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Critiques de Naomi Hirahara (53)
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Clark and Division



Un drôle de titre pour un drôle d’ouvrage.

D’abord le titre qui se réfère à une station de métro située au croisement de la rue N. Clark avec la rue E. Division en plein quartier des affaires à Chicago, où la protagoniste principale avait élu domicile.



Ensuite il s’agit du récit de la mort mystérieuse de Rose Mutsoke Ito, une jeune Américaine d’origine japonaise, une "nisei" ou Japonaise de la seconde génération et née aux États-Unis, et simultanément une évocation des conditions de vie des citoyens d’origine japonaise en Amérique après l’attaque nippone de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.



L’auteure, Naomi Hirahara, est une nisei qui célébrera le mois prochain ses 60 ans. Née le 12 mai 1962 à Pasadena en Californie et diplômée des universités de Stanford et de Tokyo, elle est surtout connue pour sa série de best-sellers autour de Mas Arai, un survivant d’Hiroshima.



Le présent ouvrage, sorti à New York en août 2021 dans une splendide édition de la Soho Press, compte 305 pages et n’est pas encore traduit en Français mais le sera probablement bientôt par les Éditions de l’Aube qui ont publié son "La malédiction d’un jardinier kibei" en 2015.



Après l’agression de l’armée japonaise de la base navale américaine, l’existence des émigrés japonais aux États-Unis et leurs descendants est devenue bien compliquée. Pour des raisons de sécurité nationale à peu près 120.000 hommes, femmes et enfants nippons furent parqués dans des centres de relogement primitifs à l’écart et loin de tout.



Ce fut le cas de la famille Ito qui, à partir de 1942, s’est retrouvée installé dans le centre ou camp de Manzanar en Californie.

La débrouillarde Rose est la première des Ito à se sauver de cet endroit de malheur pour aller travailler et habiter à Chicago, où l’industrie et le commerce souffrent du manque de main-d'œuvre à cause de la guerre.



Quelques années plus tard, en 1944, c’est au tour de sa jeune sœur Aki, la narratrice du récit, de la joindre dans la capitale de l’Illinois.

À son arrivée à Chicago, Aki apprend à son grand effarement que Rose vient de mourir.



Selon la police elle se serait jetée devant une rame de métro et il s’agit donc manifestement d’un suicide.

Aki Ito ne peut accepter une telle hypothèse qui est tout à fait contraire au caractère ambitieux et entreprenant de sa sœur aînée bien-aimée.

La peine dans l’âme, elle décide de mener sa propre enquête pour déterminer la vraie cause de cet accident mortel qui la chagrine énormément.



Avec ce livre le lecteur a droit à un thriller dont le suspense a même été acclamé par le spécialiste du genre Michael Connely dans le New York Times.

Pourtant cette oeuvre de Naomi Hirahara va bien au-delà d’un simple thriller puisqu’il analyse et éclaire une page d’histoire fort méconnue en Europe : le traitement honteux des Américains d’origine japonaise par Washington pendant la dernière guerre mondiale.

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Ma soeur est morte à Chicago

Meurtris par la défaite de Pearl Harbor (07/12/1941), les autorités américaines ont entassé les 110.000 japonais et citoyens d’origine japonaise résidant sur le sol des USA dans des camps d’internement pour mieux les surveiller.

Libérée en 1944, la famille Ito rejoint la fille aînée Rose installée sommairement à Chicago mais apprend sa mort la veille de leur arrivée. A la peine liée au décès s’ajoutent deux informations difficilement admissibles pour ses parents : Rose s’est suicidée et elle avait subi un avortement.

C’est sa petite sœur Aki qui enquête parmi les amis et connaissances de Rose et par sa pugnacité elle parvient à éclairer une à une les zones d’ombre de cette funeste tragédie.

Une très réaliste et saisissante évocation de la situation des japonais aux USA pendant la guerre !

