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Citations de Nestor Urechia (102)


Je te livre, en finissant, le secret d'une vie bien remplie : sois bon à l'égard des humbles qui t'entourent. Dans ton cercle restreint, avec tes petits moyens, tu peux soulager bien des infortunes, panser des blessures morales, relever des courages abattus, mettre sur le droit chemin des consciences chancelantes.
Adieu, bien-aimé fils...
Pour ne pas mener une vie inutile, n'oublie pas qu'il faut exercer, chaque jour, trois vertus : la bonté, la bonté et encore la bonté ! (p. 105)
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Très instruit, c'était un homme de cœur ; il avait pris en affection le peuple roumain. De lui j'appris les principaux événements de l'histoire des Roumains et il me fit apprécier quelques beautés de leur langue latine. Il s'apitoyait sur leurs souffrances, mais il prophétisait pour eux une brillante destinée. (p. 58)
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– Mais c’est l’edelweiss des Alpes !
– Nous l’appelons, nous, fleur des Bucegi, fleur des pics ; les bergers la nomment simplement « fleur » pour bien marquer que c’est la fleur par excellence, comme on appelle Dieu. Voyez cette collerette de feuilles en forme d’étoile, épaisses, laineuses, veloutées, qui lui donne sa physionomie si originale et en fait l’étoile immortelle des Bucegi. Elle est fière et sauvage ; pour l’approcher et la cueillir, il faut peiner, car elle ne vit que sur les rochers généralement inaccessibles.
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Mais regardez plutôt ce mélèze posé juste sur le bord du précipice ; cet arbre affectionne ce genre de position périlleuse. D’un côté, il étend ses branches au feuillage délicat au-dessus du gouffre, comme pour en scruter les profondeurs, de l’autre, il semble dire au hardi ascensionniste : ne crains rien, je suis là pour retenir, de mes racines profondément encastrées, ce talus que tu parcours. Encore un exemple de volonté, ce mélèze. À la paix et à la sécurité d’un repli de terrain plus bas il a préféré le danger ; mais là il s’enivre de cet air d’une transparence idéale, il s’abreuve de lumière pure et reçoit, sans détour, les commandements du ciel.
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Les quelques arnicas, aux boutons non encore éclos, présageaient déjà la seconde toison, celle de l’été brûlant aux fleurs de couleurs riches, jaunes, rouges.
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C’était la première toison que revêtaient les Bucegi, des fleurs aux nuances délicates, tendres : les céraistes blanches, les mignonnes pyroles d’une blancheur de cire, la tribu des humbles saxifrages, les dryades aux huit pétales d’argent, la corthuse aux corolles en cloche d’un rose carminé, le myosotis de montagne aux mille yeux d’azur... Sur la mousse des quartiers de roches s’étalait, en plaques roses, le silène.
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Alors, que par une échancrure inattendue une échappée s’offre à ma vue, quelle joie ! Entre deux lignes éloignées l’une de l’autre par le haut et convergentes par le bas, encadrées par la frondaison vaporeuse de quelque mélèze qui, par un miracle d’équilibre, s’est fixé sur un de ces talus, apparaissent, d’abord dans un noir compact, les prodigieux édifices de pierres voisins, puis, dans un voile transparent, des croupes moutonnantes de chaînons bas de montagnes aux contours d’un dessin pur ; je me dis alors qu’il existe, dans ces lointains, une humanité qui travaille et qui aime, que mon angoisse est irraisonnée ; je gravis une côte proche et me voilà, de nouveau, entouré de lumière, d’espace, de chaleur, de la vie qui descend de la coupole céleste et monte des entrailles de la Terre.
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Ce fut bien autre chose lorsque les couches de neige amassées sur les flancs des deux montagnes qui bordent le torrent du Cerf se mirent en mouvement, sous l’action brûlante du soleil. Je reçus d’abord quelques éclaboussures, puis de la petite mitraille de grains blancs, bientôt accompagnée d’esquilles de roches détachées de leurs alvéoles.
Afin de ne pas être à portée immédiate des fusillades des deux versants, je me maintenais le plus possible dans le lit même du torrent, Dieu sait au prix de quels efforts, disparaissant dans des masses de neige fondante, m’agrippant aux sapins, retombant sur d’énormes quartiers de roches. Je dus mon salut au fait que c’était le premier jour de débâcle, où seules les couches de neige superficielles se détachent, enlevant des éclats de roche ou des éboulis de petites dimensions. C’était une série d’avalanches en miniature. Quelques jours plus tard, j’y aurais trouvé la mort. En effet, la chaleur persistant pendant quelque temps, à peine interrompue par le froid nocturne, toutes ces masses de neige accumulées dans les gorges, les cheminées, les cirques se sont mises en mouvement. Cela a dû être prodigieux, formidable. Les forces aveugles de la nature se sont déchaînées dans ces vallées désertes et sauvages : nul homme n’a assisté à ce
déchaînement !
