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Critiques de Nicolás Giacobone (28)
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Boum, boum, boum

« Je ne veux pas être une femme, je lui ai dit. Je ne suis pas une femme et je ne veux pas en être une. Je suis une femme qui est née homme. » ● Coup de coeur ! ● Plusieurs personnages prennent tour à tour la parole : Agustina, une « femme née homme », qui se rêve actrice, mariée à Juan, qui a délaissé la peinture au profit de l'art conceptuel qui, de son propre aveu, est un charlatanisme. Paula, la soeur de Juan, écrit depuis des années un roman au son des « boum, boum, boum » des disques de « drum and bass » qu'elle écoute en boucle et « à fond les ballons » dans la maison de ses grands-parents. Veronika écrit à New York le scénario d'une sitcom qu'elle méprise. Enfin, Matthew, habitant d'un bled paumé de l'Etat de New York, passe son temps à boire des bières avec ses deux copains Jake et Ralph, le magasin de pneus qu'ils gèrent ensemble ne leur demandant pas un travail fou. Ces personnages vont bien sûr se croiser et interagir entre l'Argentine et New York. ● Ce texte est la preuve que le style l'emporte sur l'histoire : tout est dans la façon dont l'histoire est racontée. Si on l'avait eue dans l'ordre chronologique avec un seul narrateur, le livre aurait été un polar banal de plus. Mais Nicolas Giacobone brouille à la fois les voix et la temporalité sans que jamais, chose primordiale, le récit cesse d'être compréhensible et même limpide. C'est un tour de force. C'est brillant. ● le récit engendre des réflexions tout à fait intéressantes sur la transidentité (« Ce ne sont pas des mecs à nichons, ce sont des femmes à pénis »), la création artistique et notamment littéraire, le désir, la tolérance. « Dans certains pays, on demande souvent aux auteurs de lire des passages de leur livre en direct, généralement dans des librairies, et de participer à des séances affreusement longues de questions-réponses. Les lecteurs sérieux ne vont jamais à ces événements. Ils ne veulent pas voir leurs écrivains préférés bégayer, transpirer ou répondre à des questions impossibles, non pas parce qu'elles seraient difficiles mais parce qu'elles sont stupides. Les gens qui se rendent à ce type d'événements sont curieux dans le mauvais sens du terme. Ils ne veulent que dire bonjour à l'écrivain, lui demander un autographe, pour aller dire ensuite qu'ils l'ont vu. […] Les écrivains, mieux vaut les ignorer, faire comme s'ils n'existaient pas, laisser les livres exister par eux-mêmes, ces morceaux de récits orphelins mis au monde pour nous le rendre joyeux ou nous pourrir la vie. » ● J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman très original qu'on ne peut lâcher une fois qu'on l'a commencé et je le conseille vivement !
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Carnets clandestins

Pablo était doué pour l'écriture. Il a été repéré par un vrai/faux scénariste à succès, Santiago Salvatierra. Ça l'a perdu.

Le people mégalo le retient captif dans une cave depuis deux ans, pour qu'il écrive LE chef d'oeuvre mondial du cinéma, que lui-même signera de son nom, bien sûr.

Dans cet espace confiné, Pablo n'a pas de chaise, dort sur un matelas posé au sol. Il respire mal, s'ennuie, en veut à son ravisseur - qui n'a aucun talent, mais s'accroche à ses idées.

On comprend que dans ces conditions, le génie de Pablo ne s'épanouisse guère.

Il lui reste donc beaucoup de temps pour écouter les Beatles (il adore), jouer du ukulélé (il apprend). Et s'adonner à la masturbation (génitale et intellectuelle).



Imaginer un type crado, avec deux ans de miettes dans sa barbe et ses poils, secouer tout ça en grognant d'extase, c'est long sur 280 pages.

Même ennui à suivre ses angoisses de la page blanche, ses questionnements sur l'écriture, le cinéma, l'art, les génies respectifs de James Joyce, Samuel Beckett, Borges, Fellini... Je manque de culture pour que ces références me réveillent dans un récit qui ne décolle pas.



Ça démarrait bien, pourtant, j'ai commencé par me dire que décidément, j'étais en phase avec les romans noirs d'Amérique du Sud : huis clos, ambiance oppressante, comme avec Raphael Montes ('Dîner secret', 'Jours parfaits') et Agustina Bazterrica ('Cadavre exquis'). Hélas on tourne vite en rond - spirale ou boucle en surplace, qui n'a pas pris de hauteur pour moi.
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Carnets clandestins

Ce que j’ai ressenti:



▪️Un huis-clos entêtant.



