Sur les traces du prêtre Jean
Marque-page 09-06-2011
Pour comprendre l’attrait exercé par le Prêtre Jean sur les chrétiens du Moyen Âge, il faut expliquer l’attirance qu’exerçait à l’époque la Terre Sainte. Le fait que ce sol ait été foulé par les pieds de leur messie décuplait les espoirs qu’un rédempteur venu d’Orient puisse combiner les rôles politiques et religieux incarnés par le Christ Roi. Il est difficile d’appréhender cette idéologie dans le monde occidental moderne en mouvement constant, où la terre équivaut à un bien immobilier, et où peu de gens sont capables de situer la maison où habitaient leurs arrière-grands-parents. Le Moyen Orient conserve pourtant certaines notions associées au Moyen Âge.
- Dans votre culture, dit-il, on ne connaît pas de poésie par coeur, n'est-ce pas?
- Enfin, certaines personnes, si.
- Mais pas tout le monde. Vous voyez, mon enfant? En Iran tout le monde connaît des poèmes par coeur. Tout le monde peut réciter des vers de Ferdowsi, par exemple. Voilà pourquoi il est tellement important ! Sans lui, nous ne parlerions pas persan. Sans lui, nous n'aurions pas d'histoire, pas d'héritage. Sans lui, nous serions comme tous les autres pays que les Arabes ont envahis - nous aurions disparu ! Un Iranien, un orateur persan, ne vaudrait pas mieux qu'un dodo ou un Phénicien. On en parlerait comme de créatures du passé.
"l'encre de l' intellectuel est plus sacrée que le sang du martyr" a-t-il écrit, prétendant citer des propos tenus par le prophète Mahomet en personne.
Au début, j'ai surtout été séduit par toutes les fêtes qu'on donnait en Iran - l'alcool, la drogue, le flirt - parce qu'elles me rappelaient l'Angleterre. Cela me permettait de dire : "En fait, ils sont exactement comme nous!" Mais le temps passant, j'ai commencé à être de plus en plus attiré par ce qui les rendait... eux-mêmes. C'est-à-dire, avant tout, leur amour de la poésie.