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Critiques de Nora Hamdi (8)
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La maquisarde

La phrase de la fin de l'ouvrage: «Je suis fière de ma mère, mon héroïne», résume à elle toute seule l'histoire.



Une petite fille (encore que, pour l'époque, seize ans, c'est déjà l'antichambre de la vie de femme-femme ) qui se retrouve plongée brutalement, sans trop bien en comprendre les tenants et aboutissants, dans son hameau perdu dans la montagne kabyle (le village le plus proche, à trois heures de marche, est Mirabeau), dans la lutte de libération nationale. La guerre ne tarde pas à envahir et à détruire les vies déjà difficiles mais dignes, et les maisonnées toutes simples, mais chaleureuses.



En compagnie de sa mère, l'autre héroïne, elles font tout pour aider les premiers maquisards (dont le frère et le «promis»), au départ sans armes mais décidés à combattre: renseignements, liaisons, aide en nourriture… cela en faisant attention aux «rapporteurs» qui commencent à pulluler.



Une première arrestation et l'enfermement dans un camp de regroupement (du côté de Tadmaït). Elle arrive à fuir. Courage et inconscience de la jeunesse ? Volonté de retrouver sa mère et son frère… et son «promis» ? Elle rejoint le groupe de maquisards. De nouveau , elle est capturée. De nouveau l'enfermement… dans un «centre de tri et de transit» (lieu d'interrogatoire militaire où les prisonniers peuvent être tués sans aucune trace d'enregistrement). Elle résiste et apprend beaucoup sur la lutte pour la liberté et les droits des femmes grâce à une autre détenue, une infirmière d'origine européenne, Suzanne, soutenant le combat pour la libération. Mais cette fois-ci, capturée en tenue de combat, elle risque gros. La torture… puis, au bout, la «corvée de bois». Elle arrive à y échapper (grâce à un jeune appelé «réfractaire» et qui a l'air d'être tombé sous le charme, en tout bien, tout honneur, de la prisonnière)… Elle se réfugie à Alger. L'indépendance enfin. Seuls sa mère et son frère ont échappé à la tourmente. Son promis est mort et l'amie européenne est introuvable. Mariée à un émigré, exilée, elle coule des jours paisibles… sans jamais raconter (totalement) les épreuves traversées. Sa fille, l'auteure, en revisitant tous les lieux, reconstitue une vie de (jeune) combattante qui estime n'avoir fait que son devoir de femme libre.

Avis - Un grand et immense chant d'admiration et d'amour d'une fille pour une (sa) mère Algérienne qui s'est construite, encore bien jeune, dans la guerre… et qui a élevé par la suite douze enfants sans jamais trop revenir sur un passé douloureux.

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La Couleur dans les mains

La quatrième de couverture de ce roman m'avait particulièrement attirée, puisqu'elle annonçait des thèmes comme l'art, la discrimination, le secret de famille et l'environnement de banlieue. A première vue, c'était un roman parfait pour moi et qui ne pouvait que me plaire. Finalement, ce court roman ne m'a pas déplu, mais ne me laissera certainement pas un souvenir impérissable. En fait, tout est dit dans la quatrième de couverture : Yasmine quitte sa banlieue, s'installe à Paris dans ce qui ressemble plus à une chambre de bonne miteuse qu'à un studio, et entreprend de réaliser son rêve de vivre de son art, la peinture. Avec son amie de toujours, Alice, elle partage ses états d'âme, ses galères, ses choix difficiles. Le vent tourne plutôt bien pour Yasmine, puisqu'avec l'aide d'amis de ses amis, elle devient très vite l'artiste que tout le monde s'arrache. Ses toiles font sensation, mais son passé la rattrape lorsqu'elle apprend la vérité sur la mort de ses parents.