Pablo Betances est un homme encavé. Séquestré dans un espace réduit et tenu de rendre un travail d’écriture sous la menace d’un réalisateur complètement barge. Santiago Salvatierra lui demande rien de moins qu’un chef-d’oeuvre qui bouleversera le cinéma mondial. Et pendant ce temps, il le retient prisonnier dans des conditions de vie plus ou moins extrêmes. La date butoir arrive, la pression monte, l’angoisse de la page blanche fait rage, et ses Carnets clandestins, que l’on tient dans nos mains, sont le dérivatif de Pablo, à cet enfermement forcé. Le seul moyen pour lui, de ne pas perdre l’esprit et la petite étincelle d’écrivain. De s’évader par son art. C’est diablement efficace comme thriller. Une tension de tous les instants, une obsession dévorante et cet enjeu démesuré crée une atmosphère délirante, et pour nous, lecteurs, un moment de lecture exceptionnel. Nicolas Giacobone nous a concocté un roman fabuleux, pour tous les amateurs d’adrénaline.



"Le cahier est désormais le maître de mes heures solitaires."



▪️Écriture et obsession.



Il se peut que vous ne voyez jamais cette chronique, parce que comme Pablo, j’ai la furieuse envie de tout balancer à la corbeille, une fois que j’aurai aligné sur mon carnet, les mots et les émotions. Mon carnet. Mon obsession. Ou bien la sienne. Parce que finalement, il la raconte si bien cette tension, que tu ne sais plus qui est lui, eux ou nous. Qui est là, plus là, où se situe la réalité et la fiction, le talent ou la médiocrité, où s’en vont les mots et qui les fera vivre…Ne reste que l’envie d’écrire. Le désir brut d’écrire. Pas pour partager, être lu ou admiré, non: écrire pour exister. Mais, cette envie est souvent troublée par une souffrance intérieure et profonde. Et en cela, cette douleur est racontée avec une puissante énergie qui frôle le génie. Insolent et sans compromis. Brillant et sans langue de bois. Juste l’émotion et l’intimité d’un écrivain. On pourrait croire que écrire un scénario pour le cinéma ne soit qu’une petite affaire mais quand l’ambition est grande, démesurée, et bien tout le processus d’écriture devient un cercle infernal, ou doute et confiance viennent foutre un chaos impossible, le temps des mots posés sur le papier. Il se peut que par le plus grand des hasards, vous tombiez sur ses Carnets clandestins, précipitez-vous, ne laissez pas le temps Pablo de tout caviarder en un seul clic, ça serait tellement dommage.



"J’écris parce que c’est la seule chose que je sais faire.

La seule façon d’exister quand on n’existe pas.

Quand j’arrête de taper sur ce clavier, je ne suis rien."



▪️Brillant!



J’ai carrément adoré! Plus que cela même, j’ai été soufflée par le fond et la forme de ce roman. J’ai trouvé qu’il était brillant, juste ce qu’il faut d’insolence, d’impertinence et de génie jusqu’à la dernière page tournée. Addict du style et des vertiges d’émotions que Nicolas Giacobone réussi à implanter dans son thriller. Pendant cette lecture, une envie folle d’écritures, de lectures, de cinéma et de caféine. En bref, juste un coup de coeur!







"Je n’en ai rien à foutre, de l’argent.

Je n’ai jamais écrit en pensant à l’argent.

Je n’ai jamais imaginé qu’un des trucs que j’écrivais pouvait rapporter de l’argent.

Le bénéfice d’écrire était dans l’acte même d’écrire."











Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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Boum, boum, boum

Voilà une belle histoire difficile à résumer, entre Argentine et USA, entre des personnes différentes (une scénariste-romancière, un artiste peintre, une femme avec un pénis, une actrice, un vendeur de pneus, et j'en passe) ; tous ou presque se croisant pour le meilleur et pour le pire, puisqu'il y a un meurtre et forcément un(e) coupable. Toute la narration varie ainsi d'époques, de lieux, de personnages. Le style est agréable et de belles réflexions sur le monde littéraire et artistique. Un livre original, spécial, qui englobe de beaux sujets et qui poussent l'intrigue jusqu'au dernier moment.
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Boum, boum, boum

🎆Chronique🎆



« Arrête de te plaindre. Quel est le problème? »



Je suis assise là, à chercher l’inspiration…

🎆Le problème, c’est cette sensation tenace d’être coincé.e. La solution serait certainement, un grand Boum Boum Boum, efficace et sans précédent, pour sauver le tout.

