Citations de Olav Duun (19)
Eh oui, ils ont trouvé qu'ici, à la campagne, ce n'était pas naturel un amour aussi fou entre mari et femme. (p. 30)
Pour moi elle comptait tellement que je devais la tuer par mon silence rien qu'en lui pardonnant.
Voilà donc ce que je me disais. Dans le mot pardonner, il y a un abîme de bien et de mal. (p. 167)
Son père lui avait toujours paru plus distant que sa mère. Sans doute parce qu'il le vénérait. A moins qu'il ne le vénérât parce qu'il était insaisissable ? (p. 9)
Eh oui, il ne suffit pas de posséder de l'or, il faut aussi croire en sa valeur, sinon on reste pauvre. (p. 167)
(...) d'autres croient à des idées, à des visions célestes et quantité d'autres choses. Moi, je croyais en elle, uniquement en elle. Et maintenant je m'en aperçois, et maintenant je le dis: quelles que soient les choses auxquelles nous croyons, c'est en nous-mêmes que nous croyons. En ce qui devrait être nous -mêmes. (p. 83)
Ah, les bons conseils! Il y a eu une époque où moi aussi j'en avais le tête farcie. J'avais l'impression de les conserver dans mon cœur pour pouvoir un jour les distribuer aux gens; donner ce qui ne vous sert à rien, quoi de plus facile?
Non, jamais il n'avait aimé sa mère d'un amour semblable à celui des autres garçons. Peut-être parce qu'elle l'avait elle-même trop aimé ? A présent, il se rendait compte que s'il s'en était allé, s'il avait pris la mer, c'était à cause d'elle. Elle ne lui avait pas permis de vivre à sa guise; elle avait trop voulu s'immiscer dans son existence. (p. 9)
Un jour, il a dit qu’il n’y avait rien de plus beau que la justice. Et il a ajouté que, même si elle n’existait pas, il serait bien difficile de vivre sans elle.
Je me demande si les gens savent vraiment ce que c'est d'aimer ses parents, se dit-il alors. Bien sûr, nous les aimons parce que nous nous aimons nous-mêmes mais, en fait, quel -sentiment- les gens éprouvent-ils ? (p. 54)
Le malheur qui ennoblit l'homme, ajoutent-ils toujours. Pour ma part, je n'ai rien remarqué. Tant qu'à faire je préfère m'ennoblir moi-même. (p. 67)
La forêt était immobile, indifférente à tout, même à la soirée d'été qui l'entourait. Bien sûr, il y avait les fils téléphoniques. Les fils qui chantaient, les fils qui témoignaient, pour la nuit, pour rien du tout. Mais en fait, de quoi témoignaient-ils ? Du sens de l'existence, ne manquerait pas d'expliquer quelqu'un, un sens si profond que l'absurde en devenait quasiment impossible. et c'est donc l'absurde qui est suspendu là et chante. Du reste, c'est en nous qu'il est suspendu, ce qui n'empêche nullement le chant d'être le même. (p. 150)
Certains lui avaient dit qu’il avait perdu son père et même son père et sa mère. A quoi il avait répondu qu’il n’en était rien. J’ai quand même vu papa un jour, avait-il ajouté. Et j’ai aussi vu ma mère le même jour. Je ne suis nullement orphelin.
Sans doute qu'elle l'aimait trop pour être mariée avec lui, c'était ça que je pensais. (p. 47)
Ce visage était tout entier une menace. Derrière un tel masque sommeillaient bien des choses. (p. 63)
Moi, je ne dirais pas que tu ressemble trop à quelqu'un d'autre. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que tu ne ressembles pas assez à toi-même. (p. 66)
Tu sais ce que disait souvent Torberg ? " Moi je ne suis pas fier, car je suis bien trop fier pour l'être". (p. 70)
S'asseyant sur une pierre, Brynjar prit le temps de regarder. sans doute les nuages savaient-ils très bien eux-mêmes ce qu'ils souhaitaient raconter. (p. 105)
Je crois même que je me suis enfui à toutes jambes. Car je pouvais littéralement entendre à quel point il me haïssait. (p. 146)
Une autre fois, il avait dit : Si quelqu’un vous regarde de trop près, c’est qu’il est encore pire que vous. Et quand on lui avait demandé si c’était pour cette raison qu’il regardait les gens de si près, il avait répondu : Cette fois, j’ai été eu.