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Ma soeur est morte à Chicago

Une plongée dans les années 40 aux Etats-Unis.

Aki Ito est une Japonaise née en Amérique, elle est une nisei. Elle arrive à Chicago après avoir été parquée dans un camp de rétention avec ses parents et de nombreux citoyens d'origine japonaise pendant trois longues années en représailles de l'attaque surprise par l'armée Japonaies de la base navale américaine de Pearl Harbor. La famille compte rejoindre sa sœur ainée Rose, son idole depuis qu'elle est née. Sauf que Rose vient de mourir. Suicide ? Meurtre ? Aki mène une enquête émouvante mais déterminée.

Un très bon roman à la fois historique et policier qui nous raconte le sort des Japonais émigrés aux Etats-Unis dans les années 40 et qui, tels des parias étaient très mal considérés. Encore une preuve de racisme dans le pays de la liberté...

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Ma soeur est morte à Chicago

Cela faisait pas mal de temps que je n'avais pas été aussi emballée par un roman policier.





Pas de violence à gogo, d'hémoglobine mais le portrait très attachant d'une jeune fille nissei ( née aux Etats Unis de parents japonais) à Chicago dans les années 40.

Contrainte de quitter la Californie par le gouvernement suite à la déclaration de guerre de Roosevelt au Japon, elle perd sa soeur, véritable modèle, tuée par une rame de métro.

Persuadée qu'il ne s'agit pas d'un suicide, Aki va chercher à comprendre ce qui s'est passé.



Elle se lance dans une enquête qui lui révèle des choses douloureuses et pendant laquelle on lui renvoie mépris et hostilité (elle est une femme ET japonaise.).



"Ma soeur est morte à Chicago" nous plonge dans une communauté à un moment de l'histoire américaine que je ne connaissais pas.



C'est aussi un bouleversant portrait d'une jeune femme qui emprisonnée dans une image familiale va peu à peu s'émanciper et apprendre à s'accepter et s'affirmer.

Merci à la traductrice Pascale Haas car l'écriture est aussi très importante dans l'immersion totale qu'on vit en lisant ce palpitant roman noir.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ma soeur est morte à Chicago

Naomi Hirahara, sous couvert d’un roman policier, met en lumière un épisode sombre de l’Histoire américaine au cours de la deuxième guerre mondiale. Suite à l’attaque de Pearl Harbor en 1941, 120 000 civils habitants aux Etats-Unis, ressortissants japonais et américains d’origine japonaise, sont déportés dans des centres de relogement précaires et éloignés de leurs anciens domiciles.



La famille Ito fait partie de ceux qui ont tout perdu dans ces camps et doivent se reconstruire. Leur fille aînée, Rose, a été libérée de Manzanar quelques temps avant eux et a organisé leur emménagement à Chicago. En arrivant, ils apprennent cependant qu’elle est morte la veille, happée sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? C’est ce que cherchera à comprendre Aki, sa sœur, qui ne peut continuer à vivre sans savoir.



Le contexte de ce livre, sur les camps d’internement et leur sortie, est véritablement ce qui le distingue. Néanmoins, les rapports familiaux, les attentes des jeunes adultes, les réflexions sur l’absence de justice pour les plus démunis, sur l’avortement, sur le départ à la guerre et la corruption donnent des ramifications qui viennent étoffer l’intrigue.



Une belle découverte d’une autrice qui semble avoir consacré plusieurs de ses œuvres à l’histoire des japonais de Californie.

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Ma soeur est morte à Chicago

Aki, jeune adolescente californienne, est une Nissei (seconde génération), née en Amérique de parents japonais et son monde s'est écroulé quand, après l'attaque de Pearl Harbor, les Etats-Unis ont décidé d'interner dans des camps tous les américains d'origine japonaise. Quand débute ce livre, en 1944, elle retrouve enfin l'espoir puisque ses parents et elle vont être libérés pour rejoindre sa grande soeur, Rose, qui s'est installée à Chicago quelques mois plus tôt. Hélas les retrouvailles tant attendues n'auront jamais lieu : à son arrivée à Chicago, la famille apprend le décès de Rose qui se serait suicidée en se jetant sous une rame de métro. Aki n'aura de cesse que de mener l'enquête pour découvrir la vérité.



