Monsieur Bloom était couvert de sueur qu’il essuya d’un revers de manche puis posa ensuite ses mains sur ses genoux en se penchant en avant pour reprendre son souffle. Max s’était engouffré dans la casse auto. Jarvis avait observé le parcours du chien qui semblait savoir parfaitement où il allait. Il sentit alors qu’il n’était sans doute pas loin de mettre la main sur quelque chose et se mit à courir derrière le chien, suivi de près par Schark. De petites allées étroites et sinueuses serpentaient entre les tours formées par les amoncellements de voitures. Les carcasses métalliques éventrées formaient des couches de différentes nuances faisant penser à une boîte de crayons de couleur. Certains véhicules gisaient là depuis longtemps tandis que d’autres, plus récents, avaient vu leurs entrailles pillées. Max aboya à nouveau. Jarvis se laissa guider par le son. A une quinzaine de mètres de là, derrière une vieille cuve de fioul hors d’usage, totalement rongée par la rouille, il vit la queue du chien frétiller de plus belle, appuyant la joie qu’il ressentait d’avoir mis la patte sur un trésor inestimable. Jarvis s’en approcha et appela le canidé qui leva rapidement la tête de son trou, la gueule ensanglantée. Le détective retroussa son pantalon et ordonna à Max de déguerpir. Après une seconde sommation il abandonna sa trouvaille à contre cœur et s’éloigna en jappant. Là, gisaient deux index tranchés à ras, des viscères dégoulinants et un pied à moitié déchiqueté, ainsi qu’un autre morceau non identifiable. Le tout baignait dans une répugnante marre de sang noirâtre
Le mal n est jamais spectaculaire, il a toujours forme humaine, il partage notre lit,et mange a notre table.