Boum. L’intolérance. Boom. L’obsession. Boum. L’identité. Il ne faut rien de moins qu’un grand boom révolutionnaire pour mettre les normes actuelles en révision, qu’elles vibrent de plus d’inclusion, de vibration humaniste, de passion artistique…Un boum actif, réactif, intelligent, puissant, coloré et bienveillant…

🎆Le problème c’est que parfois, exprimer une souffrance est impossible, inconcevable, indicible. Ces cinq personnages ont des choses à dire ou à cacher, tour à tour, et ils nous les dévoilent au fur et à mesure de l’intrigue...Tous, coincé.e.s dans une condition, qui les empêche d’être eux-mêmes pleinement, contrariés et frustrés de n’avoir pas la reconnaissance attendue, ils se perdent chaque jour, un peu plus, dans leurs harmonies. Et parce qu’ils vont bouger, être des dynamites intériorisées, le BOUM sera forcément explosif et irréversible…

🎆Le problème, c’est les désirs. Ils font n’importe quoi, là, à perturber les gens, les normes, les lignes de conduites, les rôles et les amours. C’est fou ce qu’ils peuvent mettre comme désordre dans la vie…Ils sont là, violents et incontrôlables. Ils sont là, incessants et rythmés, à tourmenter les corps et les esprits, et toutes les musiques du monde, même les plus assourdissantes, ne pourront les faire taire…C’est leurs natures, il en est ainsi…

🎆Le problème, c’est la friction qui s’emmène dès que l’on parle dans ce monde de la (trans)identité, de différence, de finitude. En cela, le nouveau roman choral de Nicolas Giacobone dérange, provoque, gratte fort les codes et envoie des feux d’artifices de couleurs et d’énergies qui mettent du peps et des boom(s) partout…J’avais adoré son premier roman, il a une plume formidable, et là, de voir la force impulsive et perturbatrice des réflexions sur des dynamiques actuelles politiques et culturelles, fait que je n’ai pas pu lâcher ce thriller redoutable! C’est juste: de la bombe!💣

Il n’y a pas donc, d’autres solutions, il vous faut le découvrir d’urgence! Que ça fasse boum, boum, boum dans vos cœurs aussi!


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Carnets clandestins

Pablo Betances est un scénariste kidnappé, enfermé dans un cave, par un grand cinéaste sud américain gloire et reconnaissance. Il se voit ainsi fortement contraint à écrire des scénario qui vaudront au réalisateur reconnaissance et gloire, et surtout lui impose d'écrire le film qui devrait faire basculer l’histoire du cinéma.



Le kidnappé ne sera alors relâché que lorsqu’il aura écrit ce scénario mais le peut il vraiment?





Huis clos oppressant qui aborde les rapports entre scénaristes et cinéastes, sujet passionnant s'il en est.

Nicolás Giacobone a opté pour une structure ambitieuse et singulière basée sur divers supports d’écriture, entre journal intime, notes sur un cahier, et scénario et ce mélange des genres fonctionne assurément bien.



Plus oeuvre littéraire érudite sur les mystères de la création (citant alèrement Borges, Amadéus ou la mythologie grecque), ce roman n'est pas vraiment conçu comme un thriller auquel on aurait pu s'attendre (surtout au vu de la maison d'édition, Sonatine spécialiste du très bon thriller prenant) et à ce sens, le dénouement pourra sans doute quelque peu décevoir les férus de twists insensés.



Il n'en reste pas moins que ce "Carnets clandestins "est un roman captivant et pleinement maîtrisé sur les relations entre un réalisateur et un scénariste !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Boum, boum, boum

Boum, boum, boum... La répétition de ce même mot peut vous évoquer de nombreuses choses : un coeur qui bat, des coups de feu ou un feu d'artifice, une personne qui tape lourdement à une porte ou encore le rythme d'une musique...