J'ai bien aimé le début de ce roman qui décrit en quelques pages le cataclysme qui s'est abattu sur Aki et sa famille, forcés d'abandonner tous leurs biens et de passer de longues années dans un camp d'internement. On y découvre la relation entre les deux sœurs et quelques bribes de leur vie passée : Aki, la timide, hésitant entre enfance et adolescence, ne se sentant pas très jolie et en admiration devant son aînée, Rose, qui se fait des amis partout où elle passe, participe à tous les clubs et associations, y compris dans le camp et a réussi à faire partis des premiers heureux élus autorisés à quitter leur prison pour s'installer à Chicago, ville désignée par les autorités pour accueillir les japonais exilés. L'auteure décrit très bien le contexte historique et le choc brutal de l'arrivée à Chicago où la famille, en plus de débarquer sans ressources et sans travail dans un endroit totalement inconnu, apprend sans précautions aucunes que Rose est décédée.



Malheureusement j'ai ensuite trouvé que le roman trainait un peu en longueur et manquait cruellement de rythme. Toute la partie historique continue à être intéressante et a le grand mérite de mettre en lumière cette période peu connue (et peu reluisante) de l'histoire des Etats-Unis. L'auteure explique d'ailleurs dans la postface qu'elle a mené de nombreuses recherches et consulté beaucoup de documents de l'époque. Par contre, j'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages et aux rebondissements inventés par l'auteure, j'ai eu l'impression que les portraits qu'elle dresse de Aki et de ses amis étaient assez fades, manquant de profondeur et de réelle incarnation au point que j'ai souvent confondu tel ou tel personnage et été obligée de revenir en arrière pour m'y retrouver. J'ai aussi eu du mal à croire à l'intrigue policière avec cette toute jeune fille qui mène l'enquête face à l'inaction totale de la police, se trouve mêlée à des événements assez improbables et réussit à tisser petit à petit les fils des derniers jours de sa sœur. Autant le fait qu'elle soit la seule à se préoccuper de la mort subite d'une jeune fille japonaise dont tout le monde se fiche est bouleversant et frappant, autant j'ai eu du mal à croire que seule elle puisse ainsi résoudre l'énigme et se trouver face au danger. Autant le savoir, il ne faut de toute manière pas attendre trop de l'intrigue policière, racontée à un rythme très lent et sans réel rebondissement, ce qui fait que j'ai fini par trouver cette lecture un peu ennuyeuse malgré la richesse du contexte historique.



Au final Ma soeur est morte à Chicago sera une lecture en demi-teinte pour moi : très intéressante sur le plan historique mais étrangement désincarnée malgré la dureté des événements évoqués. Et contrairement à ce que le titre et la 4e de couverture laissait croire ("élu parmi les meilleurs romans policiers du New York Times"... il ne faudrait pas exagérer !), pas du tout palpitant côté suspens et intrigue policière. A découvrir si vous êtes curieux de cette époque de l'histoire américano-japonaise !
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Ma soeur est morte à Chicago



L’action se situe à Chicago, donc, et prend place dans le douloureux déplacement des Japonais et de leur descendance depuis la Californie vers des camps de concentration, après l’attaque de Pearl Harbor.

C’est une partie de l’Histoire dont on parle peu mais qui est bon de connaître pour apprécier à sa juste mesure la politique de peuplement des États-Unis.

L’enquête menée par la narratrice sur la mort de sa sœur est l’occasion pour l’autrice de brosser le portrait de la communauté nippo-américaine dans les années 1940.

