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Critiques de Natacha Boussaa (5)
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Il vous faudra nous tuer

La lecture de ce livre est agréable car l'écriture est fluide, les chapitres courts. La narratrice est une personne attachante; Toutefois étant très éloignée des personnages qui sont de la génération des jeunes manifestants notamment contre le CPE (j'ai eu leur âge...en 1968) j'ai du mal à appréhender totalement leur vision , malheureusement pour eux, assez pessimiste de la vie. .
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Il vous faudra nous tuer

Premier roman, Une chronique des manifestations contre le CPE, en mars avril 2006 sert d’image de fond pour ce roman. Une jeunesse, étudiante ou premièr travail. Dans le monde du XXIe siècle. Dans une France perturbée, où le chômage grimpe où l’avenir est plus que sombre… Léna est étudiante en lettres modernes, un mémoire en cours sur Arthaud, et tout au long une description détaillée des différentes manifestations et grèves ayant jalonnés cette période et qui aboutit au rejet de la loi par D. de Villepin. Nous plongeons dans l’univers de cette jeunesse assez morose et découragée. Drogue, rébellion, suicide, tout y est. Léna prend part activement à l’action de ces journées et risque le pire. Réaction extrême d’une jeunesse qui ne croit plus en rien. La génération de Mai 68 y verra un instant de l’espoir renouvelé, mais un fossé se creuse entre ces générations et les mêmes événements, ne produisent pas les mêmes effets, l’espoir manque, et le résultat est maigre. Un an après les espoirs fous de changement passent à côté.



J’ai bien aimé le style de l’auteure, très facile, très fluide, mais ce n’est qu’un premier roman, je pense que la maturité venant elle pourra nous donner à lire beaucoup mieux. Trop de références littéraires peut être pour palier à une insuffisance de profondeur.





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Il vous faudra nous tuer

A partir des trois semaines de manifestations contre le CPE, Natacha Boussaa dresse le portrait de la France des années 2000, de cette société où précarité, incertitudes et désillusions menancent toute la jeunesse.

Le style est simple mais vif.

A découvrir
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Il vous faudra nous tuer

Critique de Gilles Cervera pour le Magazine Littéraire



Le titre, Il vous faudra nous tuer, est de Chateaubriand. Oui, René de. Le scénario est assuré par les manifestants de 2006 contre le CPE. Vous avez là, avec quelques histoires d'amour et de mort en sus, les prémices d'un roman. Pas un roman. Voulez-vous des nouvelles de la génération CPE? Stoppez quelques jours votre abo à l'Obs et prenez le temps de ce premier livre de Natacha Boussaa. Soyez indulgents. Passez les clichés qui agacent les dents pour peu qu'on se sente d'une autre génération, celle de ses parents ! Ignorez «le symptôme d'un malaise grandissant», le «climat délétère» ou autre «divorce avec les élite ». Laissez tomber « on ne peut rien faire contre le fait que les enfants grandissent ».

Vivons avec Léna le journal de cette révolte anti-CPE. Convoquant Debord à tout bout de champ et Artaud. Deux héros de plus dans ce premier roman : le divan rouge qui n'en dit rien, pas un de ces « meubles pour CSP+ », non un divan aussi rouge que muet, dans la studette d'étudiante de Léna. Et l'autre héros, c'est Paris. L'auteure vire et volte dans Jussieu en cours de désamiantage, hante la place Maubert. Règne le chaos aux Invalides où tout crame, « un tableau de Bosch, sans les monstres » et la République où les vitrines explosent : filigrane securit entre conso et spectacle.

Natacha Boussaa nous présente ses copains de fac, ou ceux qui ont déjà calté pour des CDD, des vacations sans vocation, des petits truandages du statut d'intermittent ou ceux qui refusent le travail, cherchant entre squats et communauté de quoi remettre à l'endroit le contrat social. Ici, L'homme qui tombe de Don Lillo ne casse pas en deux le siècle, c'est un trentenaire silencieux qui ajoute à l'impasse sociétale sa défenestration. Lena le voit enfin passer ce voisin du dessus, corps gravitaire, en bas sur son trottoir, au pied de chez elle, la flaque de sang et son corps au milieu. Elle remonte le fil, rencontre sa mère et son pote, restant étrangère jusqu'au bout à feu son voisin, y compris dans le cimetière périphérique où la conduit sa quête.



Où le roman décolle, c'est qu'ayant lâché l'Obs comme sus-indiqué, vous saurez tout sur les tarifs d'une concession dans les cimetières franciliens où le prix est inversement proportionnel à la distance séparant le cimetière du centre ville, du plus classieux à «dix mille sept cents euros le trou» au discount et vous n'ignorerez rien désormais de la liste des dernières courses: «quatre cents à six mille euros pour le cercueil, cent euros pour la simple mise en bière, cinq cent à mille six cents euros pour le creusement d'une fosse et la pose d'un monument».



Lena relie Gauthier aux évolutions de Paris, invite Rimbaud au destin des molo (toff) et tandis qu'elle prépare son Master, on voit venir qu'elle n'ira pas jusqu'au bout sauf celui des manifs qui feront tomber de Villepin et laisseront à Sarko son boulevard. Ce qu'elle semble regretter, vu que son père serait gaulliste. Logique.