Pour Juan, Agustina, Verónica, Matthew et Paula; les cinq personnages principaux de l'ouvrage il en va de même. Cette onomatopée répétitive va être comme un moteur. Celle-ci va influencer les choix, les directions prises et les rencontres faites dont certaines peuvent se reveler bouleversantes ou dévastatrices.



Je tiens à remercier les Éditions Sonatine et Netgalley France pour m'avoir permis de découvrir ce roman choral me faisant voyager entre l'Argentine et les États-Unis. De sa plume incisive et percutante, Nicolás Giacobone nous offre un ouvrage assez unique en son genre ou la question de l'identité en est le moteur.



On découvre cinq personnalités différentes (et très attachantes) mais toutes sur le fil du rasoir. Quel sera le boum, boum, boum qui changera leur vie à jamais?



Je vous conseille de vous lancer dans cette lecture aux courts passages qui ne pourra qu'éveiller votre curiosité et l'envie de découvrir le fin mot de l'histoire.
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Boum, boum, boum

En s'interrogeant sur l'identité mais aussi et surtout sur la transidentité, Nicolás Giacobone crée une sorte de thriller, de revenge novel à la fois étiré et condensé. L'auteur, scénariste d'Iñárritu évoque également l'art et la relation de ses personnages à la création, la manière dont cette dernière les façonne. Ce livre est percutant, de même que les messages qu'il véhicule (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/12/10/boum-boum-boum-nicolas-giacobone/)
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Boum, boum, boum

Novateur, intriguant, un récit construit pas comme les autres. Une histoire vraiment pas ordinaire …

Des personnages bien campés, cinq bien récurrents, déterminés :

- Juan, artiste conceptuel exubérant, marié à Agustina.

- Agustina, actrice Trans, reste un phénomène pour son entourage, essaie de comprendre sa belle-sœur Paula.

- Paula vit avec ses grands-parents, aime la solitude, reste enfermée dans sa chambre pour écrire un roman à succès ! Ces murs vibrent au son des basses.

- Matthew, a un magasin de pneus, faire vivre à sa famille une vie de « merde ». Débridé, il a des obsessions de la bière et des femmes Trans ?

- Véronica écrit des séries avec des amis, gagne à être reconnu mais se fait berner …



Tout ce petit monde se croise, malheureusement pour des écarts de trop ! Des désirs et de l’intolérance.

Chaque personnage nous livre leurs déboires, dans le désordre, par petites doses, l’auteur pimente son récit par un drame. Polar, un peu. Huis clos obsédants, de Buenos Aires à New York, notre cœur fait boum boum …



Merci Christophe_bj pour cette découverte !
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Boum, boum, boum

Ils sont cinq. Cinq individus sur le fil. Juan, l'artiste plasticien exubérant qui rêve de faire carrière aux États- Unis.



Sa femme, Agustina, actrice trans qui cherche la reconnaissance quand ses proches la rejettent ostensiblement. Verónica, qui écrit des séries en sachant qu'elle prostitue son talent. Matthew, dont le couple se délite au fil d'obsessions de plus en plus débridées.



Et Paula, le génie de l'écriture dévoré par sa propre œuvre, recluse dans sa chambre dont les murs vibrent au rythme des basses. Boum, boum, boum. Boum, boum, boum. De New York à Buenos Aires, leurs destins se croisent et s'entrechoquent. Jusqu'à la rencontre de trop...



Peinture d'une génération et d'une époque, introspection de l'âme latino-américaine, réflexion sur l'identité, le désir et les affres de la création...

Boum, boum, boum est une bombe à retardement qu'on prend un grand plaisir à dégoupiller. Scénariste star d'Alejandro González Iñárritu (Birdman, The Revenant), Nicolás Giacobone est de retour avec un roman provocant et captivant. Son précédent ouvrage, Carnets clandestins paru chez Sonatine Éditions en 2019 avait déjà marqué les rédacteurs de baz'art .

Nicolás Giacobone explore la violence sur fond de transphobie dans un récit choral tres contemporain : misere sexuelle, transphobie, masculinite toxiques revelés en cinq monologues comme cinq trajectoires sordides intenses et sombres.

Et loin d'être une figure de style un peu vaine, le choix d'une structure en patchwork emprunte presque à la lente construction identitaire que vivent ses protagonistes.

Pour paraphraser le titre, Boum, Boum, Boum est un roman choral totalement explosif!
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Boum, boum, boum

Un roman percutant mais déroutant qui pulse au rythme d’un « drum and bass ».



