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EAN : 9781086516524
278 pages
Auto édition (31/07/2019)
4.05/5   19 notes
Résumé :
Un corps est retrouvé dans le chaudron de caramel d’une fête foraine. Bientôt, c’est un second cadavre qui est découvert dans une petite ville de Seine-et-Marne. Les deux victimes n’ont en commun que leur appartenance à un groupe de lecteurs sur Facebook. Les meurtres suivent le déroulement d’un exercice de « cadavre exquis » initié sur le réseau social.
Un jeu de piste compliqué et sanguinaire se lance pour Éliane Condrieux et les autres membres de l'équipe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Nick Gardel mène sa barque depuis quelques années dans le monde du roman noir, avec son univers bien à lui. Chantre du bon mot, filiation Audiard bien marquée.

Sauf qu'avec ces Morts chroniques, le voilà qui déploie une autre facette de son talent. Avec un humour plus discret (sans disparaître pour autant), et une intrigue qui oscille entre polar et thriller.

Un projet qui pourrait s'apparenter à l'exercice de style, mais où l'auteur tire son épingle du jeu par sa voix qui reste personnelle et l'environnement de l'intrigue.

Nick Gardel aime pointer sa plume sur certaines dérives de notre société, avec une vision à la fois noire, mélancolique et sensible (cf la tendresse misérabiliste de son précédent roman : Laisse tomber).

Cette fois-ci, la trame de fond tourne autour des réseaux sociaux, des groupes de lectures et du milieu de l'édition. Des sujets qui devraient parler à nombre d'entre vous, et vous risquez d'éprouver un sentiment de déjà-vu. Satirique mais jamais méchant.

Une atmosphère assez légère pour un roman qui ne l'est pourtant pas. L'écrivain a vraiment cherché à se mettre au service de son histoire, travaillant son écriture pour qu'elle s'adapte au(x) style(s) littéraire(s), portant davantage l'attention sur l'intrigue que dans ses précédent romans.

Celle-ci n'est pas follement originale, mais dégage une ambiance prenante et bien construite, à mi-chemin entre le polar et le thriller. Parfois en privilégiant l'enquête, d'autres fois la tension.

Et c'est bien dans ces scènes de thriller que l'auteur m'a le plus étonné. Les passages en huis clos sont bien menés et surtout l'écriture de l'auteur y est méconnaissable. Preuve de sa belle capacité à jouer le caméléon et s'adapter. Avec le talent nécessaire pour que ça sonne juste et non pas simplement comme un exercice imposé.

Mais Gardel reste Gardel, et il apporte toujours un soin particulier à ses personnages y compris les seconds couteaux (son personnage irascible, sorte de dictateur des réseaux sociaux, est formidable).

Dommage que le roman ne soit pas plus long, avec un développement supplémentaire des protagonistes qui aurait permis de s'y attacher encore davantage.

Au final, cette incursion dans le polar et le thriller est une réussite, Nick Gardel faisant montre d'une belle capacité à se fondre dans l'ambiance. Un champ des possibles s'ouvre à lui, prouvant que ses futurs romans ne seront pas des Morts chroniques. Et qu'un tel livre sorti en auto-édition mériterait qu'un éditeur s'y intéresse vraiment.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Eliane, Officier de Police, la quarantaine fracassée entre des soucis de santé et un gamin qu'elle voit par intermittence, est chargée d'enquêter sur la mort sordide d'une femme: étouffée à l'aide d'un sac en plastique, elle a été ensuite plongée dans un bac de caramel bouillant. L'enquête s'annonce compliquée. Que venait faire cette ATSEM apparement sans histoire sur un champ de foire ? Alors que l'équipe épluche son passé, un nouveau crime survient, une femme encore, vivant recluse au milieu de ses livres, massacrée à coups de marteau. Les livres justement. Et si c'était le lien entre les deux meurtres, ainsi que les échanges sur les réseaux sociaux ?

