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Citations de Odilon-Jean Périer (23)


Odilon-Jean Périer
LES PIEDS NUS DE MA POÉSIE

Les pieds nus de ma poésie
Ont peu de poids
Cherche la trace de ses pas
Sur cette eau tranquille
Comme un visage éclairé

Toute puissance agenouillée
Chanson matinale

Il brille
Une étoile toute nouvelle
Et la chanson la plus belle
Est celle que j'ai chantée
Pour accepter ces minutes
Où mon bonheur se décide

Où toute chose s'arrête

A la merci d'un beau vers
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A la limite de la lumière et de l’ombre
Je remue un trésor plus fuyant que le sable
Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
Je cherche mon amour au milieu des miracles.
Un poème commence où la voix s’est brisée
Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
Quand nous nous rencontrons au bord d’une journée
Nouvelle, au bord de l’aube où le ciel nous rejoint.
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Il pleut. Je n’ai plus rien à dire de moi-même
Et tout ce que j’aimais, comme le sable fin
Sans peser sur la plage où les vents le dispersent
(Amour dont je traçais un émouvant dessin)
S’évanouit… La seule étendue inutile
Mais seule, mais unie, en pente vers la mer,
Me laisse par l’écume aller d’un pas tranquille
Qu’elle efface après moi. Toi, paysage amer,
Paysage marin, le seul où je sois libre,
Qui parle mieux qu’un homme, avec plus de grandeur,
Donne-moi, pour un soir, cette raison de vivre,
Le secret de ta grâce au milieu du malheur.
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Au bord mouillé
D'une couleur
Où naît l'écume

Et le sourcil
De l'horizon
Où vont les dunes

Entre les dents
Et la salive

Où le baiser
Luit et se brise
Au bord du monde
Où est la mer
Au bord de l'ombre
Où tu te tais

Je viens me taire.
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Odilon-Jean Périer
La victoire

L’oeil terrible d’un dieu s’est ouvert à mon front :
Que je vois bien la vie au fond de ma blessure !
Et comme un loup marqué de honteuses morsures,
Je porte, clair regard, le faix de tes rayons.

- J’ai cherché ma patrie avec sincérité
Dans ses villes, son ciel, ses champs et ses navires.
- Mais rien ne vaut la chambre où je fais de ma lyre
Le silence pleuvoir avec limpidité.
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Je t’offre un verre d’eau glacée,
N’y touche pas distraitement
Il est le prix d’une pensée
Sans ornement

Tous les plaisirs de l’amitié
Combien cette eau me désaltère
Je t’en propose une moitié
La plus légère

Regarde Je suis pur et vide
Comme le verre où tu as bu
Il ne fait pas d’être limpide
Une vertu

Plus d’eau Mais la lumière sage
Donne à mon présent tout son prix
Tel, un poète où Dieu s’engage
Et reste pris
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Je vivais au milieu de choses mal unies


Je vivais au milieu de choses mal unies,
Demandant au hasard de diriger mes pas.
Je mettais à mon dieu le masque des folies
Et le meilleur ami ne me connaissait pas.

Il s’est fait un été plus divin que les autres,
Comment résisterais-je à son embrassement ?
Je marche, confondant mes biens avec les vôtres ;
Je respire au milieu d’un monde bien portant.

Beau jour sobre et profond comme un marbre sauvage,
Que vos angles dorés m’ont donné de secours !
Tant de perfection fait aimer son ouvrage
- Tant de limpidité détourne de l’amour.
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Odilon-Jean Périer
Écoutez-moi si vous m’aimez

Écoutez-moi si vous m’aimez :
Je suis sauvé lorsque je chante ;
Et toi, surtout, que j’ai formé
De ma plus douce voix vivante :
Tes beaux cheveux bien éclairés
Comme le feu dans la poussière
Te font pareil aux oliviers,
Tes mains connaissent un mystère
Dont il reste de l’or aux doigts…
Si tu es dieu, révèle-toi.

- Garde ton sang, bouche mordue,
J’y vois la trace de ton cœur :
Sur la voie que tu as perdue
Je t’ai suivi comme un chasseur.

Es-tu cette étoile sauvage ?
Je te salue, ô visiteur,
Dans la lumière et la douleur,
Visage doux comme une plage
Usée, habituée aux vagues…
Tu es l’amour aux mains profondes :
Partageons ce pain et ce sel…

- Salut, dans le milieu du monde,
Salut à mon ami mortel.

Puis-je mourir, quelle folie !
N’entends-tu pas ma poésie
Et ce cœur battre, ô bouche d’or ?
Je suis le berger de ces ombres
Et le principe de ces choses
Ayant fait œuvre de mon corps
Je suis vainqueur, il se repose,
Et je retourne à mes trésors.

- Homme enfermé, l’orgueil t’égare
Libre et vivant, – devant un mur.
Accorde-moi ce corps avare,
Ne sois, enfin, qu’un esprit pur.

Amour, ce serait par faiblesse…

- Mais, par faiblesse, sois heureux.