Le récit s’articule autour de cinq personnages, Juan, Agustina, Paula, Verónica et Matthew, dont on comprend rapidement qu’ils s’expriment dans des temporalités différentes. Certaines relations entre eux sont connues dès le début : Juan et Agustina sont amants, Paula est la sœur de Juan. Le lien avec Verónica et Matthew est lui plus mystérieux, et il faudra attendre d’avancer dans l’histoire pour le comprendre.



Cette structure éclatée donne du rythme au roman, on passe rapidement d’un personnage à un autre. La lecture n’en souffre pas, pas plus que des changements de temporalité qui donnent une complexité supplémentaire et pertinente à l’intrigue.



J’ai en revanche bloqué sur le style. Direct, provoquant, souvent cru, il a créé une barrière de compréhension et de proximité entre moi et les personnages. Difficile dès lors de s’intéresser à leur devenir ainsi qu’aux désirs et espoirs qui les animent. Dommage car l’auteur aborde les thèmes autour de la transidentité de manière assez originale.
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Boum, boum, boum

C’est avec ce titre que je découvre l’écriture de Nicolás Giacobone.

Et oui j’ai loupé son premier roman paru en 2019 sous le titre « Carnets clandestins » et qui avait été salué par la critique à l’époque.

Je crois que celui-ci aussi devrait déchainer les critiques. En effet nous avons là un roman totalement à part, un OLNI* complétement débridé de part sa structure mais aussi de part les histoires qu’il nous conte.

Mais alors que nous raconte ce « Boum, boum, boum » :

Boum boum boum est un roman choral. On va suivre la vie de cinq personnages tous liés à l’art et à la création. Il y a là, Juan, artiste plasticien qui rêve de faire carrière aux Etats-Unis. Il y a aussi Agustina, son épouse. Elle, c’est une actrice née avec un corps d’homme. Et sa transidentité fait qu’elle est rejetée par ses proches Et puis il y a Véronica qui gâche son talent en écrivant des séries. On va retrouver aussi Matthew. Lui a un peu perturbé par son désir. Il est surtout dominé par ses obsessions. Enfin pour compléter le tableau, il y a Paula vit recluse dans sa chambre. Elle veut -être romancière, mais Paula est submergée par son œuvre à venir.

Ainsi de New York à Buenos Aires on va suivre les destins de ces cinq personnes. Des destins qui parfois se croisent et s’entrechoquent. Et là ça peut tout faire exploser, leur destinée, leurs amours, la vie simplement.

Chacun à leur tour ces cinq handicapés de la vie, c’est un peu comme cela que je les vois, vont nous parler de leurs aspirations, de leurs doutes, de leurs problèmes à vivre pleinement leur art. Oui vraiment nos cinq protagoniste sont à mes yeux des anti-héros écorchés vifs.

Ce que j’ai aimé aussi dans ce roman c’est le style décapent de l’auteur. C’est la construction en chapitres très court qui donne un rythme presque infernal à ce roman. Nous pourrions dire que nous sommes là dans un thriller. Chacun des personnages joue presque sa vie ici. D’ailleurs pourquoi presque, hein ?

Ce que j’ai aimé aussi ce sont les différents thèmes abordés : L’identité, la transidentité, l’exclusion, la différence, la tolérance et l’intolérance et du coup aussi le manque total d’inclusion dans nos sociétés. Ici on parle aussi de l’art et des affres de la création. On découvre aussi à travers la vie de ces cinq héros, la société argentine d’aujourd’hui faite de paradoxes, à la fois enfermée dans le traditionalisme et à la fois très contemporaine et moderne.

Nous avons là une vision très latino de la vie, de l’amour, de la famille, des vies d’artistes et pourtant il reflète de tout cela une certaine humanité et un universalisme évident. Boum, boum, boum est à mon sens un grand roman qui incarne parfaitement nos espérances et qui est véritablement ancré dans son époque.

Et si j’osai je dirai que Boum, boum boum, c’est de la Bombe !

*OLVI = Objet Littéraire Non Identifié
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Boum, boum, boum

✔️Mon ressenti : C’est un roman difficilement classable que cache cette très belle couverture.