L'exercice de la critique est toujours un art délicat, surtout lorsque tu es un inconditionnel de l'auteur. Nick Gardel est le chantre du polar humoristique, le fils naturel d'Albert Simonin et de Michel Audiard. Au fil des années, il s'est constitué une bibliographie dans laquelle s'entrecroisent des personnages attachants, tantôt dépassés, tantôt fêlés, où même la mort semble être là pour nous raconter une bonne blague.
Dans ces conditions, il pourrait paraître logique de laisser voguer l'imagination sur ce fleuve bien connu, mais ce serait mal connaître l'auteur, qui n'en est pas à un défi prêt. Et aujourd'hui, l'objet du délit s'appelle: Morts Chroniques.
Si l'on reconnait aisément la plume de Nick Gardel dès les premières pages, le ton a changé. Nous sommes à n'en pas douter dans un vrai polar sombre, son premier, où le ton humoristique des précédents a été gommé. Place à une enquête sordide sur les méfaits des réseaux sociaux et leurs utilisateurs jusqu'auboutistes, prêts à tout pour connaître leur quinze minutes de célébrité chères à Andy Warhol. Un milieu que les auteurs connaissent forcément bien pour les côtoyer par nécessité. Ce qui ne change pas par contre, c'est la recherche autour des personnages principaux, même si Nick Gardel nous avait plutôt habitué aux antihéros masculins savoureux comme Peter Raven, Michel Marchandeau, Yann Lebars ou Jean Edouard. Ici, il s'agit d'Eliane, une femme flic cassée par la maladie et un divorce, un enfant à charge qu'elle ne voit que de façon alternée, et qui prend la vie comme une revanche, avec tout autant de force que de faiblesse. Un rôle à la Miou-Miou dans le film du même titre, la femme flic. Autour d'elle gravite un florilège de personnages hauts en couleurs, parmi lesquels j'avoue ma préférence pour le truculent Miguel Parades, le brigadier d'origine portugaise et sa volcanique épouse scandinave Aneta. Ici aussi, pas de détails spectaculaires, de descriptions scabreuses s'étalant sur plusieurs pages, pas de digression sur d'improbables relations entre les différents policiers ou de pseudo considérations philosophiques sur les motivations du meurtrier, l'enquête sonne juste, et j'ai apprécié cette économie et ce recours à l'essentialité. Les motivations du coupable n'en sont que plus plausibles, y compris jusque dans le final.
Pour son seizième opus, Nick Gardel a pris des risques. Il a bien fait. Il se révèle finalement autant à l'aise chez Simonin que chez Le Breton ou Giovanni. Et, si je citais La femme flic précédemment, ce n'est pas sans raison: Morts Chroniques est un scénario que n'aurait pas renié Yves Boisset.
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La chronique jubilatoire de Dany Flingueuse pour Collectif Polar
Virage radical de style pour ce nouveau roman de Nick Gardel, quoique …. Non pas qu'il manque d'humour, les situations sont toujours originales, mais il est résolument plus grave. Il nous offre ici un thriller plus classique que ce à quoi il nous avait habitués.
Amis internautes, nous sommes dans ce roman comme à la maison, en immersion dans le réseau social le plus partagé : Face Book. Au hasard d'une enquête menée par des personnages presque « normaux », le lecteur est pris en otage ! Des groupes de lecture, des chroniques et commentaires amicaux ou franchement odieux, des frustrations mal assumées, plantent un décor familier. Cette réalité virtuelle cache-t-elle le mobile de cette série de vrais crimes commis en prenant modèle sur un exercice pratiqué sur le net : le cadavre exquis ?
L'auteur ici nous surprend d'une part par le traitement du sujet. Il nous confirme d'autre part sa grande maîtrise de la langue et des dialogues ciselés. Son humour pour être moins flagrant, n'en est pas pour autant absent et la satyre de nos nouveaux modes de communication, de nos amitiés virtuelles, d'autant plus cruelle : un exercice efficace.
Nick Gardel confirme son talent d'observateur sans concession de ceux qui se découvrent un sens critique toxique sous couvert d'anonymat ou d'avatar, en égratignant au passage l'intolérance.
Un virage réussi donc. Plus polar que les précédents romans qui méritent eux aussi d'être découverts, pour leur originalité.

Lu en version numérique.  3.99 €
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Sur les réseaux sociaux des groupes de lecteurs adeptes de polar échangent sur leurs lectures. Parfois il y a des échanges houleux, derrière les écrans, il est facile de critiquer, voir déverser sa bile.
L'équipe du Capitaine Eliane Condrieux enquête sur des meurtres atypiques. Les cadavres font partie d'un groupe de lecteurs sur Facebook et ressemblent étrangement à ceux décrits dans un roman.
Il s'agit d'un jeu polar le « cadavre exquis » ; chaque personne écrit le chapitre d'une histoire et dans cette histoire des meurtres, précisément 22 ! Les auteurs peuvent être blogueurs, auteurs ou lecteurs. Beaucoup de suspects potentiels. L'enquête prend une dimension dramatique quand la jeune policière Cristina qui était sur une piste disparaît.
Celui ou celle qui tue aura-t-il le temps de commettre 22 meurtres comme dans le cadavre exquis ?


Quand Nick Gardel pose son stylo d'auteur un poil caustique teinté d'humour pour s'exercer au polar cela nous donne une immersion chez les polardeux.
Plus exactement dans l'univers des réseaux sociaux, initiale FB, où gravitent blogueurs, auteurs, fans et groupes dédiés au polar dans tous ses états.
L'idée est maligne et habilement explorée, en apparence l'histoire paraît légère toujours avec cette petite pointe d'humour qui caractérise son auteur (le mort dans un chaudron de caramel !...) mais c'est un vrai polar.
Nick utilise en toile de fond le fait sociétal qu'est le contact virtuel et celui des personnes qui s'abritent derrière un écran avec un pseudo.
Faut-il être membre d'un groupe pour lire cette histoire ou faut-il être curieux de ce monde ? Les 2, dans le premier cas vous serez en terrain connu et vous pourrez savourer un bon polar. Dans l'autre, vous découvrirez la plume bien affûtée de l'auteur et l'univers des polardeux. Donc je vous laisse découvrir !