C’est passionnant.

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Ma soeur est morte à Chicago

Ce roman est encore la preuve que notre connaissance de l'Histoire se mesure à l'aune de notre éducation et notre origine géopolitique.

Ce roman est encore la preuve que la lecture permet de percevoir le monde avec des perspectives différentes. Et de ce fait, d'être un être humain plus humain, plus compréhensif envers l'autre.

Là nous entrons dans la peau de japonais aux Etats Unis pendant la seconde guerre mondiale. Et j'ai découvert grâce à cette histoire, que les japonais vivant à cette époque avait été internés et déportés.

Alors certes, on n'est pas à Birkenau, le but n'était pas l'extermination, mais quand même. Se retrouver exclu de certaines zones, voire interné, relogé, c'est pas vraiment l'image que tente de nous vendre les USA, terre de liberté où tout est possible. Enfin si, tout est possible. Le pire comme le meilleur. Soit j'ai vraiment vécu dans une grotte, soit on passe franchement sous silence cet épisode peu glorieux.

Je suis donc extrêmement reconnaissante à l'auteure, l'éditeur et la traductrice de permettre une mise en lumière de ce peuple.

J'insiste sur l'importance de la traductrice car comme on parle de ceux qui sont souvent oubliés, n'oublions pas qu'un livre mal traduit, aussi bon soit-il à l'origine, devient un navet. Donc page de pub pour le travail remarquable des traducteurs.

Mais si nous revenons au roman, c'est bien fait. Très bien fait. Le fil conducteur, la mort de la soeur de l'héroïne, nous plonge dans le quotidien des émigrés japonais, qui sont définis en deux catégories : les Issei, nés au Japon ayant émigré, et les Nisei, les enfants de la première catégorie.

Au delà de l'enquête, j'ai adoré la façon dont on nous enveloppe de culture japonaise. On entrevoit leur vie de famille avec les contraintes matérielles, culturelles de l'époque. Comment il convient de se comporter, les codes précis, les difficultés à gérer sa propre culture avec celle du pays qui les accueille, et surtout les désaccueille dans le cadre du conflit mondial.

Je me suis vraiment sentie glissée dans la peau de Aki, avec ses soucis de cheveux à choucrouter, sa gourmandise, sa relation avec les garçons, et sa façon de trouver un juste milieu entre ce qu'il est permis de faire et ce qu'elle a envie de faire, entre garder son identité japonaise et s'adapter aux coutumes américaines.

Vous allez croiser des zazous un peu loubards, des flics pas très recommandables, une communauté soudée dans l'adversité, des jeunes qui coincés entre tradition et modernité. Et vous allez savoir pourquoi la soeur est morte à Chicago.



Alors faut-il le lire ? Oui. C'est original et fort bien fait. C'est bien dosé, et le déroulement est aussi fluide que la cérémonie du thé.
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Ma soeur est morte à Chicago

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 268 pages dur ma liseuse.

Une page de l'histoire dont on ne parle pas trop malheureusement. Bravo à l'auteure pour l'avoir écrit et de se fait le faire connaître on pourrait dire un éternel recommencement. Par contre pour le reste oulala c'est plat j'ai eu du mal avec tous ces personnages m. J'ai lu ce livre pendant mes nuits au travail ça été dure de ne pas tomber en le lisant. Alors un grand oui pour l'historique que ma fait connaître lauteures pour le reste ça sera non mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Ma soeur est morte à Chicago