Juan est en couple avec Agustina. Elle est née dans le corps d’un homme et il ne voit que par elle. C’est aussi l’histoire de Paula, Veronica et Matthew. Chacun a sa vie, ses failles, ses obsessions. Jusqu’au jour où…

C’est un roman choral riche et rythmé. Chaque personnage nous fait entrer dans son intimité, mais aucun n’a pris le dessus lors de ma lecture. C’est ce qui laisse sans doute ma lecture un peu mitigée car j’aime beaucoup m’attacher. J’ai beaucoup aimé l’exploration de la vie d’Agustina qui nous explique très bien ce qu’elle ressent. Je ne saurais vous dire s’il est plus thriller ou roman blanc mais une chose est certaine, l’histoire interpelle et interroge. Une belle découverte.



🎯Mots Clefs : Vie / Artiste / Actrice / États-Unis/ Rencontre



🏆Ma note : 16/20
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Boum, boum, boum

Un étrange texte et le "boum boum boum" du titre est la musique qu'écoute en boucle l'une des personnages de ce texte.

Juan, artiste peintre et conceptuel est en couple avec Agustina. Agustin ou Augustina qui est née dans le corps d'un homme. Il y a aussi l'histoire de Paula, Veronica et Matthew. Chacun a sa vie, ses failles, ses obsessions. Jusqu'au jour où ils vont se croiser tragiquement.

Chacun nous raconte sa vie et après un drame qui va conduire à la mort de Juan aux Etats Unis. Chacun et chacune va alors nous raconter ce qui s'est passé, ce qui va se passer.

Paula, la soeur de Juan qui passe la moitié de sa vie terrée dans sa chambre à écrire un roman, sans vraiment avoir envie de publier son texte

Juan, un artiste peintre et d'art conceptuel qui va aller essayer de réussir à New York et qui est en couple avec Agustina

Agustina, la femme de Juan, née homme qui est vue comme un monstre, par certains, avec des seins et un pénis.

Matthew, cet homme dont le couple s étiole et qui va tragiquement croiser le couple de Juan et Agustina, dans sa petite ville natale.

Veronica, qui écrit des scenarios pour des séries télé et qui va croiser Augustina et Paula, qui va tenter de les aider.

Nous sommes en Argentine, puis à NYC et plus particulièrement dans une petite bourgade de l'état de New York, un peu le trou du cul du monde et des personnages qui n'auraient pas dû se croiser.

Le scénariste de Alejandro Iñarritu publie un texte étrange, un roman choral car nous allons de nombreuses voix qui vont nous raconter leur vie, leurs choix de vie. Il va nous parler du drame de la transphobie, de la bêtise humaine face à d'autres choix de vie.

Nous nous attachons au fils des pages aux différents personnages et avec une langue percutante, des images terribles restent en mémoire après avoir fermé les pages et l'auteur a beaucoup d'empathie pour l'ensemble de ces personnages et nous nous attachons à chacun, avec leurs qualités et leurs défauts.

Un texte sombre mais qui parle aussi d'humanité, de choix de vie, de vengeance, du rapport à l'écriture .

Le personnage de Paula est touchant avec sa façon si particulière d'écrire son texte, elle n'a pas Word dont elle écrit les passages dans des emails qu'elle s'envoie à elle même,

Paula qui après avoir eu un prix va écrire des scenarios pour des séries Tv mais n'y trouve pas vraiment de plaisir,

Agustina, qui aimerait tant pouvoir profiter de ses choix de vie, douloureux, mais dont elle n'a aucun doute,

Mathew, le beauf de service mais qui lui aussi se questionne et n'assume pas vraiment ses fantasmes..

Un livre avec une très belle couverture et qui va faire boum au coeur, lors de la lecture de ces témoignages.

#Boumboumboum #NetGalleyFrance
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Carnets clandestins

Une fois n'est pas coutume avec cet éditeur, je ressors déçue de ma lecture.

Pourtant, ça augurait bien : un scénariste séquestré durant des années dans une cave par un réalisateur qui attend de lui qu'il ponde un scénario qui change l'histoire du cinéma. J'aime beaucoup le cinéma, un peu moins les histoires légèrement barrées en littérature mais pourquoi pas ?

