« Ils avaient passé la journée à faire des recoupements, chacun sur un écran, chacun dans les méandres de ce réseau qu’on dit social. Une fois le texte du cadavre exquis assimilé, ils étaient passés au corps même de ce groupe de lecture, ce qui en faisait son essence. Des centaines, des milliers de messages, de discussions, de réponses. Des sujets lancés et, par rebond, le retour sur investissement en phrases laconiques ou en longues diatribes verbeuses. Un ping-pong infini, une logorrhée monomaniaque par ce qu’il n’y a finalement pas cent manières de dire les choses. Entre les adeptes, les opposants, les consensus, les positions définitives, les hésitations, tous les points de vue se recoupaient et se rangeaient sous des bannières. »