J'ai aimé l'écriture franche de Nora Hamdi, les mots sont justes et elle ne s'encombre pas de grosses tournures de phrases compliquées pour exprimer ce qu'elle veut transmettre. Le style est, somme toute, un peu récitatif, les scènes s'enchaînent parfois rapidement, sans vrai lien et avec d'assez grosses ellipses temporelles. Mais le gros bémol de ce roman est qu'il n'exploite pas assez les thèmes évoqués au départ. Je m'attendais à plus d'émotions et de profondeur, à vraiment entrer dans le thème de la discrimination raciale à travers cette jeune fille qui doit changer de nom pour obtenir son studio et qui vient d'un milieu difficile. Le thème est seulement survolé, avec quelques allusions ça et là, mais on n'entre pas vraiment au coeur du sujet. Le thème de l'art, par contre, est bien mené. On suit aisément les déboires des jeunes artistes qui tentent de percer et de vivre de leur passion, ce qui est de plus en plus difficile de nos jours. Sans ses relations, Yasmine n'aurait probablement pas pu arriver à exposer et à se faire connaître. Le secret familial annoncé dans le résumé est lui aussi trop en retrait. On ne l'apprend que dans les dernières pages du roman, alors qu'on se rend compte qu'il a un impact majeur pour le récit. La fin tombe trop brutalement, si bien qu'il m'a été impossible de ressentir les émotions qui auraient du m'envahir à cette annonce. Le roman se termine trop vite, je suis restée sur ma faim, j'aurais imaginé une suite, ou du moins quelques pages de plus pour étoffer l'histoire.
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La Couleur dans les mains

Ce roman est bouleversant, il se lit super rapidement, on se laisse emporter par l'histoire, le personnage de Yasmine est fascinant, cette une jeune femme tout à fait inspirante pour toutes les générations de femme. Je pense que beaucoup s'y retrouverons en elle, et on en apprend sur la vie, c'est une belle leçon de vie.
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La maquisarde

Peu de récits sont consacrés au rôle et à l’engagement des femmes dans les guerres , dans les mouvements de libération .Celui de Nora Hamdi , La maquisarde , a des chances de faire bonne figure dans cette catégorie .Dans ce texte , les étapes de l’engagement de la mère de Nora Hamdi sont retracées , explicitées



.Nous sommes au début de la guerre d’Algérie en Kabylie, et Nora Hamdi situe d’emblée les injustices criantes dont sont victimes ce qu’on appelle alors les « indigènes » : « Comme la plupart des enfants de mon entourage, je ne suis jamais allée à l’école. Elle n’existe pas pour les enfants de la région (…) L’école est pour les enfants de colons .Pas pour les Algériens. »

Ce qui motive la mère de Nora Hamdi, c’est également l’exemple de Déhbia, cette femme connue par l’intermédiaire de sa sœur Esma .Ce qu’elle admire chez cette femme , c’est sa pratique du métier d’aide –soignante, qui lui permet d’aider secrètement les maquisards du FLN , c’est aussi son sacrifice conjugal car son époux a rejoint le maquis et ne peut donc donner de nouvelles…Après avoir connu les camps d’internement dont elle parvient à s’évader , le choix de cette femme est irrémédiable , elle affrontera tous les risques : « Beaucoup de familles ne supportent pas l’idée de voir leurs filles , femmes, mères, sœurs prendre les armes .Tous ont peur des terribles représailles .Celles qui s’engagent risquent le viol et la torture . »



Sans céder au manichéisme, qui confinerait les européens au rôle de méchants, cette mère admire Suzanne, qui sympathise avec la cause du peuple algérien, et connaît pour cela le traumatisme de la torture : »Puis le plus terrible .Les charges d’électrodes faisaient tressauter son cœur .Elle se souvient précisément de cette sensation entre la vie et la mort. »

L’engagement de sa mère la conduit à imaginer l’Algérie de l’après-guerre, à entrevoir le rôle nouveau des femmes dans la société, leur reconnaissance : « Les hommes n’oublieront pas notre combat .Nous aurons les mêmes droits qu’eux, nous serons libres et égales dans la constitution du nouveau gouvernement. (…) Je lui confie que depuis que j’ai goûté à la liberté, je suis certaine que pour les femmes, rien se sera jamais comme avant .On sera de celles qui redresseront le pays (…) Nous serons des femmes libres dans notre pays. »

