Il éprouvait toujours cette sensation au démarrage d’une pièce : c’était un peu comme s’ils venaient de monter à bord d’un énorme vaisseau ; ils allaient endosser de nouvelles identités. Chacun apporterait sa contribution, chacun souffrirait plus ou moins de cette lente mutation ; peu à peu, ils se rapprocheraient de leur personnage, et si la distribution était la bonne, finiraient par s’y fondre complètement pour n’être plus que lui, le temps d’une représentation. Au terme de cette extraordinaire aventure, ils redeviendraient eux-mêmes… mais avec un petit « quelque chose » en plus.