J'ai trouvé une certaine fraîcheur dans le ton de ce roman. La jeune narratrice raconte sans fard sa vie de nisei, de deuxième génération d'ascendance japonaise, dans les années 1930 d'abord - et je n'ai pas vraiment été surprise d'apprendre que les personnes d'origine japonaise n'avaient pas le droit à la propriété agricole en Californie : ou comment les Etats-Unis gomment tout ce qui n'est pas blanc de leur histoire... -, puis dans le camp de concentration pendant la guerre. Elle raconte comment des gens, qui se croyaient Américains depuis 30 ans, ont tout perdu et ont dû repartir à zéro, loin de leur Californie. L'enquête d'Aki est un prétexte idéal pour nous emmener dans cette communauté de migrants de l'intérieur et de nous faire découvrir les stratégies mises en place pour survivre. J'ai trouvé ce roman policier passionnant.
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Ma soeur est morte à Chicago

🫂ÂMES SOEURS🫂

Aki et Rose entretiennent une relation fusionnelle. Aki, la benjamine voue une admiration totale à son aînée dont elle envie la beauté, la force et la détermination. Rose a toujours soutenu sa petite sœur, surtout lorsqu'elle était victime de racisme. Car ce sont des Japonaises nées aux États-Unis et dès l'attaque de Pearl Harbor en 1941, la situation de la famille Ito devient critique. Comme tous les Japonais immigrés aux USA, on leur confisque leurs biens et ils se retrouvent parqués dans des camps.

Les Ito y resteront 2 ans avant d'être autorisés à se réinstaller dans le pays dans un cadre très contrôlé. Rose l'aînée part en éclaireur à Chicago. Quand le reste de la famille débarque quelques mois plus tard, ils apprennent qu'elle s'est suicidée la veille en se jetant sous le métro. Choquée, persuadée que sa soeur n'a pas pu attenté à ses jours, Aki décide d'enquêter. Au péril de sa vie...



A la fois thriller et chronique sociale et historique sur la communauté japonaise aux États-Unis pendant la seconde guerre mondiale, ce roman a été une lecture passionnante sur un sujet rarement traité ! On ne connaissait rien de la situation des Japonais immigrés à cette période et on a découvert avec étonnement une foule de choses. Les camps de détention, la xénophobie, les conditions compliquées de réinstallation, la pauvreté mais aussi l'entraide et la vie qui reprend malgré tout. On a immédiatement ressenti beaucoup d'empathie pour Aki et pour sa famille, leur grande humilité, leur résilience. On a vibré avec la jeune héroïne, on a ressenti sa perte incommensurable, son amputation à la mort de Rose. Et on a applaudi son courage pour affronter la peur, les obstacles, l'hostilité ambiante. En un mot, on a adoré ce roman vraiment singulier qui mérite le détour !



Il vous tente ? Vous partez à Chicago ?
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Ma soeur est morte à Chicago

Ma sœur est morte à Chicago/ Clark & Division 2021

Naomi Hirahara

roman policier

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pascale Haas

10/18, 2022, 347 p



La jeune fille, Aki Ito, 20 ans, le personnage principal du livre, vit dans l'ombre de sa sœur Rosa, belle et charismatique, qui a tout fait pour qu'elle et ses parents puissent venir habiter Chicago, où elle s'est installée quelques mois auparavant en éclaireur. Or la veille de leur arrivée, elle se suicide. Aki -le nom veut dire automne- ne croit pas à cette histoire de suicide. Elle ne correspond pas au caractère de sa sœur, laquelle est une combattante. Elle va donc mener une enquête. C'est sa première transformation : elle va lutter.

Elle et sa sœur sont des nisei, des Japonaises qui sont nées aux Etats-Unis. Elles sont issues de isei, les pionniers, les premiers Japonais qui ont émigré aux Etats-Unis. Leur intégration dans ce nouveau continent est empreinte de racisme, preuve en est que Aki, invitée à l'anniversaire d'une copine de classe, n'a pu se baigner dans la piscine avec ses camarades. Ils vivaient en Californie du Sud, à Tropico, ils étaient riches, le père était directeur du marché en gros. Mais avec la guerre contre le Japon après la défaite de Pearl Harbour, 1941, ils ont été, sous prétexte d'être surveillés, déplacés dans des camps d'internement, où elle apprend à soigner, un déplacement politique qui vise à leur ôter leurs riches terres.

