Les fantômes du vieux pays de
Nathan Hill
Ce qui se passe, c'est que le gaz lacrymogène se répand, que les flics sont furieux, il s'engouffre dans l'ouverture du bar, déboulent du hall d'entrée car ce qui était censé ne jamais arriver à Chicago vient précisément de se produire : les délégués et les manifestants sont, ensemble, dans la même pièce.
Leurs ordres à cet écart étaient pourtant très clair : les délégués devaient être pris en charge à l'aéroport, dès qu'ils mettaient un pied hors de l'avion, emmenés au Hilton, puis déplacés dans d'énormes bus et escortés jusqu'à l'amphithéâtre raccompagnés de la même manière - protégés, sous cloche, totalement séparés des hippies car les hippies représentent un danger et une menace pour notre démocratie ainsi que l'a expliqué le maire à longueur de déclaration à la télévision. (En réponse à ses déclarations, les leaders du mouvement ont rétorqué qu'une démocratie cessait d'être une démocratie lorsque ces représentants avaient besoin de se protéger du peuple qu'ils étaient censés représenter, réponse restée en grande partie inaudible et bien entendu jamais reprise par le maire ou son service de presse).
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