Tout donc sur cette génération du trou d'air : « ne sommes-nous pas le croisement dégénéré de la société de consommation avec la génération soixante-huitarde qui a trahi ? », génération flouée : « il n'y a pas d'issue ; même l'art n'est pas une issue ». Lucide, l'auteure nomme donc le risque ici pris de «sociologie de comptoir » mais donne à voir cette tristesse profonde d'une jeunesse qui a une tronche à avoir « passé toute la journée à la CAF » et qui, dans un sursaut, se demande donc quand et comment arrêter de « rester des petits cons toute sa vie ».

Ponctuation du livre, la jolie créativité des slogans anti-CPE qui font bourgeonner les printemps et l'ardoise de la Sorbonne occupée, qui égrène les événements de chaque ville, heure par heure: Grenoble, Rennes, Caen. Tout un pays s'est levé qui, lorsqu'on remonte la rue Monsieur le Prince, contourne encore la plaque dédiée à Malik Oussequine : l'époque a les résistants et les robocops à moto qu'elle peut, posant sa plaque à plat, foulée par la foule, curieux hommage.



De la Commune au printemps 2006, Natacha Boussaa dit le récit des révoltes que l'operatour visite entre Notre Dame et Tour Eiffel et qui sont finalement autant preuve de notre espérance que de notre désespérance.



                          
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Il vous faudra nous tuer

Critique de Gilles Cervera pour le Magazine Littéraire



Le titre, Il vous faudra nous tuer, est de Chateaubriand. Oui, René de. Le scénario est assuré par les manifestants de 2006 contre le CPE. Vous avez là, avec quelques histoires d'amour et de mort en sus, les prémices d'un roman. Pas un roman. Voulez-vous des nouvelles de la génération CPE? Stoppez quelques jours votre abo à l'Obs et prenez le temps de ce premier livre de Natacha Boussaa. Soyez indulgents. Passez les clichés qui agacent les dents pour peu qu'on se sente d'une autre génération, celle de ses parents ! Ignorez «le symptôme d'un malaise grandissant», le «climat délétère» ou autre «divorce avec les élite ». Laissez tomber « on ne peut rien faire contre le fait que les enfants grandissent ».

Vivons avec Léna le journal de cette révolte anti-CPE. Convoquant Debord à tout bout de champ et Artaud. Deux héros de plus dans ce premier roman : le divan rouge qui n'en dit rien, pas un de ces « meubles pour CSP+ », non un divan aussi rouge que muet, dans la studette d'étudiante de Léna. Et l'autre héros, c'est Paris. L'auteure vire et volte dans Jussieu en cours de désamiantage, hante la place Maubert. Règne le chaos aux Invalides où tout crame, « un tableau de Bosch, sans les monstres » et la République où les vitrines explosent : filigrane securit entre conso et spectacle.

Natacha Boussaa nous présente ses copains de fac, ou ceux qui ont déjà calté pour des CDD, des vacations sans vocation, des petits truandages du statut d'intermittent ou ceux qui refusent le travail, cherchant entre squats et communauté de quoi remettre à l'endroit le contrat social. Ici, L'homme qui tombe de Don Lillo ne casse pas en deux le siècle, c'est un trentenaire silencieux qui ajoute à l'impasse sociétale sa défenestration. Lena le voit enfin passer ce voisin du dessus, corps gravitaire, en bas sur son trottoir, au pied de chez elle, la flaque de sang et son corps au milieu. Elle remonte le fil, rencontre sa mère et son pote, restant étrangère jusqu'au bout à feu son voisin, y compris dans le cimetière périphérique où la conduit sa quête.



Où le roman décolle, c'est qu'ayant lâché l'Obs comme sus-indiqué, vous saurez tout sur les tarifs d'une concession dans les cimetières franciliens où le prix est inversement proportionnel à la distance séparant le cimetière du centre ville, du plus classieux à «dix mille sept cents euros le trou» au discount et vous n'ignorerez rien désormais de la liste des dernières courses: «quatre cents à six mille euros pour le cercueil, cent euros pour la simple mise en bière, cinq cent à mille six cents euros pour le creusement d'une fosse et la pose d'un monument».



Lena relie Gauthier aux évolutions de Paris, invite Rimbaud au destin des molo (toff) et tandis qu'elle prépare son Master, on voit venir qu'elle n'ira pas jusqu'au bout sauf celui des manifs qui feront tomber de Villepin et laisseront à Sarko son boulevard. Ce qu'elle semble regretter, vu que son père serait gaulliste. Logique.

Tout donc sur cette génération du trou d'air : « ne sommes-nous pas le croisement dégénéré de la société de consommation avec la génération soixante-huitarde qui a trahi ? », génération flouée : « il n'y a pas d'issue ; même l'art n'est pas une issue ». Lucide, l'auteure nomme donc le risque ici pris de «sociologie de comptoir » mais donne à voir cette tristesse profonde d'une jeunesse qui a une tronche à avoir « passé toute la journée à la CAF » et qui, dans un sursaut, se demande donc quand et comment arrêter de « rester des petits cons toute sa vie ».

Ponctuation du livre, la jolie créativité des slogans anti-CPE qui font bourgeonner les printemps et l'ardoise de la Sorbonne occupée, qui égrène les événements de chaque ville, heure par heure: Grenoble, Rennes, Caen. Tout un pays s'est levé qui, lorsqu'on remonte la rue Monsieur le Prince, contourne encore la plaque dédiée à Malik Oussequine : l'époque a les résistants et les robocops à moto qu'elle peut, posant sa plaque à plat, foulée par la foule, curieux hommage.



De la Commune au printemps 2006, Natacha Boussaa dit le récit des révoltes que l'operatour visite entre Notre Dame et Tour Eiffel et qui sont finalement autant preuve de notre espérance que de notre désespérance.



                          
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