A Chicago, ville industrielle qui a besoin de main d'oeuvre, dans le Middle West, dans le nouveau quartier nippo-américain près de la station de métro Clark & Division, peuplé de délinquants, c'est une nouvelle vie qui commence, en 1944. C'est une nouvelle femme qui naît. Tous les garçons sont dingues d'elle, elle se sent belle. Le père a complètement changé de caractère, la mère s'est très vite adaptée.

Deux histoires s'écrivent conjointement, l'éclosion de Aki malgré un climat de mépris et d'hostilité , et l'enquête menée qui lui apprend que sa sœur était enceinte. Deuxième élément qui cloche. Elle va faire la connaissance d'un garçon qui étudie l'art, et d'un policier très avenant qui s'est intéressée au sort de sa sœur. Elle interrogera les colocataires de sa sœur qui l'informeront d'un violeur qui s'introduit dans les maisons. Elle travaillera efficacement dans une bibliothèque où elle se fait des amies. Elle se rendra dans des lieux glauques pour glaner des infos sur sa sœur.

Ce roman est à la fois une quête initiatique du passage à l'âge adulte, la relation d'un pan de l'histoire américaine et japonaise, qui m'était complètement inconnu, et un hommage rendu à la langue japonaise et à sa culture culinaire.
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Ma soeur est morte à Chicago

Ce roman est à la fois une enquête policière sur la mort de la sœur de l'héroïne, ainsi qu'un état des lieux de la vie des Nippo-Américains dans les années 1940.



Des milliers de personnes ont été parquées dans des camps pour seul motif qu'ils avaient des origines japonaises et que les Etats-Unis étaient en guerre contre ce pays suite à l'attaque de Pearl Harbor. Les conditions de vie y sont décrites de manière très sommaire, où on sent en arrière-plan les conditions de vie très difficiles et l'ostracisation d'une population. Aki va donc essayer de se construire une vie malgré le fait d'être considérée comme une paria du jour au lendemain.



Concernant l'enquête à proprement parler, Aki tente par différents moyens de comprendre ce qui est arrivé à sa sœur pour qu'elle ait cette fin fatale. A aucun moment elle ne croit à la conclusion du médecin légiste. On retrouve dans cette quête la recherche de vérité, de rétablissement d'un honneur, les valeurs japonaises et l'entraide au sein d‘une communauté.



Cette lecture est historique avec en toile de fond un côté policier. La construction est très bien menée et les personnages sont touchants.
Lien : https://delivresendecouverte..
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Ma soeur est morte à Chicago

Pour être honnête au vu de la couverture et du résumé je pensais lire un roman policier à l’ancienne, ambiance roman noir avec une description détaillée de la vie dans les camps japonais. Mais ce n’est pas vraiment le propos du livre.



C’est plutôt un roman sur une renaissance. Notre héroïne devient du jour au lendemain le pilier de la famille dans un contexte familial et social difficile (guerre, condition de la femme, statut d’étranger dans son propre pays …)

Elle qui était si réservée et discrète, doit se reconstruire pour aller de l’avant et gagner un peu de liberté et surtout prendre les choses en main.



J’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman. Mon seul petit bémol, à travers ce roman je pensais en apprendre un peu plus sur cette partie honteuse de l’histoire des Etats-Unis mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. Malgré cette très légère déception j’ai apprécié suivre Aki à travers les rues de Chicago.

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Ma soeur est morte à Chicago

A partir de 1941, année où l’armée japonaise attaqua la base américaine de Pearl Harbor, les conditions de vie des immigrés japonais aux USA ,et en particulier de la côte ouest se devenus de plus en plus difficiles ; au point qu’un grand nombre d’entre eux furent parqués dans des camps, convaincus de se comporter comme des traitres à l’égard de leur pays d’accueil ; à tord pour une grande majorité ‘entre eux, dont le seul but était de s’intégrer, travailler, et de rebâtir une vie nouvelle dans une société hostile et culturellement radicalement différente.