Laisse ces ruses sans noblesse
J’ai vu la flamme dans tes yeux…
Alors, il me prend par la tête,
Porte la nuit dans mes fenêtres,
Porte sur moi son souffle ardent,
Par les genoux brise ma force
Et, comme un cheval qui s’emporte,
Jette ses cheveux dans le vent…

- Je suis seul. Je serre les dents.

Plus tard, un soir comme les autres,
La poésie monte et se pose,
L’eau merveilleuse monte en moi,
Le dieu se pose dans ma chambre,
Tout est changé, c’est que je chante :
Amour, entendez-vous ma voix ?
Mais le Démon n’écoute pas,
Il pleure dans ses mains profondes…

- Les poètes sont seuls au monde.
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Odilon-Jean Périer
Le corps fermé comme une jeune rose

Le corps fermé comme une jeune rose
Celle qu’Amour ne désunissait pas
Qui disposait pour nous entre les choses
L’oeuvre excellente et pure de ses pas

Dont les cheveux donnaient le goût de vivre
Et dont les mains faisaient le pain doré
- N’était-ce rien qu’un instant d’équilibre
Par un miracle au hasard préservé ?

Pour un sourire elle consent au monde
Elle s’accorde ou se rompt au plaisir,
Toute inclinée et mêlée à son ombre
Le corps défait par un pauvre désir

Mais qui l’avait de neige couronnée
Comme il la tient perdue entre ses bras
Ayant goûté sa bouche humiliée
Amèrement s’en détache et s’en va

Il s’en va seul, ruiné, regrettant son courage.
Il voit de grosses mains se poser sur ses dieux
Les dames se repeindre et rire les messieurs
L’or aux dents, le soleil au milieu du visage

Il voit de beaux enfants rayonnants de jeunesse
Tendrement sous les bras saisissant une chair
Donner de leur substance à des femmes ouvertes
Et chercher de l’amour dans ces ventres déserts

Il voit briller l’éclair sur les maisons du monde,
Les morts en habit noir dans les fêtes de nuit,
Les lâches, les tricheurs, enfermés par la honte,
Que le jour du seigneur trouve nus dans leur lit

Il voit se dénouer le choeur des jeunes filles
Celle-ci recevoir un baiser triste et bas,
Celle-là prisonnière aux genoux d’une amie,
Cette autre douce-ardente, et seule, dans ses bras.

Il voit le peuple humain s’enivrer de soi-même.
- Qu’il montre sa blessure, on y met un baiser -
Mais comment pourrait-il accepter ce qu’ils aiment ?
Il veut pour sa patrie un sol immaculé

Les arbres parlent seuls dans le vent de la ville
Ils gardent leurs secrets, ils perdent leurs oiseaux
- Mais on fait ce qu’on veut de leur force immobile
Et leurs maîtres les ont plantés sur des tombeaux

La mer toute-puissante, aujourd’hui blanche et noire
Laisse trop de vivants parcourir sa beauté ;
Ils font leurs pauvres tours au milieu de sa gloire
Elle brille, s’élance – et se couche à leurs pieds

Le ciel même se voit expliquer par la terre :
Ses étoiles ne sont que des mondes mortels
Le visage de l’homme arrête la lumière
Il regarde en riant l’équilibre du ciel

Partout tombe, s’agite, et parle cette bande.
Celui qui se refuse et veut se passer d’eux
Comme un joueur ruiné prisonnier dans sa chambre
N’a plus qu’à se remettre entre les mains de Dieu

- Il compose des vers mystérieux et sages,
Lentement, pleins de sens et de sérénité
- Puis se couche et s’endort, ayant fait son ouvrage
Et repris dans son corps le pouvoir de chanter.

- Beaucoup plus tard, un jour sans tache, un jour sans ombre
- Beaucoup plus tard un air d’eau neuve, un oiseau blanc…
L’homme s’éveille, et s’émerveille, et vient au monde,
Et laisse aller en liberté son coeur battant…

Que de beauté ! Les arbres font leur grand murmure,
La mer et le soleil du matin sont unis…
Voici le ciel dans les chemins de l’aventure
Voici cet homme – et son amour est devant lui
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Que m’importe de vivre heureux, silencieux,
Un nuage doré pour maison, pour patrie.
Je caresse au hasard le corps de mon amie,
Aussi lointaine, hélas! et fausse qu’elle veut.

Qui êtes-vous enfin? qui parle? – et qui m’écoute? -
Un homme vraiment seul entend battre son coeur.
Je cherche parmi vous les signes du bonheur :
Je ne vois qu’un ciel blanc, qu’une étoile de routes.

Vaste image de terre abandonnée au jour
Comme un jeune visage embelli par l’amour
Quelle grande leçon votre dessin me donne…

Silencieusement s’élève autour de moi
La plus douce lueur de vie, et cette voix
Merveilleuse, – la voix que n’attend plus personne.
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Ton visage est le mot de la nuit étoilée
Un ciel obscur s’ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas.

Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l’horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un paysage ; il s’éclaire, il respire
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.

Que de choses j’apprends au défaut de tes larmes
Sur le point de me perdre où tu m’as précédé,
Mais enfin je renonce à détourner tes armes.
Je reconnais un corps que je dois te céder.

Perdons-nous ! Parcourons cette courbe profonde
Que tes genoux légers ne me délivrent pas.
Que je suis seul au monde
Au moment de tes larmes .

Que la paix de l’amour commence sous nos pas.
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Vieillir


Le buveur de café rit
Il est triste et mal rasé
Encore six ans de jeunesse
(C’est un homme sans maîtresse
C’est un buveur de café)
Sollicitude Incertitude
L’élégance des gens perdus
(Encore six mois de jeunesse)
O mes belles mains sans emploi
Ici, ailleurs, demain, partout
Encore six jours
Encore six heures
Je m’en vais
De qui parlez-vous

Voici le verre où il buvait.
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Poème des parfums du monde et de la cruauté


Existent l’odeur des glaciers
l’odeur du Vésuve
l’odeur de Paris et de ta rue.

Le monde parfumé
luit comme une fenêtre amie,
comme un œil,
comme une bague.

Mais l’homme est cruel.
Il écarte le monde parfumé
qui devient gênant comme un mort.

Soudain, l’homme s’attable
montre ses mains
et mange des oiseaux,

de tout petits oiseaux.

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Cet homme n'avait rien à faire dans les rues
Mais la rue Et la pluie Et le soir Et l'écho
Cet homme n'avait rien à dire de nouveau
Mais la grande magie d'une belle avenue...

Cet homme avait une âme à perdre dans les rues.
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Odilon-Jean Périer
Ton visage est le mot de la nuit étoilée
Un ciel obscur s'ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas

Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l'horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un paysage; il s'éclaire, il respire
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.(...)

(" La maison de verre")
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Art poétique


Je fis ce masque pour mes frères
Avec l’or que j’avais volé
(Dieu des chanteurs, ami sévère)
À ma vieille sincérité.

Que leurs dédains m’ont réjoui !

- Toute ma vie agenouillée.
Un dieu s’y est épanoui
Comme une rivière emportée.

On peut revivre ! On peut se taire…

Ô éternité sans recours
Selon ta flamme solitaire
Ma lyre a dit ce mot d’amour.
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La blessure

À René Purnal

Les mains dans le brouillard et mon orgueil en bouche
Comme une bête tient sa proie ou ses petits,
Je respire, je vais. Le monde me saisit,
Les couleurs de la vie autour de moi se couchent.

Bariolé de sang, chargé d’un picador,
Le cheval éventré trébuche dans sa traîne.
Ainsi je porte au dos mon brillant capitaine,
Je sens les éperons d’un ange chercheur d’or.

Mais la belle vivante aux mains immaculées,
De feuillage, de ciel, et de formes ailées
Couvre le champ désert où je plantais mon pic.

Filon d’or égaré sous l’herbe, qui scintille!
Faiblesses de l’amour dans un jardin public…
- L’ange que je portais saigne comme une fille.
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Allusion aux poètes


Désireux de tenir l’été dans ma demeure
je tue un lièvre gras et l’emporte au cellier.
Le goût de la saison s’y cache tout entier
avec l’odeur de l’herbe et ses voix les meilleures.

Sans doute, ce trésor sera bientôt pillé
et comme des raisins les mouches violentes
naîtront dans sa fourrure aujourd’hui rayonnante.
- Mais c’est une leçon qu’on ne peut oublier.

Car, mon ami, si tu implores les poètes,
ils vont te révéler de dangereuses fêtes :
puisant dans leur mémoire une vive beauté,

ils composent des vers où brille la souffrance
et montrent, orgueilleux de leur grande opulence,
quelque poème lourd comme un lièvre tué.
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Découverte de l’évidence

La vie est simple. Je dis
Que nous ignorons sa grâce,
Masque transparent, visage
Ridicule, tu souris.

Toi, frère des champs, merci :
La vie est à ton image.
Parle donc, pour être un sage.
Soyons plus forts que l’ennui.

J’enferme les vieilles Muses,
Car ces filles ont des ruses
Terribles et sans beauté.

Vite en cage ! – Moi, j’existe
Et je vois avec fierté
Qu’on ne saurait être triste
Aux jardins que j’ai plantés.
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Je t’offre un verre d’eau glacée **

Je t’offre un verre d’eau glacée
N’y touche pas distraitement
Il est le prix d’une pensée
Sans ornement

Tous les plaisirs de l’amitié
Combien cette eau me désaltère
Je t’en propose une moitié
La plus légère

Regarde je suis pur et vide
Comme le verre où tu as bu
Il ne fait pas d’être limpide
Une vertu

Plus d’eau mais la lumière sage
Donne à mon présent tout son prix
Tel, un poète où Dieu s’engage
Et reste pris

**poème mis en musique et chanté par Julos Beaucarne.


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