Et en fait, l'auteur m'a perdue dès les premières pages. Le monologue et les digressions sans fin de Pablo m'ont lassée, mais que peut-on attendre d'un homme enfermé dans une cave depuis des années avec pour seule compagnie un réalisateur mégalomane, une servante qui lui apporte ses repas et fait le ménage mais ne lui adresse jamais la parole, un ukulélé, un laptop et l'odeur de ses pets ? On sent dans ses écrits la folie qui monte petit à petit et c'est assez intrigant mais ses considérations sur le cinéma sont intéressantes mais ne m'ont pas retenue plus que ça.

L'écriture, cependant, est assez accrocheuse, très rythmée, parfois heurtée, j'ai beaucoup apprécié cet aspect.
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Boum, boum, boum

Boum boum boum édité chez @sonatine est un roman qui dépeint la vie de plusieurs personnes en Argentine.

✔Paula qui passe la moitié de sa vie terree dans sa chambre à écrire un roman, sans certitude sur ses compétences.

✔Juan, un artiste avec des rêves fous.

𧅊gustina, sa femme née homme qui est vue comme un monstre avec des seins et un penis.

✔Matthew, cet homme dont le couple s étiole.

✔Veronica dont la plume sert à écrire des séries tv.



Ce roman choral va nous raconter les aventures de ces écorchés de la vie, jusqu’à la réunion de ces êtres sur un drame de vie....



L ecriture est particulière. Nous passons du passé au présent d un personnage à l autre, les dialogues n en sont pas vraiment, les chapitres sont mega courts et alternent d une vie à l autre... une écriture que je n arrive pas encore à définir. Ais-je aime le style de l auteur ? Ce style atypique m déroutee mais une plume particulière fait de l auteur un être à part que j ai aimé découvrir.



Et puis, je me suis attachée à chacun des personnages avec, non pas une empathie car il m est difficile de ressentir certaines choses, mais avec beaucoup de bienveillance.



Un roman atypique que j ai pris plaisir à découvrir.
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Carnets clandestins

Pablo Betances, un scénariste, est emprisonné dans une cave, enlevé par Santiago Salvatierra, un illustre réalisateur. Celui-ci exige de lui qu'il écrive un chef-d'oeuvre s'il veut être relâché. Pablo consigne chaque jour son quotidien et commence la rédaction du scénario. Jusqu'au jour où il ne peut plus écrire un seul mot.

Sous ses airs de thriller, ce premier roman est une satire irrésistible du milieu du cinéma et une plongée truculente. Nicolas Giacobone signe ici un roman provocant voire insolent c’est assez irrésistible. Avec son style très nerveux, son écriture serait presque en colère si elle n’était teintée d’humour noir. Il nous entraine dans les méandres de la création artistique. On entre dans la tête de son héros malheureux qui enfermé dans la cave tourne en rond, il se met alors à écrire, écrire pour échapper à sa condition. Il y a dans ce trou quelques dérivatifs à son morne quotidien, un ukulélé mais aussi la compilation intégrale des Beatles qui vont l’aider à sortir de son marasme et de sa peur de la page blanche. Mais il y a aussi ce carnet clandestin sur lequel notre scénariste va tout consigner, ses peurs, ses angoisses, ses réflexions aussi et bien sûr, ses rapports avec ce réalisateur totalement barré. Ce bourreau qui exige de lui le scénario qui va révolutionner le cinéma mondial, rien que ça. De quoi mettre la pression tout de même vous ne trouvez pas ? Car en effet ce bouquin est un huis clos oppressant mais pas que. S’il nous maintien en haleine de bout en bout, l’auteur nous ménage aussi des moments de respiration, des moments plus cocasses, plus humoristiques qui nous permettent d’évacuer la pression qu’exerce cette histoire sous tension.

Oui ce premier roman est une belle réussite Et je vous invite à découvrir ce carnet clandestin surtout maintenant qu’il est en poche !


Lien : https://collectifpolar.com/
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Carnets clandestins

C’est un livre étonnant que j’ai adoré qui m’a laissée à bout de souffle à la fin de par la tournure que prennent les choses et par l’écriture incisive qui nous accroche solidement à l’histoire.

Un petit changement pour moi puisque c’est un auteur argentin. L’action se passe en Argentine, moi qui suis plûtot dans les lectures anglo-saxones en ce moment.

Alors que le début du récit est assez calme. Pablo nous raconte, grâce à son laptop, son macbook 15 pouces comment il vit, enfermé dans la cave de Santiago, depuis 5 ans afin de lui écrire des scénarios de film. Deux de ces films ont eu de grands succès et ont rapporté des prix. Pour le troisième il doit lui écrire une scénario qui va changer l’histoire du cinéma mondial. Santiago est réalisateur, scénariste mais il n’est pas écrivain.