Aki, est née sur le sol américain, de parents japonais, tout comme sa sœur ainée Rose. Justement, Rose avait tenté de reconstruire une vie à Chicago, tandis que sa famille sortait à peine d’un camp d’internement. La famille devait se retrouver au grand complet à Chicago, au sortir de la guerre.

La mort de Rose en décidera autrement.

Banale histoire me direz-vous. Oui et non….

Non, parce que les circonstances de la mort de Rose sont bien étranges ; en tout cas ne correspondent pas exactement à ce que sa famille connaissait d’elle. C’est Aki, sa sœur cadette, qui va prendre son bâton de pèlerin, uniquement pourvue d’un fragment du journal intime de sa sœur, pour tenter de retrouver la vérité sur ce qui s’est réellement passé quelques heures seulement avant l’arrivée de la famille à Chicago.

Mais, en réalité, cette histoire s’avère être d’une banalité affligeante. Ce roman, que j’aurais bien du mal à qualifier de policier, et/ou de roman noir ne fait preuve d’aucune originalité de style, ni de ton. L’ensemble du propos est assez plat, lent, sans véritable entrain, sans nervosité ; rédigé dans une langue presque enfantine.

Hormis l’aspect historique, rarement abordé en littérature, qui m’a intéressé, je me suis passablement ennuyée à la lecture de cet opus dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.



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Ma soeur est morte à Chicago

Etats-Unis, décembre 1941. Après l’attaque de Pearl Harbor menée par le Japon, les citoyens d’origine nippone sont parqués dans des camps pour y être surveillés, quittant travail, amis, maison. La plupart seront relocalisés loin de leur vie d’avant. La famille Ito traverse cette dure épreuve. Nouveau coup du sort : la veille de leur arrivée à Chicago, l’ainée, Rose, qui s’y était installée avant eux, s’est suicidée. 350 pages d’une écriture fluide au cours desquelles nous suivrons Aki, sa petite sœur, qui ne trouvera pas la paix avant de découvrir la vérité : suicide ou meurtre?



J’ai beaucoup aimé le contexte historique, son traitement mélangé à une enquête menée comme elle peut par Aki et la diversité des personnages touchants, sympathiques, intéressants, intriguants…

Tout au long de cette chronique historique et sociale, Aki nous montre ce qu’à vécu la communauté japonaise aux Etats-Unis à cette époque, sujet peu mis en valeur que ce soit en littérature ou au cinéma. Nous découvrons également une jeune fille vivant dans l’ombre de sa sœur mais qui se révèle bien plus forte qu’elle ne l’aurait pensé et qui comprend qu’elle aussi à une vie à vivre.



Merci à Babelio et à 10/18 pour cette belle découverte.

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La malédiction d'un jardinier kibei

Pas mal sur le papier, le problème est que le roman ne débute jamais vraiment, qu'il est difficile de se retrouver dans les différents intervenants et que à chaque fois que j'ai posé le livre puis repris je me posais la question de savoir ce qui s'y était passé sans avoir de réponse : mauvais signe, lorsqu'on ne se souvient pas de ce qu'on a lu. Puis, je dois ajouter que l'imitation de l'accent de Mas Arai est désagréable à lire : "Ju" à la place de "Je", "brai" pour "vrai". En plus, à chaque fois que son prénom est mis en début de phrase, je le confonds avec le mot "Mais", ce qui m'oblige à revenir en arrière. Et pour finir, le texte est truffé de mots japonais dont la définition est notée en fin de volume, mais qui auraient pu être évités et qui alourdissent la lecture. Trop de désagréments pour que je puisse m'intéresser à cette histoire.
Lien : http://lyvres.fr
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Ma soeur est morte à Chicago

Voila un livre qui nous en apprend beaucoup sur les conditions de vie de la communauté Japonaise aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale.

