Et la littérature, précisément lorsqu'elle désire lutter contre l'oubli, ne saurait se plier au flux de confusion ou s'écoule le réel. Sa tache est d'instaurer un temps nouveau, rythmé par d'autres lois, d'autres liens, des ponts insoupçonnés. Elle ne saurait obéir aux cases des calendriers ou aux rigidités de la géographie, à moins de manquer à sa vocation : rendre aux êtres le temps qu'ils méritaient. leurs offrir non seulement une trace mais aussi la possibilité de ressembler à l'image que laissera cette empreinte. Tel est le pouvoir authentique du travail d'écrire : le désir de recréer le temps pour mieux dire le monde.