Outre Santiago, seule Norma lui rend visite pour lui déposer ses plateaux repas et faire le ménage. Norma cuisine épicée et ne parle pas. La cuisine de Norma donne des hémorroïdes à Pablo. Et oui, ce que nous rapporte Pablo n’est pas glamour dans sa cave où l’air passe à peine et où ses pets mettent une demi-heure à se dissiper, il ne nous décortique pas que la façon de créer un scénario, il nous raconte son quotidien odorant, douloureux, solitaire où il ressasse ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, comment il a raté sa carrière de musicien et ce qui l’a amené à écrire : l’achat d’un ordinateur pour sa mère.

Dans la cave, il continue à écrire. Il ne parle pas, joue du yukulélé, écoute les Beatles et écrit écrit écrit pour ne pas oublier, pour transmettre et nous tient accroché à son récit.

Un livre addictif et oui un, sonatine encore, que j’ai ouvert sans aucun doute sur la qualité du récit, de l’écriture. Cette lecture n’a fait que le confirmer.

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Boum, boum, boum

Le scénariste de Alejandro Iñarritu publié chez Sonatine, j'ai foncé le solliciter chez NetGalley !!

Un roman choral, qui nous conte un drame issu de la transphobie et ses conséquences au travers de personnages qui alternent leurs voix tout au long du récit.

Agustina , "une femme dans un corps d'homme" telle qu'elle se définit, fait étape dans une petite bourgade de l'état de New York avec son mari, Juan, suite à la perte de leurs passeports. Ils comptent passer quelques jours à réfléchir sur leurs avenirs professionnels, en attendant de pouvoir retourner en Argentine.

Mais trois hommes du coin l'agressent, et Juan, voulant s'interposer, meurt.



Paula, sa sœur, romancière agoraphobe non préparée au succès de son livre, Véronica, show-runner new-yorkaise, Matthew, l'un des agresseurs, qui souffre de ne pas oser assouvir ses désirs sexuels, qu'il juge "contre nature", Agustina, bien sûr, éprise de vengeance, vont nous livrer à tour de rôle les clefs des suites de cette agression, et ses répercussions sur chacun d'eux.

Au début, jai eu du mal à rentrer dans le récit, à comprendre les interactions, car on passe d'un moment à l'autre aux travers des yeux de chacun, l'écriture des dialogues aussi est chahutée, on ne sait pas toujours déterminer qui parle. Mais le rythme s'accélère, la personnalité de chacun s'éclaircit, et j'ai terminé la fin d'une traite. Au final, ce roman lorgne plus sur les questionnements de l'identité, la dépendance à la création artistique que vers le pur polar. Mais c'est ce qui lui donne une une belle densité !
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Carnets clandestins

Pablo est victime de son talent. Ce talent qui devrait lui permettre de bien gagner sa vie et de vivre confortablement avec sa famille, de côtoyer les plus grandes stars du cinéma mondial, lui vaut aujourd'hui d'être enfermé dans une cave avec pour seul compagnons un carnet de notes, un ordi et une "aide à domicile" peu coopérative.

De cette situation désespérée, Pablo tire tout de même la satisfaction de pouvoir, il l'espère en tout cas, mener à bien la mission qui lui a été confiée. A savoir écrire le scénario qui révolutionnera l'histoire du cinéma. Le tout sous le contrôle le plus total de Santiago, sn ravisseur, qui mise tout sur le talent et la capacité d'adaptation de Pablo pour parvenir à ses fins.

Le plus troublant reste que ce même Pablo développe un syndrome de Stockholm très prononcé en trouvant des excuses et des justifications aux actes de Santiago.

Ce roman s'avère être un huis cos troublant et passionnant. Il y est question de musique, de cinéma, de littérature, de vie et de survie.

On y découvre un personnage sympathique et désintéressé qui ne se soucis que du destin des proches qu'il a laissé (malgré lui) derrière lui.

Ce roman n'est pas sans rappeler Aveuglé de Stona Fitch ou encore Captifs de Kevin Brooks pour les sujets qu'il aborde et l'ambiance oppressante qui s'installe peu à peu.

Bonne lecture.
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