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Une enquête qui va mener les protagonistes sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur la toile facebookienne. En effet, la lecture et l'appartenance aux groupes de lecture est le principal point commun entre les victimes. Leur meurtre est mis en scène selon certains chapitres d'un cadavre exquis.
Eliane, brigadier cheffe, est sur le pont. Familière des réseaux suite à son histoire personnelle, elle va aider son équipe à décoder cette communauté. En effet, elle va étudier ce fameux groupe et mettre en lumière la personnalité de certains membres.
Un panel assez large est évoqué dans ce livre, outre l'enquête. L'auteur nous parle de cette toile qui mêle différentes personnalités qui dernière l'anonymat d'un pseudo ou se sentant protéger car derrière un ordinateur, peuvent être capables du meilleur comme du pire. En effet, on le voit régulièrement, les lynchages, les « règlement de comptes » par post interposés. Cette animosité parfois exacerbée peut parfois mettre à mal le moral de certaines personnes. C'est le cas dans cette enquête. Quel élément déclencheur a pu pousser une personne à sortir du virtuel et à assassiner des personnes ? le lien évident entre le virtuel et le réel montre au lecteur à travers cette enquête les dérives de Facebook.
L'auteur avec sensibilité, parfois sarcasme, signe ici un polar tout à fait sympathique. Plaisant et sympathique à lire, ponctué de nombreux dialogues qui rendent dynamiques à la fois l'évolution dans l'enquête mais aussi rend une part de réel au récit. Sans fioriture, sans jugement, il pose de manière factuelle, les bases d'une vision des réseaux sociaux, leur utilisation et l'impact de certaines conséquences.
Certaines réactions font sourire mais ne font-elles pas part d'une grande part de réalisme ? Je vous laisse découvrir cette aventure et vous faire votre propre idée.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« Moi je vous parle de l’autre frustrée de Lilolivres. Encore une engeance, tiens ! La version féminine du pitbull. Plus adhésive qu’une teigne ! Sincèrement, ça valait ce tombereau de menaces ? Qu’est-ce que j’avais fait en définitive ? J’avais remis à sa place une analphabète incapable de distinguer un participe passé d’un infinitif ! Tout juste capable de produire laborieusement une fiche de lecture digne d’un CE2 sur l’autre guignol qui écrit ses romans à l’emporte-pièce et est obligé de foutre en couverture des photos de chatons avec des bonnets péruviens pour vendre sa soupe fade. »
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- Ça c’est sa PAL. Pile à lire, avant que tu ne demandes. Elle classait directement les titres à leur place mais elle prenait soin de les mettre en évidence.
- Attends, à la louche il y a plus de cent titres dans cet état ! Qui achète des bouquins alors qu’il a déjà autant de choses à lire ?
- Tu t’attaques à l’un des mystères les mieux gardés de l’univers mon pauvre Miguel, répond en riant Eliane
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Un forain la prend dans ses bras tatoués, pour apaiser ses tremblements. Elle s’effondre en larmes contre son épaule. À moins d’un mètre, l’énorme réchaud ronronne encore. Il aurait fallu l’éteindre. Encore que ça n’aurait pas changé grand-chose.
La foule a convergé entre les baraques et les attractions. Habituée au sensationnel, elle hésite entre la surprise et le dégoût. Dans le chaudron, dans l’odeur du sucre cuit, le caramel rouge qui bout mollement à grosses bulles pâteuses a englué un corps. Plongé tête la première dans le sirop épais jusqu’à la poitrine. Seules deux jambes dépassent de la masse poisseuse, la peau brûlée contre le cuivre bouillant du chaudron.
Des jambes de femme.
D’une femme qui, plus jamais, ne s’amusera à se faire peur.
Plus jamais.
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Celle qui hurle n’a pas quinze ans.
Son cri n’a rien à voir avec ceux qui s’amusent à se faire peur ou ont présumé de leur courage. Ici ça hurle quand la valse des manèges s’accélère, quand les pistons hydrauliques propulsent hors de la pesanteur, quand les spirales aériennes vrillent les tripes.
Ici ça hurle quand on gagne, ça hurle quand on perd. Ça hurle pour passer au-dessus du vacarme général. Ça hurle de joie, ça hurle du plaisir d’avoir peur. Mais jamais de terreur.
Alors quelle est l’attraction capable de produire un tel hurlement d’effroi ? Un hurlement continu, de terreur pure. Un hurlement qui se brise puis reprend de plus belle, hystérique. Un hurlement qui tétanise la fête foraine
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J’avais remis à sa place une analphabète incapable de distinguer un participe passé d’un infinitif ! Tout juste capable de produire laborieusement une fiche de lecture digne d’un CE2 sur l’autre guignol qui écrit ses romans à l’emporte-pièce et est obligé de foutre en couverture des photos de chatons avec des bonnets péruviens pour vendre sa soupe fade.
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Videos de Nick Gardel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nick Gardel
Pour des lectures qui donnent envie de lire https://www.youtube.com/channel/UCvimI9Xs0cyuucGNE0pDVFg
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