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Citation de dourvach


[AT-TEN-TION !!! Veuillez trouver ci-après la SUITE & FIN (part II) de notre CRITIQUE des dix-neuf "Contes et Récits" de Nathaniel HAWTHORNE et non point une "Citation" nouvelle de ceux-ci !! (Not' bon media "Babelio" ne laissant pas suffisamment de place aux terriblement-longues critiques telle ycelle-ci, certainement par trop détaillée...) ] :

(13) "L'Artiste du Beau" ["The Artist of the Beautiful", 1846] nous rappelle le "Pinocchio" de Carlo COLLODI : Owen Warland, un apprenti-horloger poursuit son chemin solitaire, à la recherche de la Beauté... Finissant par façonner, après des mois d'un labeur incompris, un papillon fait de cristal et de minuscules rouages d'horlogerie. Annie, l'amoureuse convoitée, au final, lui échappera et son petit enfant, rustaud, écrasera l'insecte miraculeux. Un conte extrêmement touchant, d'une perfection rare et d'une pureté infini et aux échos universels.

(14) "La Figure de bois de Drowne" ["Drowne's Wooden Image", 1844] est un éloge de l'artisanat démiurgique : un autre "artiste rentré" (tel l'horloger de l'Artiste du Beau") se cache derrière la figure et le ciseau d'un sculpteur sur bois. Un Capitaine lui passe une commande de figure de proue... Des semaines de travail dans le plus grand secret. Le bois a pris vie et sort sous les apparences d'une Dame ensorcelante au bras du Capitaine, sous le grand soleil du petit Port. La population s'agenouille... Les vertiges de du Monde de l'illusion, entre le "Pinocchio" de Carlo COLLODI et les films "L'illusionniste" de Neil BURGER et "Le Prestige" de Christopher NOLAN...

(15) "La Fille de Rappaccini" ["Rappaccini's Daughter", 1844] est une passionnante et parfaite histoire d'empoisonneuse innocente. Elle met en scène le Docteur Rappaccini, sa séduisante fille "cobaye" Béatrice ("enfant de la Nature", d'une certaine et terrible façon...), Giovanni Guasconti, son très jeune amoureux venu de Naples (futur étudiant en médecine)... et le Professeur Pietro Baglioni - ami de père de Giovanni et voyant trop clair dans les sournoises "Mabuseries/Jekylleries" de son cher Confrère... Soit quatre personnages réunis dans une dramaturgie "italienne" implacable particulièrement efficace. Quasi-unité de lieu d'un appartement obscur aux hauts plafonds donnant sur un jardin empoisonné entre les murailles de la vieille ville de Padoue. Sa chute au ton peut-être un rien trop mélodramatique... Mais quel classicisme d'écriture en ce très rafraîchissant "conte fantastique" !

(16) "Ethan Brand" ["Ethan Brand", 1850] est un récit fantastique qu'aurait aimé Howard-Phillips LOVECRAFT - et il nous semble d'ailleurs que la nouvelle est citée dans son célèbre Essai "Epouvante et Surnaturel en Littérature" (1927-1935/éd. posth. 1945) : l'ouvrier d'un four à chaux - un peu rustre - voit revenir d'entre les morts son prédécesseur ricanant le fiston du nouveau chaufournier prend peur ; il ne restera le lendemain matin que les ossements de l'apparition nocturne du Damné, retrouvés par son successeur au coeur du four : cette vision annonce certainement cette "mince couche de fine poussière d'un gris bleuâtre", motif ou "détail" pictural récurrent dans "L'affaire Charles Dexter Ward" de LOVECRAFT (1928/éd. posth. 1941) - comme un mystère allusif constituant le point d'orgue de deux des cinq chapitres de sa longue et célèbre nouvelle) ; un fantastique allusif qui évoque le pacte avec le Malin, lien ou plutôt noeud indémêlable, y compris par delà la Mort. Cette belle nouvelle fantastique aurait été l'amorce d'un roman jamais écrit...

(17) "Grand-rue" ["Main-Street", 1849] est un magnifique Diorama spatio-temporel de la Grand-Rue du Salem natal de l'écrivain ; on y passe de merveilleux moments de lectures ; les images mentales s'impriment fermement en notre psyché de lecteur ; la maîtrise du talent de conteur de Nathaniel HAWTHORNE est exceptionnelle ; les tableaux vivants s'enchaînent ponctués par de discrets fondus enchaînés très "cinématographiques"... On sent tout le long du récit la présence du Sauvage (le fameux "saltus") de la Forêt primitive, cadre de vie des premiers habitants libres du "Nouveau Continent", refoulés par la force brutale (physique et idéologique) des Puritains envahisseurs, ces Anglais sûrs de leur Bon Droit Divin face à ces "Sauvages" de "Païens" emplumés et au visage peint, très certainement démonolâtres... [Cf. "Le Nouveau Monde"/ "The New World" - 4ème opus du réalisateur Terrence MALICK, 2005]. On retiendra aussi que c'est "la publication de la nouvelle "Main Street", brève histoire de Salem des origines à l'élection du président whig [issu du Parti Républicain] Zachary taylor, qui valut - entre autres - son renvoi des paisibles bureaux de la Douane de Salem à notre Grand Ecrivain amateur...

(18) "Le Vieux Presbytère" ["The Old Manse", 1846] est un éblouissement ; on "habite" avec le sensible Hawthorne ce lieu au fil des saisons, entre verger, jardin et fraîcheur des vieux murs de cet "Old Manse" cher à l'auteur qui y a vécu trois années heureuses. Une évocation de ses solides liens d'amitié avec quelques artistes (les écrivains Emerson et Thoreau, entre autres)... Une précision atmosphérique digne des enchantements du grand Georges SIMENON (1903-1989). Une merveille "inactuelle" donnant un très fort sentiment de grande présence littéraire : sorte d'empreinte que laissa aussi derrière elle la "Maison Grandet" de Saumur dans l'un des plus célèbres romans du Tourangeau ,"Eugénie Grandet" (1834), chef d'oeuvre d'Honoré de BALZAC, lui fut antérieur et presque contemporain... Comme l'écrivait le jeune C.F. RAMUZ, en son Journal : "Il y a de véritablement jeune que l'éternellement vieux"...

(19) "Les bureaux de la Douane" [en guise d'introduction à "The Scarlet Letter", 1850] est le "making off" du premier roman de Hawthorne : en effet, "La lettre écarlate" n'aurait pu naître sans la découverte par l'auteur d'un "A" majuscule brodé dans un tonneau remisé dans une pièce abandonnée des "Bureaux de la Douane" de Salem où l'auteur a "bullé" (pour citer Coluche) trois années durant, correctement rémunéré comme "Inspecteur des Douanes" et entouré de bureaucrates méritants, âgés et particulièrement somnolents... Ce récit d'une soixantaine de pages [du moins dans cette édition] peut certainement décourager passablement le lecteur ou la lectrice de "La Lettre écarlate" : au lieu de figurer comme ici en "PROLOGUE" au roman, il aurait pu figurer en postface... Il contient tout simplement les secrets de fabrication d'une atmosphère (ici longuement dévoilés), soit un panorama des "arrières-cuisines" de l'écrivain, comme les nommait le bon Julien GRACQ qui - pour sa part - préférait ne pas les montrer...
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