Jour après jour, mon mari s’étonnait : “Comment un peuple aussi calme et souriant a-t-il pu perpétrer le pire auto génocide de l’histoire humaine ?” Moi aussi j’étais déroutée par la courtoisie et la douceur extrêmes des Khmers. Je ne savais pas encore que mines doucereuses et génocide pouvaient traduire un même détachement, que le légendaire sourire des Khmers (tout comme le mien) était souvent un masque, servant non à projeter mais à protéger l’intimité de qui le porte.