C'est juste ça, l'amour : un courant d'air chaud sur une vie glacée.
Fugue à sept ans,sept ans et des poussières.
Beaucoup de poussières autour de papa et maman,beaucoup de clients dans leur bar.Ces saletés, rien ne les fait fuir,ni les chiffons,ni la cire d'abeille.Ils s'assoient au comptoir, boivent un verre,puis deux,puis dix.Papa les sert,trinque avec eux,regarde parfois maman leur sourire trop joliment.Il n aime pas ça ,le père, mais il ne dit rien.Il soulève ses sourcils blonds,essuie ses grandes mains larges sur son tablier,où elles ne laissent jamais aucune trace.Derrière lui,ce qui attire la poussière : des bouteilles ,grandes,petites,blanches,brunes,avec des noms tout juste déchiffrables pour l enfant : whisky,tequila,Ricard......(Page 11).
Et Elle ,Elle sourit.Elle peut tout dire maintenant .Elle n'a plus peur d'une vie à la Éliane.Les petites vies sont parfois belles,très belles.Hugo halète, entre en Elle de plus en plus vite.Alors Elle répond :
--Célia.Je m'appelle Célia.
Et c'est son prénom,c'est Célia,qu'il gémit une fois une seule ,au moment du plaisir.(Page 213).
On frappe aux carreaux .Rose ,à demi réveillée se redresse en baîllant .Elle ne sait plus d'où provient le bruit ,de sa fenêtre ou de son rêve. Il se répète. Elle se dégage des couvertures,pense qu'il s'agit de Hugo.Les parents en guerre ,lui fatigué de ramper dans les tranchées. Elle ne l'a pas revu depuis deux jours,il en pleut dehors de cette absence.(Page 107).