Par contre j'ai trouvé l'intrigue policière (Une jeune Japonaise qui vient d'arriver à Chicago avec sa famille , en provenance d'un camp d 'internement Californien , enquête sur le décès de sa sœur ainée écrasée par une rame de métro ) particulièrement faiblarde .

Un récit instructif, facile à lire mais peu rythmé et finalement guère passionnant. .
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Ma soeur est morte à Chicago

Un très bon roman à la fois sociologique et policier. Aki est une jeune japonaise née aux USA de parents expatriés, elle est une nissei tandis que ses parents sont des isseis. Dans les années 40, ses parents, sa soeur ainée et elle même ont été conduits dans des camps alors qu"ils vivaient plutôt bien en Californie. LIbérés plus de 2 ans après, ils ont l'obligation de partir à Chicago pour rejoindre Rose, sa soeur ainée libérée quelques semaines avant eux. Ils ont tout perdu, emplois, biens et doivent se réinventer dans une ville qu'ils ne connaissent pas tout en restant suspects aux yeux de certains américains. Le jour de leur arrivée, ils apprennent que Rose s'est tuée dans le metro quelques heures avant. Aki a 18 ans, obligée de se prendre en mains malgré son chagrin car ses parents ont du mal à se refaire à la vie active. Son pére devenue alcoolique dans le camp, a du mal à trouver un travail stable dans un endroit sain tandis que sa mère fait des ménages. Elle trouve un emploi dans une bibliothéque où elle se lie avec ses deux collègues et elle sort avec les nissei comme elle à Chicago, une petite communauté de japonais s'est installé dans son quartier. Mais la mort de sa soeur la perturbe : le suicide semble en être la raison, elle n'y croit pas. Ses colocataires sont fuyantes et ne veulent pas lui parler de Rose. Son ex Roy est tout aussi réticent. Quand elle découvre qu'elle a subi un avortement, elle décide de mener sa propre enquête. Une intrigue qui raconte les découvertes d'une jeune fille privée de liberté pendant 2 ans, en admiration devant son ainée, plus belle, plus fine qu'elle (selon elle) et qui retrouve le gout de faire ce qu'elle veut. On la suit dans ses pérégrinations au sein de la communauté japonaise, dans sa découverte de l'indépendance forcée puisque ses parents n'arrivent plus à la protéger, elle tombe amoureuse, découvre quel métier elle veut faire et surtout réussi à comprendre les derniers instants de sa soeur. Une intrigue riche autour d'une heroine qui grandit au fil des pages, prend de l'assurance sous nos yeux et nous raconte l'ostracisme vécue par les japonais durant la seconde guerre. A lire.
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Ma soeur est morte à Chicago

En 1941, l’attaque de Pearl Harbor signe le glas des relations avec la communauté japonaise présente sur la côte ouest.



Qu’on les nomme Issei nés au Japon ou Nisei sur le sol américain, de nombreux japonais ont été internés dans des camps. C’est le cas d’Aki, Nisei, et de sa famille. Plus tard sa sœur Rose part à Chicago avec l’espoir d’une vie meilleure. Elle passe sous une rame de métro. Suicide ? Impossible. Meurtre alors ? Aki enquête, le journal intime de sa sœur entre les mains – pas vraiment une mine d’or…



La quête de vérité est l’occasion pour l’auteur de dépeindre le racisme, la solidarité, la violence… nous faire sentir le kurou de cette communauté japonaise ie. une souffrance profonde jusque dans les os.



Lire ce roman policier, c’est ne plus ignorer le sort des Japonais qui avaient été internés dans des camps après l’attaque de Pearl-Harbor. Très bien mais… Aki mène une quête lente plutôt qu’une enquête haletante de sorte que je me désintéresse des personnages et me demande Polar où es-tu ?

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