho va répéter le souffle de ta joie et tous ces petits bruits.
Tu possèdes la terre et les souffrances. L'eau qui se cache pour inviter aux pistes.

Sauve-toi, enfant.
à quatre pattes et à plus l'infini.
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