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Les yeux d’un bleu intense de la petite gentiane printanière, éparpillée dans l’herbe naissante, me regardaient avec insistance.
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Le chemin des fondrières m’a mené à la belle pelouse ondulée où, sur la côte exposée au soleil, j’ai cueilli ces beaux narcisses dont les étoiles de six pétales blancs entourant une petite coupe ornée d’un joli filet rouge penchent si gracieusement sur la tige. Avec le parfum enivrant qui s’en dégage, j’ai aspiré les effluves du printemps.
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La montagne s’est vêtue d’habits versicolores qu’elle a troqués, à l’automne, contre une ample toge de nuance rousse, pour endosser, à la saison rigoureuse, un manteau blanc protecteur.
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L’herbe s’est ranimée, a perdu sa teinte rousse, elle est tachée du jaune de ces opulents coucous hauts sur tige.
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Quelle sensation exquise que de s’engager à l’aventure dans un de ces étroits couloirs bordés de sapins, garnis de magnifiques fougères, qui ne mènent nulle part ; aux innombrables carrefours, je me demande, avec une pointe d’inquiétude : laquelle faut-il prendre de ces avenues exiguës? J’en suis une au hasard et j’erre,je tourne, jusqu’à ce qu’une éclaircie me rappelle au sentiment de la réalité et m’indique la direction à prendre, pour avancer ou pour revenir sur mes pas...
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Il faisait un chasse-neige d’une violence inouïe. Les flocons de neige, sous les rafales, menaient une sarabande effrénée dans les airs. Une clarté livide descendait du ciel cotonneux ; la terre blanchissait.
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Quelle bigarrure de couleurs déjà ! Ce n’est plus le blanc cru de la neige qui domine. Tout en bas, le noir de la terre nue, le gris boueux de la route, le vert déteint des prés, le jaune trouble de la Prahova, le roussâtre des bourgeons des aulnes, l’argent grisâtre des colonnades de hêtres ; plus haut, le cendré des roches éventrées par les intempéries, le vert foncé des épicéas ; plus haut encore, la neige des cimes. Toutes ces couleurs se fondent encore dans un voile gris, elles sont neutres, on les dirait fatiguées, pour la plupart.
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Hier matin, j’ai eu la surprenante visite d’un charmant petit hôte. À la cime du plus élancé des érables voisins de mon logis se balançait un merle draine, le premier oiseau qui revient, précédant de quelques jours le printemps.
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L’autre jour, le dégel a commencé son œuvre. C’était le règne triomphal de l’eau. Ornière, fissure, ride, ravin, vallon, vallée, toute dépression travaillait à écouler les eaux dues à la fonte des neiges. C’était un travail rapide, affairé, précipité. L’eau a entonné le chœur du printemps, un chœur où les filets des ravins lançaient des notes aiguës, tandis que l’eau du Cerf répondait par des sons graves. Des profondeurs de la forêt, il se répandait une senteur humide, pénétrante.
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Pas un cri d’oiseau, pas un souffle de vent. Quel silence ! J’écoute le silence ! Il est imposant, c’est le silence des temps anciens qui plane ici.
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Quelle jouissance de faire craquer joyeusement la neige sous les raquettes ! Je m’enfonce sous l’aulnaie, au bord de l’eau du Cerf. À peine, par endroits, j’aperçois un mince filet d’eau, à travers quelques fissures de la couche de neige glacée qui recouvre le lit du ruisseau. Chacun des blocs qui l’encombrent porte, sur son chef, un beau bonnet blanc. Ceux des blocs qui s’allongent prennent des formes d’animaux fantastiques de quelque pôle Nord ou Sud.
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Le soleil, le soleil ! L’âme en fête, je sortis sur la véranda ; le froid pinçait. Je regardai les Bucegi : les dépressions de la Coștila et du Caraiman tout enneigées faisaient repoussoir aux ors du soleil dont se paraient les saillies. Par terre, des millions de diamants brillaient sur l’hermine trouée, de-ci, de-là, par les aiguilles des blocs parsemés dans la vallée.
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