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Citation de Ziliz


Il n'aimait pas prendre de risques, encore moins des risques politiques. Il s'était toujours bien gardé de prêter le flanc à la critique et était arrivé à ce poste [de ministre] grâce à sa prudence : au coeur des polémiques, il évitait la presse, insistant pour que la justice pût faire son travail sereinement. Puis la tempête passée, il paradait ostensiblement au côté des vainqueurs, affirmant avoir défendu la proposition victorieuse depuis le début. Aussi inattaquable que transparent, F. avait hérité d'une carrière politique clés en main. Il en avait bien profité jusque-là, comptait bien continuer ainsi, puis passer le relais à ses fils. Il n'y avait rien de répréhensible à cela. Les cordonniers ou les boulangers transmettaient leur savoir-faire à leurs enfants avant de leur léguer la boutique familiale ; les chanteurs, acteurs, comiques, réalisateurs, écrivains, patrons, banquiers et hommes politiques en faisaient de même. C'était bien naturel d'aider sa progéniture. Jean Sarkozy, fort d'une licence en droit, était devenu conseiller général des Hauts-de-Seine, vice-président du conseil général et enseignant en droit à l'université. Jean-Christophe Mitterrand, obscur journaliste, avait fait une carrière fulgurante après l'élection de son père. Les exemples étaient infinis. D'une génération à l'autre, on retrouvait les mêmes noms aux mêmes places. Seuls les prénoms changeaient. Mais pouvait-on réellement reprocher à un père d'aimer ses enfants ? Non. C'était ainsi qu'étaient forgées les dynasties. C'était ainsi que survivait l'espèce humaine.
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