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Citation de artemisia02


Le même scénario se répétait chaque fois. Les enfants victimes du Nix commençaient toujours par éprouver de la peur. Puis qu'ils avaient de la chance. Puis un sentiment de propriété. Puis de l'orgueil. Et enfin de la terreur. Ils éperonnaient le cheval tant qu'ils pouvaient, se retrouvaient accrochés à son cou, au grand galop. Vivant le plus beau jour de leur vie. Ils ne s'étaient jamais sentis aussi importants, ils n'avaient jamais ressenti un plaisir si intense.
Et c'est à ce moment-là seulement - au pinacle de la vitesse et de la joie, au moment où ils avaient le plus l'impression de contrôler le cheval, de le posséder, au moment où ils se sentaient les plus forts, les plus vaniteux, les plus arrogants et les plus fiers - que le cheval quittait brutalement la route qui menait à la ville et galopait vers les falaises qui surplombaient la mer. Il courait à fond de train droit vers le vide vertigineux et les flots déchaînés dessous. Les enfants hurlaient alors, tiraient de toutes leurs forces sur la crinière du cheval, gemissaient, mais rien n'y faisait. Le cheval sautait de la falaise et tombait. Jusque dans la chute, les enfants se cramponnaient encore à son cou, on les retrouvait écrasés sur les rochers ou noyés dans les eaux glacées.
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