On sait que cet idéal n’a pas été concrétisé dans l’Algérie indépendante ; pourtant, ce portrait d’une femme volontaire, farouchement déterminée emporte l’adhésion du lecteur .La structure du récit, articulé autour de quelques étapes telles que l’enfance, le constat des inégalités, la description de la répression exercée alors, le rôle des proches, évite l’écueil du didactisme, elle n’en est que plus convaincante. Ouvrage à découvrir.

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La maquisarde

La maquisarde de Nora Hamid est un récit autobiographique romancé (c'est écrit à la première personne.) par lequel l’auteure rend hommage à sa mère et à toutes ces femmes, maquisardes, moudjahidates et martyres algériennes, mais aussi ces femmes françaises qui étaient là, auprès de ces femmes et de la cause algérienne.Le fait se déroule en 1956 en pleine révolution algérienne, Neïla, 16 ans, une jeune paysanne kabyle de Sidi Ali Bounab (je suis native de cette région et je vis toujours à Mirabeau Draa ben khedda aujourd’hui, pour vous dire ma surprise de découvrir ce personnage oublié par la grande histoire.) va rejoindre la lutte armée auprès de son frère et de son bien-aiméelle sera arrêtée et enfermée dans un camp de regroupement « centre de tri et de transit» à Tadmaït (actuellement un centre de formation professionnelle)elle aura comme compagnon de cellule une infirmière d'origine européenne, Suzanne, emprisonnée pour son soutient aux combat des algériens , une amitié sincère et profonde verra leur jour entre ces deux grandes femmes , elles connaîtrons la torture , l’humiliation et la privation des droits les plus Élémentaires (un huis clos intense, parfois dur et cru, violant) Neila y s’échappera grâce à un jeune appelé de l’armé française et trouvera refuge à Alger (la casbah)avec sa mère (une autre héroïne) à l’indépendance elle épousera un émigré , s’exilera avec son lourd fardeau que Nora Hamid sa fille dénouera en lui rendant hommage par ce récit et un film ,.Le texte est aéré, l’écriture est fluide et rend la lecture agréable. Si Nora Hamid voulait rendre hommage à sa mère et toutes ces femmes révolutionnaires qui avaient un grand rôle actif pendant la guerre elle soulèvera et soulignera l’omission délibérée de l’Algérie post indépendance à ce sacrifice, à cet atout majeur qui est la participation de la femme algérienne à tous les niveaux ; de la femme qui préparerait à manger aux soldats, à celle qui lavait, soignait, cachait les soldats du FLN ; à celles dans les maquis prenaient les armes à côté de son père, frère, fils, mari. Un autre combat nous attend à nous d'être fidèle au serment de nos mères et grands-mères.
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La Couleur dans les mains

Dès la première page, Nora Hamdi nous plonge dans l'univers tourbillonnant de cette jeune femme de 20 ans. Le portrait de Yasmine, à la fois forte, passionnée et sensiblement touchante. Une figure féministe d'une femme peintre puissante par son indépendance et sa liberté d'esprit qui impose ses règles du jeu dans un monde qui aurait aimer la contraindre en laissant ce qu'elle est. Une ode à la liberté, à la femme et à l'affirmation de son identité.
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La Couleur dans les mains

Un roman d'actualité, qui nous interroge sur la question du nom, de l'identité, la place de la femme dans le monde du travail, le milieu parisien de la peinture. Encore un super roman de Nora Hamdi, cette romancière ne finira jamais de me surprendre, j'espère voir un jour l'adaptation de son livre au cinéma. En attendant, je compte bien acheter la version audio du livre sur Book d'Oreille lu par la comédienne Kenza Moumou qui s'annonce prometteuse.
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Des poupées et des anges

Beau roman qui ne laisse pas indifférent
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